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Il faut s'opposer à la menace d'Ottawa de criminaliser la critique d'Israël

Ce que les médias tentent d'imposer comme le «conflit israélo-palestinien» n'existe pas.
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Vos quotidiens favoris n'en parleront pas, mais pourtant, les parlementaires canadiens ont débattu d'une nouvelle motion du Parti conservateur visant à criminaliser tout soutien à la campagne palestinienne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions), une campagne citoyenne non violente qui vise à faire pression sur Israël pour qu'il respecte le droit international et les droits des Palestiniens.

Introduite par les députés conservateurs Tony Clement et Michelle Rempel, la motion se lit comme suit :

«Que, étant donné l'amitié et les relations économiques et diplomatiques de longue date qui unissent le Canada et Israël, la Chambre rejette la campagne du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), qui encourage la diabolisation et la délégitimation de l'État d'Israël, et prie le gouvernement de condamner toute tentative de la part d'organismes, de groupes ou de particuliers du Canada de promouvoir le mouvement BDS, ici et à l'étranger.»

L'histoire n'est pas nouvelle. En janvier 2015, le ministre conservateur des Affaires étrangères, John Baird, signait une déclaration de «solidarité et d'amitié» avec Israël, laquelle incluait une initiative coordonnée pour lutter contre le mouvement. D'autres pays, comme la France et la Grande Bretagne, discutent aussi de nouvelles réglementations visant à réduire au silence leurs citoyens concernant les politiques répressives de l'État juif, lequel s'accroche à sa fausse représentation du mouvement BDS comme une «version 2.0 de l'antisémitisme».

Des députés conservateurs ont bien repris ces mêmes arguments hier en Chambre, omettant au passage que la campagne BDS ne vise pas les juifs en tant que juifs et qu'elle est même soutenu par de nombreuses organisations juives tant au Canada que de par le monde. Ils omirent aussi de mentionner les politiques répressives des gouvernements israéliens successifs envers le peuple palestinien. Ils omirent les mots occupation, colonisation, blocus, massacres, interdiction du droit de retour, mur de séparation, inégalité de droits pour les Palestiniens vivant en Israël, etc.

Mais si la motion conservatrice n'a rien de surprenant, la position annoncée favorable des libéraux de Justin Trudeau, majoritaires en chambre faut-il le rappeler, est un affront sidérant à la liberté d'expression.

Apparemment, nous ne sommes toujours pas en 2016 !

#DroitAuBoycott

Ce que les médias tentent d'imposer comme le «conflit israélo-palestinien» n'existe pas. Il s'agit d'une occupation militaire et le droit international impose des règles à l'occupant israélien. Les Nations unies ont, par exemple, maintes fois adoptées des résolutions exigeant d'Israël de cesser la construction de nouvelles colonies, ce que l'État juif ne respecte pas. Les colonies sont donc illégales. Leurs produits sont illégaux. Les boycotter est un droit. Point !

Au Québec et au Canada, des dizaines d'organisations soutiennent déjà la campagne BDS. En avril dernier, une lettre ouverte signée par une centaine de groupes, incluant Alternatives, la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles, la Ligue des droits et libertés, le Parti vert du Canada, Québec solidaire, le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public, la Confédération des syndicats nationaux. le Congrès du travail du Canada, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, le Syndicat canadien de la fonction publique, l'Alliance de la fonction publique du Canada, Unifor et d'autres, condamnait toutes tentatives du gouvernement canadien de cibler les personnes et les groupes qui rendent visibles les mauvais traitements infligés par Israël aux Palestiniens.

Une campagne citoyenne, non violente, qui marche !

Si Israël s'inquiète tant que la campagne BDS, c'est essentiellement qu'elle donne déjà des résultats importants. Partout sur la planète, des groupes sociaux, des syndicats, des partis politiques, des institutions académiques, des personnalités publiques, des associations étudiantes, des groupes de femmes et, bien sûr, des milliers des personnes la soutiennent formellement. Le mouvement s'est développé au point de devenir un réseau mondial de milliers de bénévoles qui exercent des pressions importantes sur des entreprises, des artistes, des institutions académiques afin qu'ils rompent leurs liens avec Israël.

Faut-il le rappeler, c'est une campagne de boycott similaire qui avait forcé le régime d'apartheid sud-africain à libérer Nelson Mandela et à organiser des élections libres. Le gouvernement israélien s'en rappelle, justement, et c'est pourquoi il incite ses alliés à criminaliser tout soutien à une campagne qui a tout le potentiel de faire basculer l'opinion publique internationale en faveur du respect des droits humains des Palestiniens et Palestiniennes.

Au Québec et au Canada, la campagne vise notamment à exiger l'arrêt de toute collaboration entre les industries militaires et de haute technologie canadiennes et israéliennes.

Nous devons pouvoir librement dire que la politique d'Israël est inacceptable

L'argument antisémite est une mauvaise blague d'autant plus que les Arabes, (les Palestiniens par surcroît), les Araméens et de nombreux Éthiopiens sont aussi des sémites.

La campagne de BDS n'est pas raciste. C'est une campagne qui vise les politiques répressives et inacceptables d'Israël. Dénoncer ces politiques est un droit citoyen au même titre que celui d'encourager une entreprise, une institution, un gouvernement à faire des choix éthiques.

Le Parlement canadien doit statuer lundi sur la motion conservatrice. Il est encore temps de faire valoir nos droits. Contactez les députés libéraux qui sont majoritaires ! Signez la pétition contre la motion des conservateurs. Utilisez le mot-dièse #DroitAuBoycott.

Faites ce que vous voulez, mais faites du bruit !

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Mai 2017

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