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Après Monsieur Parizeau l'an dernier, voici qu'un autre acteur important de l'Histoire du Québec et de l'Histoire de Québec vient de s'éteindre et de passer à la postérité.
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Comme tout le monde, j'ai appris tôt mardi matin la nouvelle qu'on aurait espéré ne pas apprendre aussi rapidement. Jean-Paul L'Allier nous a quittés la nuit dernière.

Après Monsieur Parizeau l'an dernier, voici qu'un autre acteur important de l'Histoire du Québec et de l'Histoire de Québec vient de s'éteindre et de passer à la postérité.

Originaire de la région de Vaudreuil, Jean-Paul L'Allier n'était pas un «né natif» de Québec, comme disent les Québécois de vieille souche. Mais son amour pour la ville de Québec et les remarquables, durables et heureuses transformations qu'il a apportées à la Capitale du Québec ont illustré l'amour profond de Jean-Paul pour sa ville d'adoption.

La mise sur pied de la Commission de la Capitale nationale du Québec par le gouvernement de M. Parizeau à l'instigation de Jean-Paul L'Allier fait partie de ces transformations structurelles dont profitent encore aujourd'hui Québec et toute la province.

Avant même l'épisode des fusions municipales de 2001, Jean-Paul L'Allier savait réunir, échanger, écouter et décider. J'ai été un témoin privilégié de son action mois après mois après la mise sur pied, en 1998, du Comité Québec Capitale dont le but était de rappeler au gouvernement québécois du jour, peu importe sa couleur politique, que son devoir élémentaire lui imposait de gouverner à partir de Québec.

Jean-Paul L'Allier aimait rappeler le comportement de premier ministre Daniel Johnson père. Lors de l'Expo 67, les chefs de gouvernement et les chefs d'État qui souhaitaient rencontrer le premier ministre du Québec devaient le faire à Québec, la capitale, comme il se devait.

Constatant une certaine dérive du gouvernement québécois à cet égard, Jean-Paul L'Allier mit alors sur pied ce bien-nommé Comité Québec Capitale à l'extérieur des structures municipales établies. Pour le présider, il fit appel au recteur de l'Université Laval de l'époque, le regretté François Tavenas, et réunit autour de cette table l'ensemble des principaux décideurs politiques, économiques et sociaux de la capitale, les deux rives du Saint-Laurent confondues.

Ce Comité se réunissait mensuellement et ses membres faisaient état de gestes politiques gouvernementaux qui, par simple indifférence, s'étaient déroulés dans la métropole ou ailleurs au Québec au lieu de l'être à Québec. Jamais le Comité ne s'est immiscé dans la partisanerie, et il a agi de la même façon avec des gouvernements péquistes ou libéraux. Avec le temps, le Comité Québec Capitale est devenu un lobby influent auprès du gouvernement du Québec pour que ce dernier soit conscient du devoir de diriger le Québec à partir de sa capitale.

Les fusions de 2001 ont créé une ville de Québec plus forte, davantage consciente de son rôle de capitale politique du Québec. Le Comité Québec Capitale est peu à peu disparu, son rôle étant assumé par les autorités de la ville nouvelle de Québec. Ce groupe discret de dialogue, d'échanges et de pression n'aurait jamais existé sans un Jean-Paul L'Allier capable de réunir, de rassembler même des gens qui ne pensaient pas nécessairement comme lui.

On oublie trop facilement cet autre fait que pendant huit de ses seize années comme maire, Jean-Paul L'Allier fut minoritaire au Conseil municipal de la ville de Québec. Il a su pourtant conjuguer avec son opposition, la consultant et écoutant ses avis. Il me disait souvent que son opposition améliorait ses projets. Jamais le dialogue ne le lassait.

Jean-Paul L'Allier fut un grand serviteur de l'État, un maire visionnaire pour Québec et un amoureux inconditionnel de la démocratie municipale et du Québec tout entier.

À son épouse, ses enfants et ses proches, j'offre mes plus sincères condoléances et l'expression de ma sympathie.

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