Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Durant le week-end du Grand-Prix, vous avez utilisé la répression policière de manière exagérée. Certains visiteurs ont eu un sentiment de sécurité devant une telle intervention, et sans doute le sentiment d'être privilégiés de pouvoir entrer sur le site grâce a leur billet de Formule 1. Par contre, les visiteurs qui tentaient d'avoir accès aux autres installations, et qui ont été refoulés à l'entrée, vous sont sans doute beaucoup moins reconnaissants.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Alamy

M. Tremblay,

Depuis quelques mois, vous faites face à une situation qui vous échappe et dont la solution est hors de votre contrôle. Vous tentez malgré tout de rester dans le coup et de garder la situation en main. Pour ce faire, vous faites appel aux policiers. Vous avez fait passer en catastrophe un règlement irréfléchi - le port du masque dans les manifestations -, et ce sans tenir compte des citoyens. Ce règlement est injuste pour ceux qui doivent porter un masque durant leur manifestation.

Je parle ici des gens qui manifestent une fois par mois devant l'Église de scientologie et qui doivent se masquer pour se protéger des représailles dont cette secte semble être friande. Pour certains, un masque peut aussi servir à dénoncer, par son symbolisme, une situation qui peut être la raison de la manifestation. Ces outils sont usés et ne font pas partie de la solution, ils ne font que l'exacerber.

Durant le week-end du Grand-Prix, face à la peur qui a été instaurée par l'État policier dont vous semblez être fier et qui se répète soir après soir, vous avez utilisé la répression policière de manière exagérée. Selon ce qui a été rapporté par deux journalistes du Devoir ainsi que plusieurs citoyens sur différents médias sociaux, l'île Ste-Hélène et l'île Notre-Dame ne pouvaient être accessibles que par les détenteurs de billets du Grand Prix. Un nouveau pas a été franchi au Québec. Un policier a rapporté aux journalistes du Devoir qu'il était au service des organisateurs du Grand Prix et qu'il avait mandat de faire du profilage. Depuis quand un "endroit public" devient-il un "endroit privé" selon les propos rapportés par les deux journalistes?

Sachez que l'île Notre-Dame est une île artificielle qui fut construite par les taxes et les impôts des citoyens pour l'Expo universelle de 1967. Sachez que l'île Ste-Hélène fait partie du patrimoine culturel depuis 2007. Ce qui fait que ces deux îles font partie, et de façon incontestable, du bien collectif. En un week-end, vous avez réussi à brader deux biens collectifs pour le seul bien d'une corporation étrangère et multimillionnaire. J'ai vu nos gouvernements vendre nos ressources naturelles à très faible prix, mais jamais je n'avais assisté aux dons directs du fruit de nos taxes et impôts (l'île Notre-Dame) et d'un territoire (l'île Ste-Hélène). Le Grand Prix existe déjà grâce à nos subventions qui sont le fruit de nos taxes et impôts. Si cette organisation n'accepte pas la critique de ce qu'elle représente, soit l'opulence, la vitesse, la pollution, nous ne somme pas obligés d'accepter leur ingérence dans le déploiement et l'utilisation de nos forces policières.

Certains visiteurs ont eu un sentiment de sécurité devant une telle intervention, et sans doute le sentiment d'être privilégiés de pouvoir entrer sur le site grâce a leur billet de Formule 1. Par contre, les visiteurs qui tentaient d'avoir accès aux autres installations (musée Steward, piste cyclable, plage Doré, Biosphère, etc.) et qui ont été refoulés à l'entrée vous sont sans doute beaucoup moins reconnaissants. Vous leur avez bloqué l'accès à des biens collectifs qui leur appartiennent en tant que citoyen. Ces gens, contrairement aux visiteurs étrangers du Grand Prix, sont aussi des électeurs. J'espère qu'eux, comme moi, ne vous donneront pas leur vote lors des prochaines élections. Si vous ne contrôlez pas vos outils, j'entends par là les forces policières, ne les utilisez pas.

Manifestants poivrés

Violences en marge du Grand Prix

Grand Prix: les arrestations

Grand Prix du Canada: les arrestations le soir du 7 juin 2012

48e manifestation nocturne

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.