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Pourquoi nous ne conduirons peut-être jamais une Apple Car

C'est l'un de ces buzz dont raffole la Silicon Valley. Et qu'Apple affectionne. Ainsi donc, selon le très sérieux Wall Street Journal, et le non moins bien informé Financial Times, la pomme serait en train de créer une voiture.
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C'est l'un de ces buzz dont raffole la Silicon Valley. Et qu'Apple affectionne. Ainsi donc, selon le très sérieux Wall Street Journal, et le non moins bien informé Financial Times, la pomme serait en train de créer une voiture. Une info d'ailleurs confirmée par Tim Cook, le boss du géant de Cuppertino. D'ailleurs des centaines d'ingénieurs travailleraient en secret sur ce projet baptisé Titan, un petit nom qui en dit long sur les grandes ambitions maison. Pour finir de convaincre son monde, Apple a d'ailleurs placé à la tête de cette task force, un certain Steve Zadesky, un ancien de chez Ford. Plus fort encore, un accord aurait déjà été signé avec le groupe autrichien automobile Steyr Magna pour la production des I car.

Un prototype probable, des voitures de série plus qu'improbables

Mazette, autant d'infos concordantes ont de quoi faire trembler le landerneau. D'autant que le trésor de guerre d'Apple est largement supérieur aux disponibilités des constructeurs auto classiques. Pourtant, la mécanique en place semble un peu grossière. Et le risque de voir dans la prochaine décennie des I-Cars rouler dans nos rues est plus que faible: il est improbable. Tim Cook laisse entendre qu'il il va s'engager dans la création d'un véhicule électrique. Soit. Ce serait même une manière d'en remontrer à son vieil ennemi de toujours, Elon Musk. Soit. Sauf que le créateur de Tesla est aujourd'hui aux prises avec ses actionnaires qui lui reprochent d'être largement en deça de ses objectifs, de ne pas être capable d'installer ses recharges dans le monde, et de dépendre du Japonais Panasonic à qui il achète ses batteries. Un élément évidemment essentiel dans la fabrication d'une telle voiture. Un rival pas très vaillant, donc, pour le géant Apple. Quant à l'accord signé avec Steyr Magna, un sous traitant autrichien spécialiste des moteurs de poids lourds et de petites séries de 4x4, il est loin de pouvoir se concrétiser par un partenariat d'envergure. À moins de fabriquer de toutes pièces une usine complète. Et le choix de l'Autriche, pour se faire, serait assez incongru pour la pomme, étant donné les salaires élevés du pays, quant Apple a pris l'habitude de fabriquer tous ses produits en Asie.

Un jeu qui n'en vaut pas la chandelle

Ce problème de rentabilité apparaît d'ailleurs comme la raison la plus probable qui explique qu'Apple ne fabriquera pas de voitures en série dans les prochaines années. Car les constructeurs généralistes, puisque c'est dans cette gamme que s'inscrirait l'Apple car, dépassent très rarement les 4% de marge opérationnelle. A l'inverse, les investissements pour y parvenir sont colossaux. Entre les usines d'assemblages à construire, les réseaux de distribution et d'après vente à mettre en place, et les normes d'homologation à respecter, les sommes à engloutir sont aussi titanesques que le nom de l'opération choisi par Tim Cook. Tout ça pour ça, alors que les iPhones se vendent très simplement et dégagent des marges colossales.

Apple: le prochain super-équipementier

Évidemment, il reste une question d'importance: pourquoi Apple met-il en place un tel processus de recherche et développement s'il ne souhaite pas se lancer sur ce marché? Parce qu'il envisage bel et bien devenir un acteur de l'automobile, mais pas sur le devant de la scène. Une Apple Car devrait voir le jour dans peu de temps. Mais ce sera un concept-car, un démonstrateur. Et, au-delà de son design, de son moteur électrique, il contiendra tout ce qu'Apple sait faire en matière de connectique embarquée. Et souhaite vendre aux constructeurs traditionnels. Car si aujourd'hui, l'informatique dans nos autos est déjà importante, demain elle sera essentielle. Aujourd'hui, le digital de loisirs se développe à bord et demain, les voitures autonomes bardées de capteurs devront être gérés par des calculateurs plutôt costauds. Autant de domaine que les constructeurs ne savent pas gérer. Ce sont avant tout des assembleurs qui ne produisent plus que 20% des pièces de leurs modèles. Le reste, tout le reste, est souvent conçu et toujours fabriqué par des équipementiers. Et dans le domaine du digital, ces derniers sont eux aussi largués. Alors Apple, comme Microsoft et Google, avec ses prototypes de voiture autonome, tentent de se placer sur ce marché colossal. D'ailleurs la pomme a déjà commencé. Un accord est signé avec Ferrari et le tout nouvel Audi Q7, un SUV gros et cher, intégrera le CarPlay d'Apple, un logiciel permettant d'avoir accès à toutes les fonctionnalités de l'iPhone dans sa voiture, grâce notamment à Siri, son assistant vocal.

Il y a donc peu de chance que nous roulions un jour à bord d'une Apple Car, mais il y a énormément de probabilités que très bientôt, nous ayons des produits Apple dans nos Ford, Volkswagen, Renault ou Peugeot. Parfois même, sans le savoir.

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