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Harper et la culture qu'il nous lègue

Il y a quelque temps,que face aux difficultés économiques, plusieurs pays européens procédaient présentement à d'importantes coupures dans le secteur culturel. La culture souffre de l'autre côté de l'océan : les gouvernements menés par des conservateurs sabrent dans les budgets (Pays Bas, Italie, Royaume-Uni) et ceux dont l'économie est précaire doivent réduire leur appui afin de demeurer dans la zone euro (Portugal, Grèce, Irlande).
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AFP/Getty Images

Le budget fédéral fait mal. Vraiment mal. Il avait déjà fait mal il y a quelques années lors des fameuses coupes en culture. À nouveau aujourd'hui, avec des coupures de 115 millions à Radio-Canada, 10,6 millions à Téléfilm et près de 7 millions à l'ONF, nos institutions ont de quoi souffrir. Essentiellement, pour le gouvernement Harper, moins l'État est présent en culture, mieux il se porte. Le problème, c'est qu'il n'est pas seul.

Il y a quelque temps, le New York Times rapportait que face aux difficultés économiques, plusieurs pays européens procédaient présentement à d'importantes coupures dans le secteur culturel. La culture souffre de l'autre côté de l'océan : les gouvernements menés par des conservateurs sabrent dans les budgets (Pays Bas, Italie, Royaume-Uni) et ceux dont l'économie est précaire doivent réduire leur appui afin de demeurer dans la zone euro (Portugal, Grèce, Irlande).

À titre d'exemple, les Pays-Bas diminuaient de 25% leur appui financier aux arts et le Portugal, quant à lui, abolissait son ministère de la culture! Des institutions de renommée internationale comme la Scala de Milan se retrouvent tout à coup avec des déficits de millions de dollars. Les plus petites compagnies culturelles, dépendantes des subventions, sont prises à la gorge.

Bref, tantôt pour des raisons idéologiques, tantôt par pragmatisme, la culture arrive en tête de liste au moment de coupures. Comment peut-on assurer la pérennité de nos théâtres, de nos films et de nos musées si l'on éradique le financement étatique culturel? Ce phénomène est d'autant plus préoccupant que dans certains pays visés, l'appui aux arts est question de protection de la culture nationale.

Plusieurs sont d'avis que la place laissée par nos gouvernements doit être automatiquement prise par le privé. Or, l'investissement en art ne peut seulement être évalué sur une base de rentabilité commerciale puisque les plus grandes créations d'aujourd'hui n'auront peut-être pas l'engouement instantané des œuvres grand public. Par ailleurs, bien que la philanthropie soit extrêmement louable, elle ne peut, à elle seule, suppléer aux besoins de nos créateurs. Le financement privé est plus frileux face aux artistes émergents, plus parcimonieux en termes de nombre d'institutions financées et ultimement, moins présent auprès des communautés artistiques. Dans un contexte de rareté de fonds, seules les institutions bien nanties et bien ancrées dans les grands centres sauront survivre aux difficultés économiques.

Le gouvernement Harper sabre dans les budgets liés à la culture. Au même moment, il s'investit à modifier les symboles canadiens (guerre de 1812, lien à la monarchie) afin de soi-disant nous rapprocher d'une partie de notre histoire. Son désintérêt pour la culture actuelle, celle créée par les artistes d'aujourd'hui, risque d'appauvrir l'histoire qu'il tente lui-même de léguer.

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