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J'ai vécu 3 ruptures sans préavis en un an, et j'en ai tiré 6 leçons

À la lumière de mes expériences en 2016, voici donc quelques humbles pensées absolument dénuées de validité scientifique sur le ghosting.
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Ah, les relations sentimentales au XXIe siècle...

Si les sites décevants, les ISTs tenaces et la baisse inquiétante de nos facultés de concentration ne suffisaient pas à nous rendre dingue (voire à nous faire perdre notre libido), nous voilà désormais aux prises avec un autre phénomène moderne: le ghosting.

Selon le New York Times, le ghosting est l'action de "mettre fin à une relation sentimentale en coupant tout contact avec son ex-partenaire et en ignorant ses tentatives de communication". Ça m'est arrivé trois fois sur l'an passé.

Déjà, je ne pense pas que le ghosting soit uniquement réservé aux "relations sentimentales" au sens traditionnel du terme. Ca pourrait -ou devrait- aussi s'appliquer aux histoires éphémères (on se voit, on se fait une sortie, on couche ensemble) où l'une des deux personnes disparaît sans laisser de trace. Ca fait près de quatre ans que je ne suis plus "en couple", mais il m'arrive fréquemment de rencontrer des garçons qui gagnent, selon moi, à être connus (avec ou sans vêtements). D'une manière ou d'une autre, les échanges qui résultent de ces interactions sont importants pour moi. En tout cas, assez pour que j'ai envie que les choses soient claires quand la relation s'achève.

Lorsqu'on a consacré du temps, de l'énergie et -parfois- de la salive et d'autres fluides corporels à une personne, il est troublant de la voir disparaître. Evidemment, si on ne s'est vus qu'une fois ou deux et que ni l'un ni l'autre ne donne suite, ce n'est pas du ghosting. C'est la vie. J'admets que sortir avec quelqu'un est difficile, qu'il est quasiment impossible de trouver une personne avec qui ça accroche -y compris physiquement, quand on a de la chance- mais je m'accroche à l'idée, peut-être complètement dépassée, selon laquelle qu'il vaut mieux prévenir la personne si on prévoit d'arrêter de lui parler, de la voir ou de la sauter.

À la lumière de mes expériences en 2016, voici donc quelques humbles pensées absolument dénuées de validité scientifique sur le ghosting:

1. Tu ne ghosteras point

Agis en adulte et envoie un texto du genre: "Salut. Content.e de t'avoir rencontré.e mais je crois que ça ne va pas le faire. Bonne continuation" ou n'importe quelle formule blessante, condescendante ou simplement maladroite (mais claire sur tes sentiments). Ça me foutra peut-être un coup sur le moment mais je trouverai ça correct, et on ne stressera pas à l'idée de se croiser par hasard au Monop' ou dans ce bar avec les flippers vintage où je t'ai emmené (bêtement) parce que je te trouvais cool. En tout cas, ça ne sera pas aussi gênant que peut l'être ce genre d'interaction surprise.

2. Si tu ghostes, ne recommence pas à m'écrire trois ou quatre semaines plus tard (ça m'est arrivé deux fois)

Comme si de rien n'était, comme si tu étais tombé dans le coma avant d'en sortir tout aussi soudainement ou que tu étais parti.e faire un voyage en montgolfière autour du monde sans téléphone et sans me prévenir. Refaire surface un mois après, c'est pire que le ghosting. En plus, ça n'augure rien de bon pour nous deux parce qu'à ce stade j'ai eu le temps de réfléchir à tes goûts musicaux de merde et des millions d'autres trucs trop bizarres que tu m'as confiés lors de notre brève relation. D'ailleurs, à la réflexion, je ne veux plus te voir.

3. En me faisant ghoster, je me suis rendu compte que j'avais probablement fait la même chose

(Et maintenant que je publie cet article, j'imagine qu'une ou deux -ou 74- personnes à qui je l'ai fait vont se rappeler à mon bon souvenir). Si je t'ai ghosté, j'en suis désolé. C'était dégueulasse de ma part. Et immature. J'avais probablement peur de te blesser ou ne savais pas comment te dire que je ne voulais plus te voir. Il se peut que la raison soit complètement insignifiante, et qu'elle n'ait rien à voir avec la personne que tu es. Et je suis sûr que si tu demandais à n'importe lequel des mecs qui m'ont ghosté, il répondrait exactement la même chose. Mais ça n'excuse rien, et je promets de suivre mes propres conseils, même si c'est très gênant.

4. Les êtres humains sont des créatures sourcilleuses

Si notre approche et notre compréhension de ce que sont les rendez-vous, les relations sentimentales, le couple et la famille continuent de nous déstabiliser, les rencontres et les ruptures vont probablement devenir de plus en plus délicates. Aujourd'hui, beaucoup d'entre nous ne veulent pas se marier ni avoir des enfants (en tout cas, pas comme nos parents ou grands-parents). De fait, la façon dont nous envisageons le début et la fin d'une relation est en pleine mutation, et ne va pas toujours dans le bon sens, ce qui signifie que nous devons être encore plus attentifs à nos (in)actions.

5. Communiquer est difficile, et ça ne va pas en s'arrangeant

Même si je pense que les mecs qui m'ont ghosté sont nazes, je les comprends. A vrai dire (au-delà du fait de me rappeler qu'il faut traiter les autres comme on aimerait être traité.e), ces ghostings m'ont obligé à redéfinir ce que je cherche dans mon couple, dans un plan cul, ou chez quelqu'un avec qui j'ai juste envie d'aller manger un morceau. J'ai aussi dû repenser à la manière dont je communique avec les autres en général, et définir la meilleure façon de m'exprimer, partager mes besoins et mes envies avec mes amis, ma famille et mes collègues. Les emails et les textos permettent d'envoyer un message facilement mais il faudrait peut-être prendre le temps de réfléchir à la qualité de ces messages.

Ces formes de communication sont-elles appropriées pour ce que nous avons à dire? Quelle est la valeur d'une discussion en face à face, en dehors du monde connecté? Quels sont les meilleurs moyens de faire évoluer une relation et à quelle fréquence dois-je profiter des nouvelles technologies pour gérer ou me débarrasser de quelque chose? Ce sont là les questions qui ont occupé mon esprit ces derniers temps et ça fait du bien -en tout cas, ça me semble intéressant- d'y penser.

6. Ghosting mis à part, il y a quelque chose de plaisant dans le fait de vivre des relations à 38 ans car je sais mieux ce que je veux qu'à 25 ans, ou même à 32.

Je me prends moins la tête. Si un mec à qui j'ai écrit ne répond pas à mon texto, je peux tout à fait passer mon vendredi soir à regarder Top Chef tout seul (pour être honnête, je crois même que je préfère!).

Cet article, publié à l'origine surle Huffington Post américain, a été traduit par Laura Pertuy pour Fast for Word.

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