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L'industrie du taxi vit présentement de grands changements. Elle a toujours fonctionné sous le principe d'un monopole, sans concurrence directe.
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Récemment, nous avons pris le taxi pour un trajet entre le centre-ville de Montréal et l'Aéroport Trudeau. En sortant de l'hôtel, aucun taxi au stand et donc, nous hélons un taxi dans la rue. Celui-ci vient nous prendre et commence à mettre nos bagages dans son coffre. Comble de malheur, un taxi attitré au stand arrive et il s'ensuit une bousculade entre les deux chauffeurs et une prise de bec.

Le chauffeur du stand s'empresse de retirer nos bagages du taxi hélé pour les mettre dans son propre véhicule. En route vers l'aéroport, nous avons eu droit à une réprimande du chauffeur à l'effet que nous ne pouvions pas prendre un taxi dans la rue si un stand à taxi se trouve à l'hôtel, et ce même si aucun taxi n'y est stationné, nous devons attendre qu'un taxi arrive. L'expérience que nous avons vécue ne nous donne nullement le goût de reprendre un taxi.

Fort heureusement, je ne prends que très occasionnellement un taxi et le service Uber n'est pas disponible dans ma ville. Aujourd'hui, en regardant de l'extérieur le conflit entre l'industrie du taxi et Uber, je me questionne sérieusement sur les bases de ce conflit.

L'industrie du taxi vit présentement de grands changements. Elle a toujours fonctionné sous le principe d'un monopole, sans concurrence directe. Peu importe la compagnie, le trajet est toujours le même, le type de voiture est sensiblement identique et les tarifs sont partout les mêmes à l'échelle du Québec, sauf exception.

Le vrai problème de l'industrie du taxi est-il Uber ou une réglementation excessive de l'industrie qui va la tuer à petit feu?

L'industrie n'a que très peu progressé au cours des dernières années, assise confortablement dans sa situation monopolistique. L'industrie allant même jusqu'à décourager le covoiturage, en donnant des amendes salées pour les «délinquants». L'exemple le plus décourageant est cette dame qui a fait le trajet entre Montréal et Champlain, dans l'État de New York... Elle a demandé aux covoitureurs un frais de 20$ pour le transport. Le bureau du taxi de Montréal a jugé que le tarif de 20$ était abusif: amende de 500$ et remorquage du véhicule à la fourrière.

Maintenant que l'industrie du taxi risque de perdre son monopole avec l'arrivée de Uber, elle essaie, par tous les moyens, de garder son statut. Il est vrai que le service Uber amène des incertitudes: qu'en est-il du chauffeur et de sa crédibilité? Si un accident arrive, est-ce qu'il y a des assurances? Le véhicule est-il bien entretenu? Ses questions sont tout à fait légitimes, mais c'est une chasse à la sorcière, car les mêmes questions pourraient se poser pour certains chauffeurs de taxi.

L'arrivée de Uber bouleverse les habitudes, au même titre que l'arrivée de AirBnb il y a quelques années dans le domaine hôtelier ou encore l'arrivée de concurrents dans le domaine de la téléphonie il y a 25 ans de cela (alors que Bell détenait un monopole). Au lieu de critiquer la venue de nouveaux joueurs, ils ont réussi à modifier leur offre de service, fidéliser leur clientèle et surtout créer une valeur ajoutée à leur produit. Mais qu'en est-il dans le domaine du taxi? Rien, aucune valeur ajoutée. Pourquoi ne pas mettre à disposition des clients un service internet mobile, disponibilité d'une tablette ou encore d'un lecteur DVD pour faire passer le temps lors de trajet?

Il est vrai que l'industrie du taxi, et surtout les chauffeurs de taxi, ont énormément de frais (permis, assurance, droit d'immatriculation, etc.) et je ne remets nullement ceci en doute. Mais le vrai problème de l'industrie du taxi est-il Uber ou une réglementation excessive de l'industrie qui va la tuer à petit feu?

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