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L'opposition et les villes liées voteront contre le budget de Montréal

La promesse brisée sur l'augmentation des taxes «brise le lien de confiance», selon un citoyen
Lionel Perez, chef de l'opposition officielle, et Alan DeSousa, porte-parole en matière de finances
Olivier Robichaud
Lionel Perez, chef de l'opposition officielle, et Alan DeSousa, porte-parole en matière de finances

Les élus de l'opposition et des villes liées voteront contre le premier budget de l'administration Plante-Dorais. Un rapport minoritaire de la Commission sur les finances et l'administration sera déposé sous peu.

La Commission a adopté lundi une série de recommandations mineures pour améliorer le processus budgétaire. Elles ont toutes été adoptées à l'unanimité... sauf la première, qui recommande l'adoption du budget 2018.

«Nous ne pouvons appuyer un budget qui fera augmenter les quotes-parts des villes liées de 5,3% en moyenne», affirme Georges Bourelle, maire de Beaconsfield et vice-président de la Commission sur les finances et l'administration.

L'opposition veut réduire la taxe foncière

Même son de cloche du côté de l'opposition officielle. Ensemble Montréal souhaite annuler l'augmentation prévue de la taxe de l'eau. Les résidents auraient ainsi une hausse totale de leur compte de taxes de 2,2%, soit un peu plus que le taux d'inflation de 2,1% prévu pour 2018.

L'administration Plante prévoit des hausses totales de 3,3% pour le résidentiel et 3% pour le non-résidentiel.

Rappelons que la mairesse Valérie Plante a promis, en campagne électorale, de limiter la hausse de taxes au niveau prévu de l'inflation. Après le dépôt du budget, elle s'est justifiée en disant qu'elle ne parlait que de la taxe foncière.

«Ce budget manque de légitimité. La mairesse est déconnectée de la réalité. Elle doit être la seule personne à Montréal qui n'est pas au courant qu'elle a brisé sa promesse électorale», lance Lionel Perez, chef d'Ensemble Montréal.

Annuler l'augmentation prévue de la taxe de l'eau représenterait un manque à gagner de 27,4 M$ dans les coffres de la Ville. M. Perez suggère de financer cette perte en puisant dans le fonds excédentaire de l'eau.

«Le budget 2017 prévoyait 484 M$ pour le service de l'eau. Il y a 130 M$ qui n'ont pas été utilisés parce que le PTI 2017 n'a pas été réalisé au complet. Pourquoi taxer les gens quand l'argent est déjà disponible?», lance-t-il.

M. Perez et son équipe souhaitent également ajouter une ligne budgétaire de 10 M$ pour aider les commerçants affectés par les chantiers et une autre de 1,5 M$ pour créer un Bureau indépendant du budget. Les fonds seraient tirés des dépenses contingentes de 32,7 M$, habituellement utilisés pour les imprévus. L'administration Plante prévoit déjà utiliser une partie de cette somme pour une annonce à venir cette été concernant les commerçants.

D'autres projets non chiffrés de l'administration sont aussi prévus dans l'enveloppe pour les contingences. Il s'agit de la brigade de chantiers et du bureau de projet pour la ligne rose.

Briser le lien de confiance

Pierre Pagé, porte-parole de l'organisme Montréal pour tous, s'est également opposé à l'adoption du budget à cause de la hausse de taxes de 3,3% pour les résidents et de 3% pour le secteur non résidentiel.

«Il n'y a jamais eu autant de recommandations avec lesquelles nous sommes d'accord, mais en même temps on n'a jamais été autant en désaccord avec la recommandation d'adopter le budget. Respectez votre promesse, quitte à augmenter les taxes l'an prochain après avoir mené un débat en public», plaide M. Pagé.

«Ce n'est pas une question de chiffres, c'est une question de confiance. [...] Nos membres n'en reviennent pas que c'est possible d'endommager le lien de confiance en si peu de temps», ajoute-t-il.

Améliorer la consultation

Parmi les 30 recommandations déposées lundi, la Commission des finances et de l'administration recommande notamment d'améliorer le processus de consultation en amont du budget.

Le 12 janvier, les villes liées se sont plaintes d'avoir été laissées dans le néant jusqu'à ce que le budget soit officiellement déposé deux jours plus tôt. Les administrations de la banlieue avaient déjà préparé, voire même adopté, leurs budgets en se basant sur une augmentation de leur quotes-parts qui suivrait l'inflation. Elles ont dû retourner à la planche à dessins.

La Commission recommande donc de consulter l'Association des municipalités de banlieue, la Table des maires et la Commission elle-même avant le dépôt des budgets à venir. Elle recommande également de revenir à la pratique habituelle, qui consiste à déposer le Programme triennal d'immobilisations (PTI) avant de déposer le budget.

Le PTI sera déposé le 31 janvier, soit trois semaines après le budget. Le budget sera officiellement adopté par le conseil municipal le 24 janvier, alors que le PTI sera adopté en février après avoir été étudié à son tour par la Commission sur les finances et l'administration.

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