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L'affaire Dumont, une triste affaire d'injustice

Avec, le réalisateur Podz a choisi de raconter l'histoire vraie d'un homme emprisonné injustement. Au début des années 90, Michel Dumont livreur de dépanneur de Boisbriand et père séparé, est accusé d'une agression sexuelle qu'il nie avoir commis.
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AFP

Avec L'affaire Dumont, le réalisateur Podz a choisi de raconter l'histoire vraie d'un homme emprisonné injustement. Au début des années 90, Michel Dumont livreur de dépanneur de Boisbriand et père séparé, est accusé d'une agression sexuelle qu'il nie avoir commis. Envoyé en prison,

l'homme de 31 ans sans casier judiciaire y séjournera pendant presque trois ans, le temps que sa nouvelle conjointe Solange Tremblay rencontrée pendant l'appel des procédures s'attaque à la machine judiciaire afin de prouver son innocence. Une affaire qui se déroule sur dix ans, qui n'est pas sans conséquence sur la notion d'innocence.

Marc-André Grondin tient le rôle-titre de Michel Dumont dans le film de Podz. Qui est ce jeune homme déjà marqué par une enfance difficile, séparé de ses enfants, sans grande ambition, un métier peu valorisant et qui se retrouve du jour au lendemain accusé d'agression sexuelle? Visiblement il ne comprend pas ce qui lui arrive, il ne réagit pas, ne se défend pas, reste figé et présente au tribunal une image négative qui est loin de plaider en sa faveur. Trop de malheurs l'un après l'autre, deux accidents de travail, la perte de la garde de ses enfants, sa rupture amoureuse... il a l'air de la victime facile à manipuler qui a confiance envers un avocat négligeant et devant un juge peu favorable à l'accusé. Basé sur des faits réels, on est obligé d'y croire. La victime présumée dans un monologue pénible résume avec difficulté les détails intimes de l'agression. Il n'y a pas de place pour la compassion dans le milieu juridique. Le spectateur fait office de jurés devant une situation qui nous dépasse.

Michel Dumont ( Marc-André Grondin) joue la passivité douloureuse du début à la fin. Seule une femme qui croit en son innocence ira jusqu'au bout démêlant faux témoignages et vice de procédure. La réalisation de la première partie est maladroite, on éprouve plus de tristesse que d'émotion. Les événements se déroulent sur une période longue dans la réalité, mais on ne sent pas l'attente, les démarches de Solange, l'espoir de la libération, la déception qui paralyse l'accusé, mal entouré comme tous ceux qui n'ont pas les moyens de se défendre ni financièrement, ni physiquement.

C'est le constat du film qui m'a dérouté, les phrases écrites ou les questions posées à cette jeune femme qui répond sans répondre à la question... il est acquitté mais pas innocenté ? Elle répond : "On ne peut pas le juger pour les mêmes chefs d'accusation, mais il n'est pas innocenté". Donc répond la personne en face d'elle - donc il ne bénéficie pas aujourd'hui de la présomption d'innocence? Un silence.. c'est ça votre réponse...

En 2009, le juge Benoît Emery de la Cour Supérieur du Québec a rejeté la demande de compensation de Michel Dumont en statuant que la Couronne n'a commis aucune faute dans cette affaire et encore moins agi avec malveillance, malice, mauvaise foi ou abus de droit.... Ne serait ce que pour cette conclusion intolérable mais véridique, faire ce film avait un sens.

L'affaire n'a jamais été résolue.

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