Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Transmission des valeurs et de la mémoire vive d'un peuple par l'enseignement de l'histoire... au cégep

La transmission de la langue identitaire et de la mémoire vive de la conscience nationale d'un peuple passe en partie par l'enseignement de l'histoire et de la littérature que le peuple québécois, et canadien-français, a engendré dans les siècles de sa résistance... Alors, ne pas enseigner cette littérature et cette histoire à tous les jeunes allophones et francophones au cégep, équivaudrait à leur refuser l'accès à l'identité québécoise, à ses racines profondes. C'est les livrer à un puits de l'oubli, dont ils ressortiront imprégnés de toutes les influences anglomanes à la mode.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Alamy

Dans un billet précédent, nous avions fait valoir un argumentaire en faveur d'un compromis pragmatique raisonnable sur la question de la langue d'enseignement en français aux étudiants collégiaux...

Nous avions fait valoir que l'enseignement joue un rôle essentiel dans la transmission de la culture, de histoire, de la langue française ... et qu'elle contribuait dès lors à la cohésion sociale heureuse...

Un système d'enseignement en français cohérent contribue à forger la langue identitaire et l'appartenance culturelle; elle contribue à la transmission normale de l'identité d'un peuple...

Langue identitaire! Qu'est-ce? Essentiellement c'est le « fondement même de l'identité d'un peuple, ce par quoi il se reconnaît et est reconnu, qui s'enracine dans son être et lui permet d'exprimer ce qu'il est. » ( Dr. Camille Laurin). Qui voudrait n'être rien d'autre qu'un pale reflet de toutes les influences? La langue identitaire teinte la vision du monde et confère l'unicité de l'être social.

L'avenir d'un peuple, d'un caractère vital et distinct, dépend de sa mémoire collective et lorsque cette mémoire et les valeurs qu'elle véhicule ne sont plus transmises, les leçons du ''passé n'éclairant plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres'' (De Tocqueville), la liberté et la démocratie sont compromises... Ainsi, les lois et des politiques linguistiques sont à la fois le dépositaire et une courroie de transmission d'un fondement essentiel de la démocratie et de la liberté...

Cet enseignement a aussi pour objet d'aider les nouveaux arrivants à s'intégrer aussi rapidement et aussi aisément que possible dans la vie sociale, culturelle et économique du pays, bref, dans un environnement de langue identitaire française

La singularité du non- enseignement de l'histoire au collégial

L'équivalence comparée de la première année enseignée dans les institutions des cégeps à la dernière année générale des high schools a déjà été soulignée, et comprise. Observons alors que, contrairement à leurs collègues du Canada anglais, les étudiants collégiaux ne sont pas tenus de compléter un cours d'histoire. Paradoxal dans une province dont la devise est : Je me souviens. Cette anormalité aurait du être corrigée depuis longtemps. Les volets de l'histoire du Canada-français que la majorité des étudiants ignorent alors sont légion : le rapport Durham et ses conséquences, la rébellion de 1837 ; la rébellion de Riel et des Métis de l'Ouest, la relève de l'Église catholique en tant qu'institution de santé et d'éducation et d'enseignement jusqu'à la Révolution tranquille, les liens entre Canadiens-Français et le caractère identitaire en découlant jusqu'à la dite Révolution tranquille, les conditions d'assimilation des Canadiens-français découlant de l'étreinte de la Confédération et de la Conquête, la contribution du Canada-français aux guerres, à la protection du territoire et au maintien de la Paix...

La transmission de la langue identitaire et de la mémoire vive de la conscience nationale d'un peuple passe en partie par l'enseignement de l'histoire et de la littérature que le peuple québécois, et canadien-français, a engendré dans les siècles de sa résistance... Alors, ne pas enseigner cette littérature et cette histoire à tous les jeunes allophones et francophones au cégep, équivaudrait à leur refuser l'accès à l'identité québécoise, à ses racines profondes. C'est les livrer à un puits de l'oubli, dont ils ressortiront imprégnés de toutes les influences anglomanes à la mode. On peut supputer que cette grave lacune aura été en partie responsable de l'anglicisation de Montréal après l'adoption même de la Loi 101.

Ce que je fais valoir littéralement, c'est que notre Histoire mérite de faire l'objet d'un cours d'histoire obligatoire pour tous les étudiants au tronc commun du régime d'enseignement collégial. Cette proposition n'ouvre pas une invitation à une foire d'empoignades entre experts pour une telle approche idéologique, mais représente un simple appel raisonnable pour que soit mis en œuvre ce qui aurait toujours dû être par strict bon sens. L'enseignement de l'histoire du pays est une question de bon sens auquel nous convie d'ailleurs le système d'enseignement du Canada anglais...

Un peuple qui n'enseigne pas son histoire et sa langue et ses valeurs et sa culture chrétienne traditionnelle est un peuple qui erre, qui a perdu le Nord et son âme ; et qui demeurera ''une note en bas d'une page de l'Histoire...''

Référence :

Voir ''Première année du cégep en français... et politique linguistique cohérente vont de pair...'', mon billet de blogue précédent sur le Huffington Post Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.