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Ouellet vs Couillard: oui, je le veux!

Pour se défaire du gouvernement Couillard, on doit proposer de faire l'indépendance dans un premier mandat.
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S'il y a un enjeu - faut bien qu'il y en ait un! - sur lequel tous les indépendantistes s'entendent, c'est qu'on doit se défaire du gouvernement libéral de Philippe Couillard, assurément l'un des pires gouvernements de l'ère moderne du Québec. Pour gagner les séries, en 2018, la convergence de tous les indépendantistes est incontournable. On doit donc y travailler sans relâche, dès aujourd'hui, en proposant de faire l'indépendance dans un premier mandat, condition sine qua non du ralliement des forces indépendantistes.

Mais d'ici à 2018, on doit également être en mesure de confronter efficacement sieur Couillard et son parti. Nous avons besoin d'une opposition qui n'a peur d'aller dans les coins et qui ne ménage aucun effort pour exposer au grand jour le désastre économique, social et éthique qu'est le gouvernement Couillard.

Pour ce faire, il y a le fond et la forme. Sur le fond, on a vraiment «le choix des cadeaux», comme le disent les crieurs de foire: corruption endémique, affaire Rona, coupes sauvages en éducation, réforme ratée en santé, repêchage à la CAQ, Arthur Porter et le CHUM, Laurent Lessard et les copains d'abord, l'inénarrable Sam Hamad, et j'en passe. Bref, les dossiers à fouiller sont légion.

Sur la forme, ça prend une ou un chef d'opposition solide qui montera au filet sans relâche plutôt que de se contenter de lancer la rondelle dans la zone adverse. Quelqu'un qui n'a pas peur de forcer le jeu et qui ne se contente pas de regarder les secondes s'écouler sur le cadran.

Ça prend aussi quelqu'un qui a du souffle, de l'endurance. Et de la cohérence. En disant cela, j'élimine derechef Alexandre Cloutier et Jean-François Lisée.

Pourquoi, vous entends-je hurler dans vos salons, partisans et partisanes de ces deux charmants messieurs?

Parce que l'un me semble facilement «essoufflable» et susceptible, et l'autre hautement imprévisible et... givré.

Je ne parle même pas du flou ou du report de l'indépendance que tous les deux proposent, ce qui en soi, pour moi, les disqualifie. Mais même si j'étais ouverte à l'idée de repousser la chose comme on le fait depuis des lunes, j'aurais quand même de sérieux doutes sur leurs capacités de leader. Cloutier trouve la course à la direction très difficile, il l'a lui-même avoué, soulagé de rentrer dans ses terres pour le débat du Saguenay. Il semble fatigué, à fleur de peau. Il fait de mauvaises passes lorsque sous pression. Je n'ose pas imaginer dans quel état il finirait une élection générale, ou comment il réagirait aux attaques incessantes d'un Jean-Marc Fournier sur son flou référendaire. Cela dit, l'apport de Cloutier sera important pour la rédaction de la Constitution de la République du Québec.

Pour ce qui est de Lisée, dont on vante les qualités de debater (j'en suis), il pose selon moi un autre type de difficulté. Ses innombrables propositions, au fil du temps, le font paraître à tout le moins inconséquent. Et ça, c'est le plus beau cadeau que l'on puisse offrir à la partie adverse, peu importe l'arène (ou la patinoire): faire dévier le débat en ressortant toutes les contradictions. Meilleure tactique pour noyer le poisson. Lisée, malgré sa facilité à manier le verbe et à plaquer l'adversaire, porte flanc. Beaucoup trop pour être pleinement efficace comme chef, en chambre comme en élections générales. Cela dit, Lisée ferait un formidable leader en chambre.

«On sait ben, t'es dans le camp de Ouellet». Ben oui, je ne m'en cache pas. Ça n'a pas pour effet de saborder ma capacité d'analyse. En appuyant Martine Ouellet, je fais un choix cohérent avec tout mon engagement politique. Elle est la seule qui propose une démarche qui colle à celle que je préconise. Elle est aussi celle dont l'ensemble de l'œuvre m'apparaît le plus cohérent, le plus transparent, le plus abouti. Elle possède à la fois le souffle et la vivacité pour affronter tous les Couillard, Fournier et autres Legault du genre. Lorsqu'elle s'engage dans un dossier, elle y va à fond, sans demi-mesures. Bonne chance à celui ou celle qui se mettra dans son chemin.

Moi, c'est exactement le type de personne que je veux en campagne électorale et comme chef d'opposition. Une vraie leader, convaincante à la fois sur le fond comme sur la forme.

P.-S.: Non, je n'oublie pas Paul St-Pierre Plamondon. Je trouve que l'homme gagne à être connu et qu'il peut amener un éclairage intéressant sur plusieurs dossiers. Je ne le vois pas comme chef, c'est tout.

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