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La Colombie au-delà des clichés

Quelques semaines avant notre départ, nous ne connaissions de la Colombie que ses clichés, dont la plupart tiraient leur origine des années 1980.
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Quelques semaines avant notre départ, nous ne connaissions de la Colombie que ses clichés, dont la plupart tiraient leur origine des années 1980.

Cartels de la drogue, gouvernements corrompus et guérillas ont profondément miné les fondations de ce pays d'Amérique latine. Mais Escobar est mort depuis plus de 20 ans, les cartels ont beaucoup perdu en puissance et les guérilleros sont en pourparlers de paix avec un gouvernement légitime.

Depuis quelques années, les Colombiens ont entrepris de redorer l'image de leur pays et d'inviter les voyageurs à découvrir la culture et la nature de leur pays.

El Matuy

La Colombie au-delà des clichés

Rassurés par le meilleur état de santé de la Colombie, nous voilà en escale à Bogotá, la capitale. Première surprise : il fait frais. C'est que la ville est dans les montagnes. Seconde surprise : l'aéroport est moderne et vaste. Quant à mon hôtel, il présente un décor design qui n'a rien à envier à celui d'établissements semblables dans les grandes capitales de ce monde.

Le lendemain, après un court vol, nous arrivons à l'aéroport de Rioacha, une petite ville de la côte caraïbe. Un bus nous emmène là où nous passerons la journée et la nuit : la réserve naturelle El Matuy.

Durant le trajet, notre guide explique le programme de notre voyage. On ne peut s'empêcher de lui poser quelques questions sur la sécurité des voyageurs. «Côté sécurité, c'est comme partout ailleurs en Amérique Latine : il faut faire preuve de bon sens», indique t-il. Dans les secteurs touristiques, les routes sont sures et les gens sont très amicaux.

Par les fenêtres du bus, nous voyons les Colombiens qui s'affairent autour de leurs petits commerces. C'est très authentique, un peu comme Cuba. On ne voit aucun restaurant ou magasin de chaînes américaines.

Ma cabane en Colombie

El Matuy, c'est un peu l'opposé des stations balnéaires dont les québécois sont friands. La plage est quasi déserte. Au loin, un groupe de pêcheurs ramènent leur filet.

Le restaurant n'est qu'un grand palapa planté sur le sable. Notre chambre est en fait une grande cabane sans électricité, mais pourvue d'un très grand lit et d'une salle de bain extérieure. C'est rustique, mais très confortable.

Alors que le silence règne en fin d'après-midi, la nuit débute avec une cacophonie de chants de grenouilles et d'insectes. Heureusement, la nuit est calme. Au petit matin, les bruits de la jungle reprennent de plus belle. Maintenant, ce sont des nuées de perroquets et autres oiseaux tropicaux qui y vont de leurs chants. On a vraiment le sentiment d'être au milieu de la jungle.

Forêt tropicale et sable blanc au parc Tayrona

Au programme aujourd'hui, la visite d'un des plus beaux espaces naturels de Colombie : le parc national Tayrona. On nous prévient que l'excursion comptera environ 14 km de marche en forêt et sur la plage. Mieux vaut partir léger avec de bonnes chaussures et une bouteille d'eau.

Il fait 32°C et très humide dans la jungle. Le sentier tortueux est bien aménagé avec ci et là des ponceaux enjambant de profonds ravins rocheux. Les arbres sont immenses. On y voit des singes, de jolies fleurs et beaucoup d'oiseaux.

Au détour du sentier, une famille d'indigènes nous propose de l'eau de coco pour quelques sous. Le père à 20 ans et la mère 18. Ils ont quatre jeunes enfants. Chez les Arhuacos, on se marie très jeune nous dit-on.

Nous arrivons enfin près de la mer. D'un promontoire, un magnifique paysage se découvre : une plage à perte de vue, la mer couleur turquoise, de gros rochers et des collines verdoyantes. Malgré que ce parc soit l'un des plus visités de Colombie, on ne voit personne sur cette magnifique plage. Lorsque les touristes du monde entier découvriront les beautés de la Colombie, rien ne sera plus pareil.

Pour atteindre la plage, il faut traverser une forêt marécageuse. Il y a bien des trottoirs de bois, mais ils sont inondés. C'est qu'il y a eu un très gros orage il y a quelques jours.

Sur la grande plage : aucun arbre pour se reposer à l'ombre. Sous le soleil de midi, il fait chaud, très chaud, mais encore deux ou trois kilomètres de marche et nous voilà assis au frais, une délicieuse bière locale à la main. Nous rencontrons quelques touristes : des Allemands vivant à Bogotá et une jeune Française voyageant seule en camping. Nous lui demandons si elle est craintive de voyager ainsi. «Pas du tout! Je ne vais qu'aux endroits qui ont une bonne réputation et je prends conseil d'autres voyageurs qui m'indiquent leurs coups de cœur.»

Ce soir, nous dormons à Santa Marta. Notre hôtel est fort différent de celui de la veille. Nous sommes au 7e étage dans une grande suite climatisée avec, sous notre balcon, plusieurs piscines remplies d'enfants et la mer des Caraïbes à perte de vue. Nous avons tout le confort, mais nous nous ennuyons de notre cabane d'hier.

Une bière artisanale en pleine jungle

Jour trois. Aujourd'hui, nous grimpons dans les montagnes visiter une plantation de café. À Minca, une petite localité des contreforts de la Sierra Nevada colombienne, nous quittons le confortable bus climatisé pour monter à bord d'un Land Rover d'un autre âge. C'est que les routes au-delà de cette petite ville ne permettent pas le passage d'un bus.

Nous sommes entassés à sept dans le petit véhicule jaune. Confort? Aucun. Par contre, la vénérable Land Rover est équipée du Wi-Fi. Voilà, nous pouvons publier nos statuts Facebook au coeur de la jungle!

Une heure trente plus tard, nous débarquons à l'Hacienda La Victoria, une plantation de café, propriété de la famille Weber depuis des décennies.

Madame Weber nous invite aussitôt à entreprendre une courte visite des installations. Nous y voyons la machinerie importée à la fin du XIXe siècle par les fondateurs. Elle est toujours en fonction.

On nous sert un délicieux et légèrement amer café noir, arabica bien sûr, dans une courte tasse. C'est un café filtre. En Colombie, on ne sert pas d'expresso.

Nous délaissons le café et grimpons chez les Weber. La piste est bordée tantôt de bambous immenses, tantôt de précipices impressionnants. Le paysage est de toute beauté.

Il est presque midi. Il fait chaud, il fait humide, il fait soif. On nous sert une délicieuse Happy Toucan, une bière rousse de type irlandais brassée ici même en pleine forêt tropicale, au milieu de nulle part, par un colombien très connaisseur parlant un français impeccable.

Décidemment, la Colombie n'a pas fini de nous surprendre!

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