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Je suis de cette race misogyne, raciste, capitaliste, égoïste, idiote, vide, riche, ouverte, sociale, géniale, brillante, anarchique, chaotique, fraternelle, juste et je nous réclame de tous ces concepts que nous nous sommes créés. Je suis d'une race fière et honteuse, grande et complexe, souvent conne comme seules les pulsions peuvent l'être. Je suis d'une race parfois, plus conne encore, lorsqu'il m'arrive d'oublier que ma race, elle est humaine.
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Woman writing on diary
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Ce billet se veut une réponse à une lettre d'opinion de Claude Jasmin publiée jeudi dans Le Devoir et intitulée Je suis fier de ma race.

Je suis de cette race belle, une race fière qui s'affirme dans sa solitude, mais qui bêle pour se fondre dans la multitude. Je suis une race fière et forte, une race qui se tient debout dans l'adversité, une race qui laisse tomber, une race incapable. Je suis la continuité de ce sang qui coule d'une histoire complexe et riche, un sang de peur, un sang qui bout pour la liberté, mais qui ne sait pas laquelle. Mes ancêtres me murmurent des élans de bâtisseur, il me rappelle que malgré le frette et la misère, la technique a surpassé la nature.

Je suis de cette race qui connait le goût des bines, des haricots, des fèves, de ces féculents que l'on couvre de cheap pour les rendre digestes. Une bonne manière de nous nourrir en tas.

Car je suis de la race des opprimés...

Et des oppresseurs.

Je suis d'une race de géants fous, des géants qui marquent la terre de leurs pas malhabiles. Obnubilé par un meilleur indéfini, séduit par le progrès, qu'importe lequel. Je suis de ces géants qui ne se voient pas tombés, trop aveuglés par le soleil que je nous croyais capables de dompter.

Je suis de cette race magnifique et dégoutante, qui connait la souffrance et l'opulence, la richesse et la famine. Je suis de Péladeau et de Godin, je suis de Kim Thuy et de Nietzsche, de Ben Ali et de Tremblay en passant par Le Pen, je suis de cette race pas si grande que ça, une race qui se tait lorsqu'on le lui ordonne, une race qui remercie le sol sous ses pieds de ne pas se dérober et qui, pour ce faire, s'agenouillent.

Je suis de cette race faite de chair et de tripes, qui saigne lorsque blessé et qui blesse quand même sans se retourner. Je suis une part de ce grand fratricide qui se déchire sur la patrie, la richesse et la foi.

Je suis de cette race qui meurt souvent avant le temps et qui souhaite que dieu le peuve, à défaut qu'il ne le veuille.

Je suis de cette race misogyne, raciste, capitaliste, égoïste, idiote, vide, riche, ouverte, sociale, géniale, brillante, anarchique, chaotique, fraternelle, juste et je nous réclame de tous ces concepts que nous nous sommes créés.

Je suis d'une race fière et honteuse, grande et complexe, souvent conne comme seules les pulsions peuvent l'être.

Je suis d'une race parfois, plus conne encore, lorsqu'il m'arrive d'oublier que ma race, elle est humaine.

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