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L'évolution ne favorise pas les personnes athées

Il y a un énorme paradoxe à propos de la religion : ceux qui croient le plus ardemment à la théorie de l'évolution sont exactement ceux qui se font lentement éliminer par la sélection naturelle. En effet, les gens athées ont des taux de natalité plus bas que les croyants.
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Il y a un énorme paradoxe à propos de la religion : ceux qui croient le plus ardemment à la théorie de l'évolution sont exactement ceux qui se font lentement éliminer par la sélection naturelle. En effet, les gens athées ont des taux de natalité plus bas que les croyants des plus grandes religions. Cela suggère qu'après tout, croire à la théorie de l'évolution n'est pas adaptatif.

Bien que le procès de la sélection naturelle soit le plus souvent appliqué aux individus, « la survie du plus adapté » s'applique aussi à la politique. Chaque idée, chaque forme d'organisation sont soumises aux forces de l'évolution, dans la mesure où les modèles moins fonctionnels se font éliminer. La vérité est crue : la religion a survécu parce que ça marche.

De nombreuses traditions religieuses heurtent nos sensibilités modernes. Cependant, ces traditions prennent leur sens quand on les regarde du point de vue de la continuité. Les écrits sacrés du judaïsme, du christianisme et de l'islam ont émergé à une époque où les enfants mouraient en grand nombre durant leurs premières années de vie. Ces religions ont donc adopté des valeurs de procréation et de survie. Le but ultime de la religion n'a jamais été d'expliquer des phénomènes scientifiques inexpliqués, mais d'unir un groupe, peu importe la justification utilisée.

Les religions monothéistes condamnent l'avortement et la contraception. Nul besoin d'expliquer pourquoi cela se reflète dans les taux de natalité. Ces mêmes religions condamnent l'homosexualité. Du point de vue de la continuité, c'est effectivement du « gaspillage », puisqu'il s'agit une paire d'individus qui n'auront pas de descendance pour perpétuer le groupe. Elles encouragent aussi les femmes à rester à la maison pour élever les enfants. Ces règles ont été créées à une époque où « aller au travail » signifiait utiliser toute sa force physique et risquer sa vie pour mettre de la nourriture sur la table. Il est donc logique que le père, sacrifiable et plus fort, soit celui qui aille travailler. Ces religions ont pour la plupart des pratiques discriminatoires, ou de conversion. L'intégration de personnes ne prenant pas à cœur le bien du groupe peut être vue comme une menace au statu quo, ou simplement une perte d'énergie.

Même les traditions religieuses n'ayant aucun but apparent, telles que des restrictions diététiques, ont pour effet de renforcer la cohésion sociale et l'allégeance envers la communauté. Les groupes religieux qui tiennent encore à ces traditions « inutiles », sans faire des choix arbitraires, seront moins enclins à rejeter les lois fondamentales de leur religion.

Bref, les traditions religieuses ont pour but de mener à la cohésion sociale et d'assurer la continuité de leur communauté. Beaucoup d'actions venant de personnes religieuses qui nous paraissent insensées, comme la flagellation, constituent en fait une démonstration de leur allégeance au groupe.

Par contraste, les pays ayant une population majoritairement athée ont adopté un modèle individualiste. Un modèle qui priorise avant tout les droits individuels, souvent au détriment des bénéfices du groupe. Un modèle qui nous donne des droits auxquels personne n'a jamais eu droit, et qui nous confronte à de nouveaux défis. Par exemple, nous devons faire face à un rapide déclin de la population, dû aux méthodes contraceptives, et n'ayant plus d'obligation envers notre groupe, notre vision hédoniste de la sexualité conçoit la procréation comme une option individuelle.

Bref, la montée de l'athéisme a provoqué la chute libre de la cohésion sociale, et cela nous rend indifférents aux crises qui menacent notre groupe entier. Alors que la religion unissait la communauté, aucune entité n'a repris ce rôle d'unificateur. Donc, en ayant adopté un modèle individualiste athée, nous nous menons à notre propre extinction.

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