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Quand les Occidentaux sont tétanisés par les destructions de Palmyre

Après Nymrod, Hatra, le musée de Mossul en Irak, et le monastère syriaque catholique de Saint Elian, la ville ô combien mythique de Palmyre, carrefour des civilisations grecque, romaine, perse et arabes est en passe de succomber aux hordes sauvages de l'État islamique.
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Après Nymrod, Hatra, le musée de Mossul en Irak, et le monastère syriaque catholique de Saint Elian, datant du 5e siècle et situé dans le centre de la Syrie, la ville ô combien mythique de Palmyre, ce joyau du désert, carrefour des civilisations grecque, romaine, perse et arabe est en passe de succomber à son tour aux hordes sauvages de Daech.

De fait, après la décapitation de Kaled al-Assaad, 82 ans, l'ancien conservateur du site de Palmyre, la destruction de plusieurs mausolées et statues, dont celle du lion d'Athéna, les djihadistes de l'État islamique ont fait exploser à la dynamite le 23 août 2015, le superbe temple de Baalshamin à Palmyre. (ce temple de Baalshamin avait été érigé en l'an 17 puis a été agrandi et embelli par l'empereur romain Hadrien en 130 !). « Nos plus sombres prédictions sont malheureusement en train de se réaliser », constate avec effroi Maamoun Abdulkarim, le directeur général des Antiquités et des musées de Syrie.

Dans ce contexte, « La mémoire restera vive et intacte malgré les destructions barbares des ignorants. Chaque jour nous serons encore plus déterminés à exterminer ces barbares en mémoire de notre histoire millénaire et de tous ceux, qui comme Khaled Al-Assaad, l'a défendu avec courage jusqu'à son dernier souffle » déclare l'opposante syrienne Randa Kassis

Aujourd'hui, n'est-il plus temps de tergiverser? Le moment de l'action sonnera-t-il enfin?

Les Occidentaux semblent tétanisés au moment de passer à l'action

Comme le souligne le géopoliticien Gérard Chaliand, « il est tout à fait anormal que les Occidentaux en général, et les Américains en particulier, qui sont la puissance militaire majeure ne réagissent pas. Ces derniers se sont tellement fourvoyés en Irak, en Afghanistan et en Libye, qu'aujourd'hui on en est arrivé, au terme de conflits prolongés et sans perspective à une sorte de paralysie psychologique au moment de passer à l'action. Les opinions publiques rechignent, les médias protestent s'il y a des actions au sol risquant la vie de professionnels qui ont choisi de se battre. L'occasion a été perdue l'an dernier, pour la première fois, d'agir contre un adversaire qui cesse d'être une guérilla, ne pratique plus le terrorisme de l'esquive ».

Pourtant on les a vues, au printemps 2011, détruire promptement le régime de Kadhafi, qui était certes imparfait et non démocratique, mais qui n'incarnait pas un « mal flagrant », peste le grand reporter Renaud Girard

L'histoire récente montre pourtant que les Khmers rouges et la Renamo au Mozambique n'avaient rien à envier à l'EI. Or, on le sait, la couverture médiatique s'est focalisée d'abord sur le caractère exceptionnel de la violence de l'organisation de l'État islamique (EI).

Dans cette perspective, on soulignera volontiers que les actions perpétrées par l'EI n'ont rien à envier à celles des Khmers rouges au Cambodge, ou encore à la Résistance nationale mozambicaine (Renamo) au Mozambique dont les combattants étaient devenus, qu'on se le dise, des spécialistes des enlèvements, viols et mutilations de femmes, hommes et enfants.

Sans oublier l'usage quasi systématique, en tant qu'arme, de violences à caractère sexuel pendant la guerre en ex-Yougoslavie et en particulier en Bosnie Herzégovine. Les Occidentaux élaborent des politiques « sans envergure, sans ambition noble ».

Pour Tahar Ben Jelloun, le monde entier paie aujourd'hui, la politique excessivement prudente jusqu'à la paralysie, de Barack Obama et de ses suiveurs Européens. Les Occidentaux, déplore Ben Jelloun, se sont contenus à des politiques de petits intérêts, dépourvus de vision, des politiques « sans envergure, sans ambition noble ».

Et l'écrivain marocain de conclure: « Résultat, Daech se renforce, occupe les vides, prolifère dans les têtes, d'une jeunesse en rupture et qui est facilement apte à se déshumaniser ».

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