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Arabie saoudite 2030: un changement de paradigme économique?

L'ambitieux vice-premier ministre du royaume travaille depuis deux ans à une stratégie visant à «affranchir» son pays de la dépendance maladive au pétrole.
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Baisse des recettes pétrolières, explosion des déficits publics, chômage record des jeunes, contexte géopolitique en ébullition... L'économie saoudienne multiplie les signaux d'essoufflement.

Structurellement liée aux hydrocarbures, qui représentent près de 90 % des exportations et 70 % des revenus du royaume, le modèle extensif typique de l'État rentier étrangle aujourd'hui une économie trop peu résiliente, celle-ci étant marquée par l'effondrement des cours du pétrole (moins de 50 dollars), et des matières premières dans leur ensemble, auprès des marchés mondiaux.

C'est dans ce contexte que l'ambitieux vice-premier ministre du royaume, Mohamed Ben Salmane, travaille depuis deux ans à une stratégie visant à «affranchir» son pays de la dépendance maladive à l'or noir.

Présentée le 25 avril 2016, «La vision à l'horizon 2030» propose une refonte du système économique et social par une diversification du tissu productif, capable d'assurer un développement de manière «durable». Mesure phare de ce plan, la création du plus grand fonds souverain du monde qui atteindra les 2 000 milliards de dollars (dont les 600 milliards dont il dispose aujourd'hui) par la mise en marché (prévue depuis plusieurs mois) de 5 % du capital de la compagnie nationale Saudi Aramco. Un outil stratégique permettant de ramener la part des exportations non pétrolières de 16 % à 50 % du PIB ...

Mutation économique?

Pas tout à fait. Contrairement aux fonds de pension, les fonds souverains n'interviennent que très rarement dans les opérations spéculatives et s'attachent à recycler des actifs sur le long terme. Comme le présente la chercheuse Brigitte Dumortier, la méthode de diversification traditionnelle du fonds saoudien consiste à cibler les obligations des États les mieux notés. Il a ainsi investi 64 % de ses actifs sur les titres américains, mais pour des rendements limités.

L'exemple à suivre est très certainement celui des Émirats arabes unis, dont le secteur pétrolier ne représente plus que 31 % du PIB, une transformation en deux temps. Un premier volet, où la diversification des investissements du fonds souverain d'Abou Dhabi passe par une stratégie sectorielle (aéronautique, luxe, automobile, énergie, etc.), puis un deuxième niveau où la diversification côtoie la spécialisation fonctionnelle du territoire où Dubaï occupe une place privilégiée (secteur des services).

Révolution ou simple orientation? Il n'en est pas moins que pour perdurer, l'Arabie saoudite devra se transformer, et très vite. Oman, Bahreïn, Qatar ont publié leurs «visions à 2030» pour des résultats qui... peinent à convaincre.

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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