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Tensions entre l'industrie forestière et la société civile: une forêt de solutions à portée de main

Dans un nouveau rapport étalant les multiples collaborations entre le mouvement environnemental, les joueurs industriels, les Nations autochtones et les gouvernements, Greenpeace montre que partout sur le globe ces acteurs réussissent à mettre en place des projets de conservation qui bénéficient autant à la nature, aux communautés et aux entreprises.
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Partout sur la planète, des citoyens, des groupes et des communautés autochtones se battent pour sauver les dernières forêts vierges de leurs territoires. Ce combat pour freiner la crise de la biodiversité et assurer un équilibre entre exploitation et protection de nos forêts publiques fait rage actuellement au Québec, comme ailleurs, et les solutions sont diverses et à portée de main. Dans un nouveau rapport étalant les multiples collaborations entre le mouvement environnemental, les joueurs industriels, les Nations autochtones et les gouvernements, Greenpeace montre que partout sur le globe ces acteurs réussissent à mettre en place des projets de conservation qui bénéficient autant à la nature, aux communautés et aux entreprises.

La Vallée de la Broadback: meilleure opportunité de conservation au Canada

Face à l'enjeu de la conservation de la forêt québécoise, il est rare d'avoir un dossier avec autant d'éléments clé en main pour un gouvernement. La Vallée de la Broadback, identifiée par Greenpeace comme étant une des meilleures opportunités de conservation au Canada, est actuellement revendiquée par les Nations cries de Nemaska, Waswanipi et Ouje-Bougoumou ainsi que par le Grand Conseil des Cris pour être transformée en grande aire protégée de plus de 13 000 km2. Vous avez d'ailleurs peut-être vu la série d'articles du Journal de Montréal et de l'Agence France Presse parût à la fin mars et au début avril sur la question.

La protection de ce territoire, qui renferme une des dernières grandes forêts vierges du Québec, pourrait placer le gouvernement québécois à l'avant-scène en termes de respect des visées des Premières Nations et de conservation de la biodiversité. Scientifiques, autochtones, groupes environnementaux, acheteurs de produits forestiers et compagnies forestières s'entendent tous pour dire qu'une aire protégée est incontournable dans ce secteur. Une situation qui contraste grandement avec l'acharnement actuel contre les aires protégées dans la région voisine du Lac St-Jean.

La confrontation entre les groupes environnementaux et Produits forestiers Résolu pour la sauvegarde des Montagnes Blanches au Lac St-Jean rappelle d'ailleurs les premiers jours d'un conflit épique qui a mené à une solution historique en Colombie-Britanique : la sauvegarde de la forêt du Grand-Ours.

Colombie-Britanique: de conflit à consensus

Dans les années 1990, les pratiques de coupe destructrices et l'absence de réponse de la part de l'industrie forestière en Colombie-Britanique ont entraîné des manifestations, des blocus et des campagnes internationales menées par Greenpeace et d'autres instances, visant les marchés mondiaux. Ces actions dans la forêt du Grand-Ours ont mis à risque la réputation et ont endommagé la marque de commerce de certaines compagnies forestières, d'importants acheteurs de bois et de papier ayant annulé leurs contrats ou complètement cessé de s'approvisionner en produits provenant des régions touchées. Le directeur d'une compagnie forestière a lancé à cette époque une phrase qui est devenue célèbre : « Personne ne veut acheter un 2 par 4 avec un manifestant qui y est enchaîné. »

Cela résumait bien le problème. Comment rétablissons-nous la légitimité sociale des entreprises qui opèrent et récoltent le bois dans une région mondialement connue pour ses forêts? Il y a eu d'abord une coalition regroupant des organisations environnementales menée par Greenpeace, puis une alliance des compagnies forestières. Ces initiatives ont engendré le Joint Solutions Project (JSP) [Projet de solutions communes], un outil qui a permis de travailler de façon concertée pour trouver des solutions. Aujourd'hui, l'industrie, le gouvernement de la C.-B., les Premières Nations, les compagnies et Greenpeace se sont tous mis d'accord pour conserver 50 % du territoire et sont déterminés à parachever leur initiative cette année.

Voilà qu'un seul exemple de ce qui peut être fait lorsque divers interlocuteurs désireux d'assurer la santé des forêts et de l'industrie forestière se rassemblent pour résoudre des problèmes touchant la forêt.

Incontournable collaboration

De nos jours, le marché pour les produits du bois et du papier est extrêmement concurrentiel. La demande pour les produits du papier baisse, en raison de la numérisation. La demande sur le marché se transforme, à cause d'événements comme la crise immobilière aux É.-U. Les acteurs forestiers qui sont en pleine croissance, comme le Brésil et la Russie, font concurrence aux produits forestiers canadiens. Dans un tel contexte, les entreprises doivent déployer des efforts considérables pour se démarquer. À la lumière du fait que les conflits en matière de forêts sont nombreux au Québec depuis quelque temps, l'industrie forestière doit démontrer sa capacité d'innover et de s'adapter rapidement pour répondre aux exigences mondiales en constante évolution. Dans le cas contraire, elle amorcera un lent déclin et risquera d'être laissée pour comble, une scie mécanique rouillée à la main.

Voilà le problème épineux auquel l'industrie doit s'attaquer aujourd'hui, un problème qui nécessite plus d'efforts et de collaboration. Greenpeace tend la main à l'industrie forestière depuis de nombreuses années. Certains hésitent, mais plusieurs ont répondu à l'appel. Comme le montre le rapport de Greenpeace publié la semaine dernière, face à la forêt de solutions disponibles pour l'industrie, la collaboration avec le mouvement environnemental est un incontournable.

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