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Le Bloc a-t-il toujours sa place à Ottawa?

Si je suis souverainiste, je suis avant tout un Québécois soucieux de préserver les acquis de notre peuple au sein d'un pays dont les intérêts ne convergent pas souvent avec les nôtres.
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Depuis le début de la campagne, des gens, souverainistes en particulier, prétendent que le Bloc québécois n'est plus de saison. Que c'est un parti dépassé. Bref, que c'est fini! Mais qu'est-ce que le Bloc québécois?

Si au départ, la fonction de ce parti était de faciliter l'accession vers la souveraineté après un référendum gagnant, il s'est vite transformé en un bouclier pour défendre les intérêts des Québécois sur la scène fédérale. Il s'est battu afin que le gouvernement reconnaisse le déséquilibre fiscal; il s'est battu pour que les chômeurs puissent toujours vivre décemment. Même s'il n'a pas remporté tous les combats qu'il a livré au fil des ans, le Bloc québécois reste un parti de combat, un parti d'hommes et de femmes dédiés à la défense des Québécois et des Québécoises.

Certains d'entre vous, amis souverainistes, succombent déjà aux chants des sirènes du NPD. Comme Ulysse, vous êtes prêts à vous jeter à l'eau? Prenez garde de ne pas vous y noyer. Car le NPD est un parti centralisateur qui n'a rien à faire des champs de compétences des provinces. Vous détestez les chicanes? Vous voulez la paix? Et bien, préparez-vous à la guerre.

Pour ma part, si je suis souverainiste, je suis avant tout un Québécois soucieux de préserver les acquis de notre peuple au sein d'un pays dont les intérêts ne convergent pas souvent avec les nôtres. À l'instar des autres provinces, nous avons subi la crise, nous avons perdu des emplois. Mais contrairement aux autres provinces, à l'Ontario dont l'industrie automobile a été sauvée à renforts de milliards, qu'avons-nous obtenu au Québec? Est-ce que les députés du NPD se sont battus pour le Québec? Est-ce que les députés du NPD, depuis le début de la campagne actuelle, critiquent cette dépense de 45 milliards de dollars pour des avions de chasse qui peinent à voler? Est-ce ce genre de représentation passive que nous voulons, des gens plats et inertes élus uniquement dans le torrent de Jack Layton? Le choix vous appartient.

Mais je vous rappelle qu'un vote, c'est d'abord une question de conviction, et les miennes comme les vôtres, du moins je l'espère, ne sont pas négociables. Dans notre situation actuelle, qui n'est guère brillante, soit 7 millions de francophones dans un océan de plusieurs centaines de millions d'anglophones, nous ne devons jamais baisser les bras.

Les Québécois, ne vous en déplaise, devront toujours lutter pour leur survie. Ne vous méprenez pas sur mes propos. Nous ne sommes pas en guerre contre les anglophones, contre les immigrants et les autres cultures. Cette guerre se livre contre nous même, contre cette peur qui nous étreint, cette peur qui nous empêche d'avancer et de nous affirmer.

Notre ennemi est là, il réside dans ce complexe d'infériorité qui est le nôtre depuis que le sort des armes a tourné contre nous en 1759. Bien entendu, nous avons fait beaucoup de chemin depuis, mais la route est encore longue et la fin n'est pas encore en vue. Donc, si le Bloc n'est pas en santé, je vais quand même voter pour le seul parti qui me représente et, s'il doit périr, ce sera dans l'honneur d'avoir défendu ses idées et les miennes jusqu'au bout; bref, d'avoir défendu un peuple qui n'a pas confiance en lui, un peuple qui ne s'aime pas beaucoup. Oui le Bloc a toujours sa place à Ottawa, et aujourd'hui plus que jamais.

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