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Provincialisme et corruption

Comment les gens du PLQ font-ils pour garder le silence assourdissant qui les caractérise devant l'image spectaculairement calamiteuse que projette leur famille politique?
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En regardant Monique Jérôme-Forget, l'autre soir à l'émission Enquête, s'inventer des excuses d'une insondable bêtise pour expliquer qu'elle n'avait rien à foutre de la SIQ, je me demandais encore une fois jusqu'à quels abysses il faudra descendre pour que le sérail médiatique officiel ainsi que l'establishment péquiste posent enfin la question haut et fort: y a-t-il un lien entre le banditisme et la médiocrité qui affligent massivement le Parti libéral, et son option fondamentale, le maintien du Québec sous tutelle canadienne?

Comment les gens du PLQ, ceux qui nous "gouvernent" en ce moment et dont on essaie d'imaginer qu'il leur reste une parcelle d'honneur et de probité, font-ils pour garder le silence assourdissant qui les caractérise devant l'image spectaculairement calamiteuse que projette leur famille politique? De quoi parlent-ils entre eux, de quoi discutent-ils avec leurs proches, le soir à la maison? Comment font-ils pour se regarder dans le miroir? Comment font-ils le lendemain pour sourire tranquillement devant les caméras?

Peut-on imaginer un instant que le Parti québécois existerait encore s'il avait été le théâtre, ne serait-ce que du quart de la moitié du cinquième de l'interminable série de scandales entourant le PLQ depuis des années? Ou du moins, que d'éminents péquistes ne s'en seraient pas émus et fermement dissociés publiquement? Peut-on imaginer que les libéraux n'auraient pas martelé sur toutes les tribunes que souverainisme et corruption vont de pair?

Nous avons depuis longtemps atteint, et dépassé, un point où il est possible de dire, sans partisanerie et sans dénaturer les faits, que les serviteurs du régime canadien, ceux qui ont réussi à priver la nation québécoise de son indépendance politique, sont en grande partie malhonnêtes, intéressés, hors-la-loi et corrompus.

Monsieur Couillard se défend toujours en appelant à ne pas être trouvé "coupable par association". Je regrette, mais quand on ne cesse de s'associer soi-même à des malfaiteurs, il faut un moment donné faire face à ses responsabilités.

Ce n'est plus d'un référendum dont nous avons besoin; c'est d'un recours collectif. La caste dite "fédéraliste" devrait être solidairement poursuivie pour atteinte à la démocratie et au bien commun.

Ces dernières assertions doivent être, bien sûr, prises au deuxième degré. Mais il reste que, si on s'autorise à réfléchir en dehors des balises habituelles, on peut se demander si le lourd discrédit dont sont durablement couverts les fédéralistes n'ouvre pas la porte à des leaders indépendantistes voulant surseoir au précédent référendaire et proposer la modification du statut constitutionnel du Québec par un vote de l'Assemblée nationale.

Passer par un référendum pour réaliser l'indépendance n'est pas une obligation légale. C'est un choix politique qui, bien évidemment, se défend avec des arguments forts, que d'aucuns considèrent incontournables. Mais il existe également des arguments allant dans d'autres directions. À ce titre, on peut légitimement se demander, à l'aune de tout ce que nous savons aujourd'hui, s'il est désormais avisé et nécessaire de se contraindre à un tel exercice contre des bandits avérés dont il y a tout lieu de croire qu'ils le pervertiront au maximum. En aucun cas la démocratie n'exige-t-elle le masochisme.

Quoi qu'il en soit, une décennie complète de déboires et de scandales libéraux, tant à Ottawa qu'à Québec, vient de s'écouler sans que les indépendantistes québécois ne lèvent le petit doigt devant des adversaires inespérément fragilisés. Combien de temps la bête dormira-t-elle encore? S'il n'en tient qu'à Jean-François Lisée, plusieurs années. Ce serait bien dommage.

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