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Vote stratégique, ou vote idiot?

L'appui souverainiste a-t-il déja progressé significativement pendant que le PQ gouvernait? Les moments d'éveil politiques les plus intenses des cinquante dernières années ne se sont-ils pas produits lorsque les libéraux étaient au pouvoir? Ah, oui mais, oui mais... je sais, ils sont méchants, les libéraux; ils sont le mal en personne. Pourtant, ils ont le don de nous mobiliser comme personne d'autre!
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CP

Même si les carottes sont archi-cuites pour les libéraux, les tenants du vote prétendument stratégique ne cessent d'en remettre.

Ils confirment leur filon, à travers de fines analyses, notamment celles de Mathieu Bock-Côté et du Nouveau Mouvement pour le PQ... euh, pardon, pour le Québec : il y a d'un côté l'intelligence, la vision et le pragmatisme du stratège, et de l'autre, l'émotivité de l'idiot utile qui ne se rend même pas compte qu'il vote contre ses propres intérêts. Sauvons-le de lui-même! Toutes bardées de tableaux comparatifs, de mathématiques ronflantes et de circonvolutions réthoriques qu'elles sont, ces analyses tiennent de la prétention pure et simple.

Comme si il n'y avait pas de stratégie et de raisonnement dans le choix assumé d'appuyer une offre politique autre que celle du PQ en toute connaissance de cause. Le vote d'émotion, de réaction épidermique et de partisannerie, ici, c'est bel et bien celui qui ne peut penser l'avenir qu'en termes de victoire du PQ sur le PLQ à n'importe quel prix.

Et si le PQ gagne et s'enfonce, comme cela lui est arrivé chaque fois qu'il a cherché le "moment opportun " et les " conditions gagnantes ", dans la gouvernance provinciale à perte de vue, pour donner, à terme, un bilan relativement semblable à celui du PLQ ? Je n'invente rien, c'est ce qui s'est produit de 1995 à 2003. N'y a-t-il pas un risque important que la même recette n'aboutisse à ce même résultat à l'avenir ?

L'appui souverainiste a-t-il déja progressé significativement pendant que le PQ gouvernait? Les moments d'éveil politiques les plus intenses des cinquante dernières années ne se sont-ils pas produits lorsque les libéraux étaient au pouvoir? Ah, oui mais, oui mais... je sais, ils sont méchants, les libéraux; ils sont le mal en personne. Pourtant, ils ont le don de nous mobiliser comme personne d'autre! Pourquoi ne profiterions-nous pas d'eux pour mettre sur la table une offre indépendantiste claire et pleine de cette énergie que l'opposition nous donne, au lieu de proposer sans conviction du manger mou déprimant, dans la perspective d'un pouvoir provincial fait pour nous rendre incapables et toujours plus provinciaux ?

Et si, à l'inverse, appuyer de nouveaux partis permettait, par le jeu d'une saine concurrence dans le débat politique, de faire avancer de nouvelles idées, de nouvelles visions qui pourraient rencontrer leur destin bientôt, comme celle du PQ de 1968 trouva le sien en 1976, ou même comme Mario Dumont put tasser tout le spectre politique à droite sans jamais gouverner? Et si, sait-on jamais, la présence d'Option nationale faisait en sorte, ou aidait à ce que le Parti québécois, contre toute attente, agisse concrètement en faveur de l'indépendance du Québec ?

Non, le vote péquiste déguisé en "stratégie" n'a pas le monopole du bon sens et de la sagacité. Il y a une foule d'arguments solides en faveur d'un autre comportement électoral; aux inconditionnels du PQ d'en prendre acte.

Quant à moi, ma stratégie préférée, c'est de voter pour Option nationale!

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