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L'autre maison, entre le chagrin, la colère et la pitié

Pour son premier film de fiction, Mathieu Roy a voulu rendre hommage au courage de son père Michel, journaliste, conseiller politique, diplomate, professeur, et président du Conseil de presse, disparu le 8 décembre 2011. Le réalisateur précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'un film sur la vie de son père, mais bien sur la maladie d'Alzheimer.
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À 86 ans, Henri Bernard (Marcel Sabourin) perd la mémoire et s'évade quotidiennement de sa maison, pour partir à la recherche d'une autre «plus confortable». Ses deux fils, Gabriel, reporter en zones de guerre (Roy Dupuis) et Éric, futur pilote (Émile Proulx-Cloutier), ne s'entendent pas sur la prise en charge du déclin de leur père, mais devront apprendre à retrouver les liens qui les unissent afin d'accompagner celui-ci vers le lieu mystérieux qu'il recherche: l'autre maison.

Le réalisateur Mathieu Roy s'est toujours intéressé autant au documentaire qu'à la fiction, mais ce film, L'autre maison, présenté en compétition au 37e Festival des films du monde, est sa première œuvre de fiction. En 2001, après des études en sciences politiques et une courte carrière en journalisme, Mathieu entreprend une formation en cinéma à la New York film Academy. En 2002, il entre à l'INIS où il réalise quatre courts-métrages. Il y fait la rencontre du cinéaste François Girard et devient l'un de ses collaborateurs. Il démontre par sa détermination et la quantité des projets qu'il mène à bien que sa vocation est le cinéma sous toutes ses formes.

Pour son premier film de fiction, Mathieu a voulu rendre hommage au courage de son père, Michel Roy, journaliste, conseiller politique, diplomate, professeur, et président du Conseil de presse, disparu le 8 décembre 2011. Mathieu précise qu'il ne s'agit pas d'un film sur la vie de son père, mais l'évoque en disant: «En vieillissant, malgré la confusion, la perte de mémoire et l'aphasie, il a gardé cette bonté et cette chaleur humaine.»

Le film

Par la qualité et la sensibilité de ce thème déchirant sur la maladie d'Alzheimer, on voit dès la première image que Mathieu n'est pas un débutant. Il affirme, avec une puissance d'émotion très maîtrisée, une douleur qu'il connaît bien et nous la transmet avec violence et amour. Les comédiens sont admirablement justes. Gabriel résiste froidement au chagrin de son frère Éric, car l'homme, interprété par Roy Dupuis, est un soldat d'abord avant d'être un fils. Le frère interprété par Émile Proulx-Cloutier dégage une formidable énergie; il pleure non pas le vieillard, mais l'homme exemplaire qu'il a perdu. Les femmes magnifiques et secrètes savent qu'il n'y a rien à faire d'autre que de vivre et de continuer la lutte en accompagnant leurs hommes. Quant à Marcel Sabourin, il est l'homme perdu, déséquilibré par ce qu'il ne reconnaît plus, et le comédien rend le personnage déchirant comme le faisait Emmanuelle Riva dans le film Amour.

La nature est aussi un personnage, la forêt est le lieu de la peur, alors que le lac est celui de l'oubli, du calme. J'aurais aimé que le film nous laisse avant de faire le tour de la Terre, mais considérez ce commentaire non pas comme une critique, plutôt un souhait pour que le film fasse, lui, le tour de la Terre...

L'autre maison prendra l'affiche au Québec le 11 octobre 2013.

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