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Au tennis comme à la bourse, c'est entre les deux oreilles que ça se joue...

Au tennis, il est difficile de prévoir avec exactitude le comportement de notre adversaire. Selon moi, ce constat s'applique aussi à la bourse.
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Le 10 juillet 2016, le Canadien Milos Raonic s'est incliné en trois manches (4-6, 6-7,6-7) en finale du prestigieux tournoi de Wimbledon face à Andy Murray, le deuxième meilleur joueur de tennis au monde. Bien que l'Ontarien n'ait remporté aucune manche, le Britannique a dû travailler pendant près de trois heures pour le vaincre. En effet, en analysant les statistiques de l'affrontement, Milos Raonic pouvait y croire. Tout d'abord, il a signé 39 coups gagnants, soit le même nombre enregistré par son rival. Ensuite, il a remporté 102 des 217 échanges de la partie pour un taux d'efficacité de 47 %, un pourcentage fort respectable. Alors, comment peut-on expliquer sa défaite? D'après moi, c'est qu'il a simplement commis plus d'erreurs que son adversaire...

«In expert tennis, 80 % of the points are won, while in amateur tennis, 80 % are lost.»

-Erik Falkenstein

Au tennis, une faute directe est une expression désignant un coup manqué par un joueur, mais qui n'est pas le résultat de la qualité de jeu de son opposant. En fait, il s'agit d'une erreur non provoquée et, par conséquent, le joueur fautif est le seul responsable. Par exemple, une double faute (deux services consécutifs non valables) est considérée comme une faute directe. Au final, Milos Raonic a commis 29 fautes directes comparativement à seulement 12 pour Andy Murray. Heureusement, il lui est possible de diminuer substantiellement la fréquence de ce type d'erreurs, une condition sine qua non pour espérer un jour trôner au sommet du classement mondial.

«L'ennemi numéro un de l'investisseur, c'est lui-même.» - Alain Elkaim, professeur de finance à HEC Montréal

À mon avis, le domaine boursier peut s'apparenter au tennis. En réduisant le nombre d'erreurs évitables, il est possible d'obtenir une excellente performance à long terme. Par exemple, entre 1995 et 2014, le rendement annuel moyen d'un portefeuille équilibré (60 % des actifs investis dans le S&P 500 et 40 % des actifs investis dans le Barclays U.S. Aggregate Index, un indice de référence pour le marché obligataire) a été de +8,7 %. Toutefois, sur la même période, l'investisseur moyen a dégagé un rendement annuel moyen de +2,5 %!

Selon Carl Richards, un planificateur financier de renom, cet écart de rendement est expliqué par le comportement humain, c'est-à-dire par les erreurs de jugement liées notamment à l'influence négative de certaines émotions. Assurément, l'investisseur reconnaît l'importance de demeurer rationnel, et ce, malgré les périodes de fortes fluctuations boursières. Cependant, dans les faits, la tâche est extrêmement ardue.

«Au tennis, il est difficile de prévoir avec exactitude le comportement de notre adversaire. Selon moi, ce constat s'applique aussi à la bourse.»

Par exemple, en réaction au résultat du Brexit, le S&P 500 a perdu 6 % entre le 24 juin et le 27 juin 2016 et, par conséquent, un grand nombre d'investisseurs, soudainement pris de panique, ont vendu leurs actions. En agissant sur le coup de l'émotion, ils ont commis l'erreur de déroger de leur plan financier. Fait à noter, le 12 juillet 2016, le S&P 500 se négociait à un nouveau sommet historique...

Au tennis, il est difficile de prévoir avec exactitude le comportement de notre adversaire. Selon moi, ce constat s'applique aussi à la bourse. Le marché boursier étant un environnement incertain et aléatoire, l'investisseur doit accepter le fait que d'autres événements viendront bousculer son plan de match. C'est pourquoi il doit éliminer les fautes directes telles que vouloir timer la direction du marché, porter une attention particulière aux médias financiers ou se fier à l'opinion d'autrui. Comme Milos Raonic, il doit se concentrer sur son exécution, car c'est entre les deux oreilles que ça se joue...

Sources

J.P. Morgan Asset Management. Diversification and the average investor, décembre 2015.

Martine Roux. Les 5 erreurs des nouveaux investisseurs, Journal les Affaires, septembre 2015.

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Mai 2017

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