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Le «dino-sexuel», ou notre vie amoureuse (un peu) de marde

Il y a des millénaires, l'homme était chasseur et l'une de ses proies était la femme. La dynamique est encore celle des hommes des cavernes.
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Les réactions furent nombreuses à mon texte précédent .

Je vous en remercie profondément, car peu importe votre point de vue, vous avez contribué à la réflexion commune.

J'aimerais qu'on adresse ensemble certaines de ces réactions, car elles sont fascinantes.

Parmi les constats à tirer : la gentillesse et la subtilité dans l'approche masculine sont généralement considérées comme une démonstration de faiblesse. On a déterminé que parce que je ne me jette pas sur la première venue, j'étais bonasse, je manquais de confiance, que j'étais laid. On a écrit que je manquais de couilles, malgré le fait que je venais de publier ledit texte à grande échelle. On a pensé que j'étais seul depuis longtemps (ce qui n'est pas le cas).

On a même associé une cour (dans le sens de «faire la cour») respectueuse à un manque de virilité. Et ça, ça venait d'une femme.

L'idée de ce texte était de démontrer qu'on peut être subtil et adorer les femmes. On peut être respectueux et avoir les mêmes pulsions que tout le monde. Que les conventions entre les deux sexes étaient un peu tordues et avaient besoin d'être revues. Je ne pensais pas que la démonstration serait si explicitement faite.

Il y a des millénaires, l'homme était chasseur et l'une de ses proies était la femme. Pas plus compliqué que ça : je veux, je prends. En lisant les réactions de la semaine dernière, impossible d'arriver à une autre conclusion que : la dynamique privilégiée est encore celle des hommes des cavernes.

Oh ! On l'enrobe, on le nuance un peu, mais l'essentiel demeure inchangé : l'homme chasseur, mâle, viril ; la femme proie qui «attend» d'être choisie.

Ouais, même en 2016.

Nous sommes même passés du simple hétérosexuel au plus viril übersexuel, pour arriver au summum du machisme avec le douchebag, et le plus politiquement correct «lumber-sexuel», le bucheron barbu en flanelle à carreaux qui sera autant magicien des bourses mondiales que capable de construire un chalet de ses mains nues.

Pensez pas qu'il serait temps de changer cette dynamique de merde ? La dynamique qui nous a mené à presque 50 % de taux de divorce ?

La dynamique qui cause tant d'hommes à croire que la femme est leur propriété et à péter les plombs si elle part ?

La dynamique qui fait que les femmes attendent d'être choisies et que les hommes mettent tous leurs efforts au début de la relation ?

La dynamique qui fait que la majorité des femmes a subi une violence psychologique ou physique de la part d'un conjoint ?

Comprenez-moi bien : je ne blâme personne ici. Ou, si je blâme, je blâme tout le monde. Sauf que nous avons établi un système socio-sexuel où, génération après génération, la femme est essentiellement l'agressée et l'homme l'agresseur.

On s'étonnera ensuite de la prévalence des cas d'agressions par les hauts placés. On s'étonnera que plusieurs femmes se sentent coupables ou, pire, responsables de ces agressions, l'ADN de la proie étant si présent. C'est si ancré en nous que lorsque quelqu'un dévie de ces codes malsains, on remet en doute sa masculinité.

«Oui, mais les femmes aiment être séduites». Écoutez, on aime tous être séduits. Et il y a des centaines de façons de le faire. Cela ne devrait pas nous empêcher de revoir nos codes et dynamiques.

Je sais, j'en demande beaucoup. Mais je suis romantique comme ça.

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