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Sûreté nucléaire: 9 questions pour Ottawa et la CCSN

Depuis la mésaventure de la mise sur une voie de garage de Linda Keen, en 2008, qui s'était opposée à la poursuite de certaines activités nucléaires à Chalk River, nous pensons que le risque nucléaire est toujours bien présent au Canada. Même si la CCSN prétend être un chien de garde, nous lui posons 9 questions.
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L'article de Vincent Marissal dans La Presse du 20 juillet - «Un drame inéluctable» - nous inspire la réflexion suivante: l'industrie nucléaire est-elle du même acabit que l'industrie ferroviaire?

Depuis la mésaventure de la mise sur une voie de garage de Linda Keen, en 2008, qui s'était opposée à la poursuite de certaines activités nucléaires à Chalk River, nous pensons que le risque nucléaire est toujours bien présent au Canada.

En 2008, le gouvernement Harper avait congédié Linda Keen, la présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) parce qu'elle insistait pour maintenir fermé un réacteur nucléaire à Chalk River. Réacteur qui ne rencontrait pas les normes de sûreté. Linda Keen insistait également sur un rehaussement des normes gouvernant l'énergie nucléaire, au grand déplaisir d'Énergie Atomique Canada Limitée (EACL).

Même si la CCSN prétend être le chien de garde - avec ses éternels souhaits incessamment rabâchés pour endormir le public..., comme «Nous réglementons l'utilisation de l'énergie et des matières nucléaires afin de préserver la santé, la sûreté et la sécurité des Canadiens, de protéger l'environnement et de respecter les engagements internationaux du Canada à l'égard de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire» -, nous posons les questions suivantes:

  1. Pourquoi Linda Keen a-t-elle été congédiée en 2008 et remplacée par le Dr Michael Binder qui fait souvent la promotion active de l'industrie nucléaire?
  2. Pourquoi la CCSN a-t-elle autorisé, en juin 2011, Hydro-Québec à procéder avec la réfection de Gentilly-2 et son opération sur cinq ans sans avoir en main le Rapport d'analyse de sûreté qui est normalement une exigence préalable d'importance fondamentale?
  3. Pourquoi la CCSN a-t-elle insisté, en juin 2011, pour qu'Hydro-Québec se presse pour procéder à la réfection de Gentilly-2, si tel était son choix?
  4. Pourquoi M. Ramzi Jammal, Vice-président de la CCSN a-t-il révélé seulement le 30 janvier 2013 en Commission parlementaire à Québec qu'Hydro-Québec n'a jamais soumis ses plans d'amélioration de la sûreté nucléaire suite aux directives de la CCSN incorporant les leçons apprises de la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011?
  5. Pourquoi la CCSN a-t-elle autorisé le projet de Bruce Power de transporter des générateurs de vapeur vers la Suède, en passant par le Québec?
  6. Pourquoi la CCSN a-t-elle approuvé le projet de transport des déchets radioactifs liquides de Chalk River vers la Caroline du Sud?
  7. Pourquoi la CCSN a-t-elle approuvé le projet de relancer les centrales nucléaires de Darlington, malgré une non-acceptabilité sociale?
  8. Pourquoi le personnel de la CCSN a-t-il recommandé la poursuite des opérations nucléaires à Pickering, pendant 247 000 heures malgré la limite de conception de 210 000 heures d'opération, limite que Thierry Vandal, président d'Hydro-Québec a affirmé en Commission parlementaire le 29 janvier 2013 ne jamais vouloir dépasser ?
  9. Pourquoi la CCSN a-t-elle autorisé la réfection et l'exploitation du réacteur nucléaire de Pointe Lepreau au Nouveau-Brunswick, de même pour le réacteur Gentilly-2 au Québec, malgré le fait que ces deux réacteurs ne rencontrent pas les normes sismiques?

Au Québec, nous sommes extrêmement chanceux que le gouvernement Marois ait décidé, de façon responsable, le 20 septembre dernier, de mettre fin à la saga de l'industrie électronucléaire au Québec.

Mais le Québec reste toujours sous la menace constante d'un accident nucléaire grave en Ontario! Les vents prédominants de l'Ouest transporteraient les éléments radioactifs volatils sur les terres du Québec, ce qui pourrait condamner de grandes superficies agricoles. De plus, la gestion sécuritaire et définitive des déchets nucléaires est très loin d'être réglée!

Le gouvernement fédéral devrait s'enquérir immédiatement du laxisme des autorités «quasi judiciaires» de la CCSN, un laxisme qui ressemble à celui observé dans le secteur ferroviaire.

En toute solidarité avec toute la population de Lac-Mégantic.

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