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140 millions de petites filles mariées d'ici 2020?

"Mon père dit que je suis très jolie", raconte Martha, en expliquant qu'elle avait dû abandonner l'école l'année dernière à cause de la sécheresse. "Je lui rapporterai beaucoup de vaches quand il me mariera. Il dit que je ne dois pas m'embêter avec l'éducation, simplement rester à la maison et attendre d'être mariée."
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Saviez-vous que, si la tendance actuelle se poursuit, 140 millions de petites filles seront mariées d'ici 2020? Cela représente 39.000 filles mariées chaque jour dans le monde.

Ces statistiques sont choquantes et elles le sont tout autant lorsque je les expose aux décideurs, aux célébrités et aux hommes politiques pour les convaincre de soutenir la campagne de PLAN visant à offrir aux filles du monde entier un meilleur avenir.

Vendredi 11 octobre, nous célébrons la seconde Journée internationale des filles. La création de cette journée est à mon sens un pas important dans notre lutte pour améliorer la vie des filles à travers le monde et leur permettre de réaliser tout leur potentiel.

Au jeu de la vie, les filles des pays en développement sont bien souvent celles qui tirent les moins bonnes cartes. Elles sont intrinsèquement vulnérables et rencontrent de nombreuses difficultés parmi lesquelles la peur d'être mariées très jeunes ou de subir des violences mais aussi plus simplement, le fait que leurs parents ne les considèrent pas comme suffisamment importantes pour les envoyer à l'école.

Je me suis rendu récemment au Soudan du Sud où j'ai rencontré Martha, une petite fille de 10 ans. "Mon père dit que je suis très jolie", m'a-t-elle raconté en m'expliquant qu'elle avait dû abandonner l'école l'année dernière à cause de la sécheresse. "Je lui rapporterai beaucoup de vaches quand il me mariera. Il dit que je ne dois pas m'embêter avec l'éducation, simplement rester à la maison et attendre d'être mariée."

Martha m'a fait penser à mes propres filles, qui sont maintenant grandes, et au peu de choses qu'elles auraient pu accomplir sans l'éducation dont elles ont bénéficié. Pour elles, l'école était une évidence. Les filles comme Martha, en revanche, ont peu de chance d'échapper au cycle de la pauvreté dans lequel elles se trouvent et à la discrimination et l'exploitation qui en découlent.

Dans le monde, une fille sur cinq, comme Martha, se voit nier son droit à une éducation secondaire. Le pourcentage de filles terminant l'école primaire est quant à lui inférieur à 50% dans la plupart des pays pauvres.

Dans de nombreux endroits de la planète, les dés sont pipés pour les filles, particulièrement pour celles qui sont issues des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées.

Pourtant, les recherches montrent que lorsque les filles peuvent réaliser tout leur potentiel, grâce à une meilleure considération, à de meilleurs soins de santé et à l'accès à l'éducation, elles représentent un vecteur de développement particulièrement efficace pour l'ensemble de la société.

Pour une mère, une année supplémentaire d'éducation réduit la mortalité infantile de 5% à 10%. Selon une estimation, l'éducation secondaire universelle pour les filles en Afrique sub-saharienne pourrait permettre de sauver pas moins d'1,8 millions de vies chaque année.

De plus, une année supplémentaire d'école secondaire augmente les revenus potentiels des filles de 15% à 25%. Et il suffirait seulement qu'1% de filles en plus aillent à l'école secondaire pour faire grimper le PIB d'un pays de 0,3%.

J'appelle donc les gouvernements et les décideurs politiques à nous aider à offrir à chaque fille une éducation de qualité. Nous voulons que la question des mariages précoces soit soulevée et que dans tous les états ils soient considérés comme étant une violation des droits des enfants. En effet, une fille qui accède à une éducation primaire et secondaire de qualité a moins de risques de subir des violences ou de se marier et d'avoir des enfants alors qu'elle n'est encore qu'une fillette elle-même; elle a plus de chance d'être alphabétisée, de mener une vie en bonne santé à l'âge adulte (ainsi que ses enfants), d'investir ses revenus pour le bien-être de sa famille, de sa communauté et de son pays, de comprendre ses droits et d'être actrice du changement.

Nous savons que soutenir l'éducation des filles est l'un des meilleurs investissements que nous pouvons faire pour mettre fin à la pauvreté.

L'accès des filles à l'éducation sauve des vies, transforme l'avenir et révèle leur incroyable potentiel et celui de leurs communautés.

Nous savons que lorsque les filles réalisent leur plein potentiel, grâce à l'amélioration de leur statut, à de meilleurs soins de santé et à une éducation de qualité, elles sont les plus efficaces des agents de développement qui soient, et ce pour la société toute entière.

Aidez-nous à envoyer les filles à l'école et permettez à chacune d'entre elles à travers le monde de développer tout son potentiel.

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