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Quelles sont les deux crises majeures du Savoir ?

Depuis la nuit des temps, l'être humain a toujours voulu se rapprocher de la, il a toujours voulu. Pour ce faire, il a cherché. Aujourd'hui, le savoir connaît deux crises majeurs: la déconstruction et la compartimentation.
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Depuis la nuit des temps, l'être humain a toujours voulu se rapprocher de la vérité, il a toujours voulu savoir. Pour ce faire, il a cherché. Le mot recherche ne se réduit pas seulement au sens qui lui a été donné dans le domaine académique, qui lui désigne la recherche institutionnalisée, il est propre à l'humanité. En tant qu'être humain, nous cherchons chaque jour. Nous extrayons des concepts et des règles de nos expériences afin de mieux comprendre et surtout, de mieux savoir. Les manières de savoir sont multiples, mais ne sont pas infinies. Aujourd'hui, le savoir connaît deux crises majeures: la déconstruction et la compartimentation.

Déconstruction du savoir

La déconstruction du savoir est différente du déconstructionnisme qui est un courant de pensée philosophique. Tandis que la déconstruction du savoir est souvent associée à l'idée de décomposition et de destruction, le déconstructionnisme tend à étudier les différentes parties d'un système individuellement puis les étudier les unes par rapport aux autres dans un processus de reconstruction (plus d'informations sur le déconstructionnisme).

L'une des limites de la déconstruction (et de certaines interprétations du déconstructionnisme) est le fait d'affirmer que tout peut être déconstruit de telle manière à ce que rien n'est vraiment vrai et que tout peut être vrai. En affirmant qu'un système peut être déconstruit infiniment, on renie alors l'essence du système, sa raison d'être d'une certaine manière. La quête de vérité devient alors infinie dans le sens premier du terme, c'est-à-dire qu'elle ne se termine jamais. Affirmer que "tout est tout", c'est rechercher une vérité qui n'existe pas. Une vérité qui existerait entraîne la nécessité d'un centre immuable. Ainsi, le processus de déconstruction requiert un post-processus de reconstruction et pas n'importe quelle reconstruction. Il implique une reconstruction structurée autour d'un centre immuable, d'un noyau en quelque sorte, représentant l'essence du système. Tout système possèderait donc des aspects négociables et des aspects non négociables.

Compartimentation du savoir

La compartimentation est le fait d'isoler les savoirs de telle manière à ce qu'ils se "perdent de vue" et ne communiquent plus entre eux. Ses cloisonnements permettent un approfondissement d'un thème certes, sans pour autant resituer le thème dans son ensemble, ce qui rend l'objectif de plus en plus flou. La compartimentation, c'est un savoir qui se sépare des autres, car il estime ne pas avoir besoin d'un apport extérieur à son approfondissement. C'est en quelque sorte "un savoir arrogant".

Cependant, on a répondu à la compartimentation du savoir par son opposé qui est tout aussi extrême: l'apprentissage simultané des savoirs dès le plus jeune âge. Par exemple, certaines théories en éducation ont suggéré d'enseigner à des collégiens les statistiques d'un phénomène géographique en anglais afin de forcer cette synthèse des savoirs. Il s'est avéré qu'un enseignement purement synthétique et non particulier ne garantissait pas l'acquisition des bases pédagogiques. Faut-il donc apprendre séparément ou tout à la fois? La compartimentation des savoirs n'est pas mauvaise, elle est juste incomplète. Il ne s'agit pas de la combattre à tout prix, mais de l'utiliser comme moyen et non comme fin. La compartimentation des savoirs n'est que la première étape dans le processus d'apprentissage; la seconde étape, étant la réconciliation des savoirs.

La réconciliation des savoirs implique une certaine humilité intellectuelle, une capacité à se remettre en question et à remettre en question ses paradigmes. Il ne s'agit pas forcément de changer ses modes de pensée, mais d'admettre qu'ils sont incomplets. L'être humain par définition est incomplet. Nous sommes perpétuellement dans le besoin. Par extension, le savoir humain est incomplet et il est tout autant dans le besoin. L'humilité est une qualité humaine nécessaire à ce processus intellectuel. La réconciliation des savoirs implique donc la réconciliation des Hommes. C'est-à-dire qu'au-delà de la valeur intellectuelle, il y a la valeur morale. Au-delà du cerveau, il y a le cœur.

Le savoir est soumis à l'éthique

Le savoir, bien qu'étant considéré comme la forme ultime d'intelligence est soumis à une force supérieure selon laquelle il évolue dans le bon ou le mauvais sens: l'éthique. Il doit être humble, honnête et ouvert afin de rechercher la vérité. Sinon, il risque de rechercher le pouvoir. Et c'est là où se trouve la différence entre le débat et le dialogue: l'un cherche à avoir raison et l'autre recherche la vérité. Dans le débat, l'idée appartient à l'individu et en imposant cette idée par une argumentation, il gagne le débat et éprouve un sentiment de domination et de pouvoir. Dans le dialogue, l'individu appartient à l'idée et en confrontant ses idées, il les réévalue, développe un regard critique non seulement envers l'autre, mais aussi envers soi-même afin de se rapprocher de la vérité, ensemble.

Tandis que le savoir s'occupe de ce qui est vrai ou faux, l'éthique s'occupe de ce qui est bon ou mauvais. Au-delà du savoir se trouve l'éthique. Au-delà de la raison se trouve la sagesse. Le savoir et la raison, c'est ce que l'on sait. L'éthique et la sagesse, c'est ce que l'on fait de ce que l'on sait.

Pour récapituler, dans l'histoire du savoir, deux des crises majeures sont la déconstruction et la compartimentation. La déconstruction du savoir a besoin d'une reconstruction autour d'un centre immuable et la compartimentation du savoir a besoin d'une réconciliation en respectant une certaine éthique. Le centre immuable en tant que point de départ et l'éthique en tant que mode de recherche sont les premiers éléments pour apprendre et finalement, pour savoir. Dans le voyage intellectuel qui mène au savoir et à la vérité, le centre immuable, c'est d'où je viens et l'éthique, c'est comment j'y vais.

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