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Ressources minérales et campagne électorale: la cacophonie des fabulations

Dans cette cacophonie électorale de fabulations de toute nature, on souhaiterait davantage entendre comment un futur gouvernement va stimuler le développement minier, appuyer l'émergence d'une véritable filière québécoise et attirer davantage les investissements de grandes sociétés internationales.
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AP

Au cours de la présente campagne électorale, les Québécois seraient en droit d'assister à un débat éclairé et fondé sur la gestion efficace et responsable de nos ressources naturelles de même que sur la place du développement minier au sein de notre économie et de notre société.

Les débats du 19 et 20 août dernier ont illustré à merveille que nos attentes ne seront pas rassasiées. Les salves de tweets verbaux et clips allégoriques ont débutées à la publication d'une analyse fouillée sur la question des redevances par la firme Secor. Déformée sur toute les tribunes, l'assaut laisse présager une poursuite sans vergogne de l'hystérie qui domine le dialogue public sur ces questions depuis des années.

Durant les quelques semaines restantes de cette campagne, nous allons entendre les opposants à tout ce qui est développement minier au Québec continuer de se réfugier sous des formules creusent, non-validées et foncièrement démagogiques, accusant tout ce qui contredit leurs assertions d'être à la solde de forces occultes. Dans le cas de l'étude Secor, les opposants ont colporté qu'elle manquait de crédibilité puisque quelques "méchantes minières'' ont contribué au financement de cette recherche scientifique réalisée dans les règles de l'art. Rappelons que l'étude est même venu valider ce que la plus que sérieuse Banque Mondiale avait confirmé en 2006: qu'un système de taxation fondée sur la valeur du minerai extrait n'est adapté qu'à des régions minières ou les coûts d'opération sont bas, où la perception fiscale est peu sophistiquée ou encore que l'économie est en voie de développement.

Cette même étude de la Banque Mondiale fut pourtant citée ad nauseam depuis des années par ces mêmes opposants qui, sans être à une autre contradiction près, s'y référaient même en Commission Parlementaire tenue sur le projet de loi 14 visant à modifier la loi sur les mines et tenue à Québec en août 2011.

Il est important de se rappeler qu'au-delà du concert des distorsions sur cette industrie, le secteur minéral contribue 8 milliards $ par an à notre PIB, dépense dans nos régions près de 900 millions $ par an et soutient près de 4000 PME et 54 000 travailleurs. On doit également ajouter à ce bilan les milliers de travailleurs de Contrecœur, Sorel-Tracy, Rouyn-Noranda, Arvida et d'ailleurs au Québec œuvrant dans la deuxième et troisième transformation avec du minerai en provenance autant d'ici que de l'extérieur du Québec.

Peu importe également que le Québec soit déjà la juridiction la plus agressive en matière de taxation de nos sociétés minières et ce de toute l'Amérique, nous allons entendre durant la campagne qu'il faut importer ici le modèle Australien qui lui est soutenu par près de 900 mines qui génèrent près de 160 milliards $ par an au PIB du pays.

Attendons-nous à prendre connaissance de propositions de toute nature visant à s'acharner sur nos 15 à 20 sites miniers qui génèrent moins de 1% de la production mondiale.

On devra également entendre les uns promouvoir la nationalisation de la ressource minérale sans égard au fait que l'aventure de la Société Nationale de l'Amiante ou de Sidbec ont coûté des centaines de millions $ aux contribuables Québécois.

Les autres chercheront à donner les pouvoirs discrétionnaires et constitutionnels de l'État au lobby municipal déjà subjugué par une poignée de militants écologistes anti-développement.

Certains vont continuer à nous vendre un grand plan pour développer le Nord, mais s'empresseront sans même connaître le plein potentiel de ce territoire à vouloir y interdire toute activité d'exploration ou de d'exploitation.

Le débat sur les redevances va également se poursuivre et nous apporter un carrousel de mythes et de faussetés sans égards aux faits et aux données factuelles. Nous aurons droit à des du grand théâtre politique où tous vont faire miroiter des milliards à cueillir si on adopte un régime adapté au Tiers-Monde ou à des contrées beaucoup plus avancées que la nôtre au plan minier.

Dans cette cacophonie électorale de fabulations de toute nature, on souhaiterait davantage entendre comment un futur gouvernement va stimuler le développement minier, appuyer l'émergence d'une véritable filière québécoise et attirer davantage les investissements de grandes sociétés internationales.

Au lieu de nous raconter des fantaisies politiques avec des rentrées fiscales mirobolantes calculées sur des scénarios irréels et farfelues, les partis politiques devraient nous expliquer comment ils vont améliorer notre environnement d'affaires, réintroduire la stabilité règlementaire et favoriser le développement responsable de nos ressources tout en préservant les prérogatives de l'État dans la gestion de ces ressources.

Pendant que plusieurs rêvent au pouvoir, nombreux sont ceux qui souhaitent seulement un discours sur les faits.

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