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L'hiver n'épargne pas les enfants syriens réfugiés en Jordanie

Ce matin, j'ai visité l'un des espaces adaptés aux enfants du camp de Zaatari, en Jordanie, qui abrite maintenant les femmes et les enfants dont les tentes ont été détruites par les terribles tempêtes hivernales qui sévissent actuellement au Moyen-Orient.
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Ce matin, j'ai visité l'un des espaces adaptés aux enfants du camp de Zaatari, qui abrite maintenant les femmes et les enfants dont les tentes ont été détruites par les terribles tempêtes hivernales qui sévissent actuellement au Moyen-Orient.

« S'il vous plaît, pouvez-vous nous obtenir un refuge préfabriqué? », m'a demandé Lojain, âgée de neuf ans, aussitôt que je suis entrée dans le centre. La petite fille n'avait ni chaussures ni chaussettes. « Je dormais dans la tente avec mon frère, lorsqu'elle a été inondée et s'est effondrée sur nous. Je me suis réveillée en pleurant. Je pensais que j'allais mourir », m'a-t-elle raconté.

Au camp de Zaatari, beaucoup de familles ont de refuges préfabriqués qui offrent une meilleure protection contre les intempéries, mais d'autres vivent encore dans des tentes.

Au cours des quatre derniers jours, les températures glaciales, les pluies torrentielles et la neige ont rendu la vie encore plus insupportable pour les centaines de milliers de Syriens et de Syriennes réfugiés en Jordanie.

Au camp de Zaatari, des centaines de femmes et d'enfants se sont réfugiés dans les espaces adaptés aux enfants de l'UNICEF et d'Aide à l'enfance. Ces lieux procurent un environnement sécuritaire où les enfants peuvent jouer, apprendre et recevoir une aide psychosociale. Beaucoup de ces espaces sont désormais devenus des abris de secours.

L'espace adapté aux enfants que j'ai visité accueillait une soixantaine d'enfants et de femmes, presque toutes mères célibataires. Toutes et tous venaient de la région rurale de Damas, et la plupart des femmes, mères célibataires, expliquaient que leur mari était soit encore en Syrie ou décédé. L'espace était équipé d'une quinzaine de matelas et de quelques piles de couvertures qui se trouvaient près d'une grosse chaufferette électrique autour de laquelle se blottissaient les femmes et les enfants. Il y avait des enfants de tous les âges, dont Aya, le plus jeune bébé, qui est âgé d'à peine deux mois.

Certains enfants pleuraient, d'autres jouaient. Toutes les mères paraissaient épuisées, et une femme était très visiblement enceinte. « Je suis ici depuis trois nuits et je ne crois pas avoir fermé l'œil », me dit Fatima, une mère de quatre enfants. Elle m'a expliqué qu'elle était arrivée au camp sans rien, mais a réussi à amasser un peu d'argent pour acheter quelques articles essentiels, comme des assiettes, des vêtements pour les enfants, et de la nourriture. « Maintenant, nous avons à nouveau tout perdu », précise-t-elle, les yeux embués de larmes.

Plus tôt ce mois-ci, l'UNICEF a distribué des ensembles de vêtements d'hiver aux 25 000 enfants réfugiés au camp de Zaatari, et 10 000 autres ensembles de vêtements ont été distribués aux familles qui entrent en Jordanie par la frontière située au nord-est. Seuls les enfants âgés de moins de cinq ans ont reçu ces vêtements, car ils sont les plus vulnérables aux températures froides et parce que les ressources étaient insuffisantes pour venir en aide à tous les enfants.

Après quelques heures passées à parler avec les femmes et les enfants du centre, le fils aîné de Fatima, Hussein, est arrivé couvert de boue. Il dit que, maintenant, il travaille afin d'essayer de soutenir sa mère, ainsi que ses frères et sœurs, et qu'il n'a pas fréquenté l'école de façon régulière depuis plus de deux ans.

« Avant le conflit en Syrie, j'allais chaque jour à l'école. J'aimais vraiment ça », raconte-t-il. Pendant la tempête, quelques jours auparavant, il dit s'être réveillé au milieu de la nuit en raison de l'eau qui entrait rapidement dans sa tente. « Je pensais à mon père encore en Syrie. S'il était ici, rien de tout cela ne serait arrivé à ma famille. Il fait très froid, mais que pouvons-nous faire d'autre? »

Ce n'est que le début de l'hiver glacial ici, au Moyen-Orient. Il y aura sûrement des tempêtes dans les prochains mois, qui rendront la vie encore plus difficile pour les enfants syriens qui ont déjà trop souffert.

L'UNICEF et ses partenaires continueront de faire de leur mieux afin de procurer des espaces chauds et secs, des vêtements d'hiver et de l'aide aux enfants les plus vulnérables ainsi qu'à leur famille, qui devront une fois de plus endurer un hiver misérable et glacial loin de chez eux.

Portraits d'enfants syriens aidés par l'Unicef

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