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Si le prix d'à peu près tout monte, et que votre revenu stagne ou augmente moins vite, vous allez couper quelque part. En d'autres mots, au-delà d'un certain niveau de taxation, les gens dépensent moins, l'économie ralentit et le gouvernement reçoit moins d'argent en taxes et impôts. Élémentaire, me direz-vous. Mais tout un choc pour certains politiciens, semble-t-il.
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On vient d'apprendre toute une nouvelle : en France et au Québec, la loi de la gravité existe bel et bien!

Tout comme la réalité mathématique. Ici comme là-bas, les politiciens découvrent ces jours-ci un fait que certains d'entre nous s'époumonent à rappeler depuis des années : trop d'impôt tue l'impôt.

En France, après avoir augmenté continuellement les impôts et taxes, les politiciens réalisent qu'ils ont frappé le mur. Le ministre de l'Économie parle d'un « ras-le-bol fiscal » des citoyens, qui menacerait la reprise. Le ministre des Affaires étrangères en rajoute: « Il y a un niveau [de taxation] au-delà duquel on ne doit pas monter ». Il suggère même à ses collègues d'être « très très prudent, oui, oui, vraiment très prudent. »

À coup de ponctions fiscales à répétition, l'État érode le pouvoir d'achat de la classe moyenne. Était-ce si difficile pour les socialistes de le voir venir? La France figure dans le peloton de tête des pays de l'OCDE qui taxent le plus avec un taux de prélèvements obligatoires à 46,3 % du PIB. Et on prévoit encore hausser des taxes en 2014!

Au Québec aussi, la réalité mathématique frappe. Il y a quelques semaines, le ministère des Finances a annoncé des recettes moindres que prévu pour le gouvernement. Ici aussi, les péquistes - et les libéraux avant eux - ont augmenté les impôts, les taxes et les tarifs depuis quelques années (TVQ, impôt sur le revenu, taxes sur l'alcool et les cigarettes, taxes sur l'essence, droits d'immatriculation, taxe santé, taxes municipales, taxes scolaires...)

Avec quelles conséquences? Le ministre Marceau prévoyait que l'impôt des sociétés allait grimper de 8,9 % cette année. Au contraire, on note plutôt une baisse de 12,2 %. Nos sages leaders misaient sur une croissance de 6,1% des taxes à la consommation en mars. On vient de ramener la prévision à... -0,8%! L'impôt sur le revenu des particuliers devait augmenter de 5,3 %. Ici encore, on a mal calculé. Ce sera plutôt 4,8 %.

Même la SAQ, vache à lait censée verser un dividende de plus en plus élevé à l'État, s'essouffle. Au cours des neuf derniers mois, la société d'État a vu ses ventes diminuer de 1,2 million de bouteilles de vin. Et ce n'est pas parce que les clients vont chez le concurrent, la SAQ est un monopole! Selon plusieurs, la SAQ a tellement augmenté les prix de ses vins ces dernières années que ses clients ne peuvent suivre.

Répétons la leçon tous ensemble : trop d'impôt tue l'impôt.

Si le prix d'à peu près tout monte, et que votre revenu stagne ou augmente moins vite, vous allez couper quelque part. En d'autres mots, au-delà d'un certain niveau de taxation, les gens dépensent moins, l'économie ralentit et le gouvernement reçoit moins d'argent en taxes et impôts. Élémentaire, vous me direz. Mais tout un choc pour certains politiciens, semble-t-il.

Espérons que nos gouvernants comprendront un jour que pour boucler un budget, il vaut mieux modérer ses ardeurs du côté des dépenses plutôt que de chercher à presser le citron fiscal jusqu'à la dernière goutte.

En attendant, je leur souhaite chaleureusement la bienvenue dans le monde réel.

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