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Police au Québec: l'échec du renseignement

Alors que le FBI, Scotland Yard et la Police judiciaire française, dont la direction du renseignement, exigent des futurs membres et ce, depuis des lunes, l'école de droit pour faire partie de leur organisation, le Québec en grande partie à cause des syndicats de policiers, a choisi le modèle de l'école technique et d'une courte formation spécialisée à son école de police. Alors que les universitaires composent l'essentiel des troupes au sein des forces de l'ordre dans les grandes démocraties, nous avons choisi de traiter nos policiers comme de simples techniciens du recours à la force.
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Après trente jours de manifestations, et des centaines d'arrestation, le Québec tourne en rond et dérape. Le PM s'accroche au pouvoir, la ministre de l'Éducation à ses positions et les leaders étudiants donnent du leste, mais ne sont plus écoutés. Et Montréal accumule les pertes. La contestation est celle de la rue. Sommes-nous confrontés à une Intifada québécoise? On n'en sait rien. C'est pour cela que l'on tourne en rond.

L'affaire Davidson et l'incapacité de nos forces policières d'infiltrer les groupes de casseurs qui perturbent l'activité économique en plus de se livrer à des actes de violence contre les biens et les personnes, montrent l'échec du renseignement dans la Belle Province. Nos policiers bien rémunérés n'en viennent pas à bout : ils ne peuvent pas identifier les leaders « réels » de ces groupes de casseurs de façon à les arrêter au stade du complot, c'est-à-dire avant qu'ils ne s'exécutent.

Comment en sommes-nous rendus là? Alors que le FBI, Scotland Yard et la Police judiciaire française, dont la direction du renseignement, exigent des futurs membres et ce, depuis des lunes, l'école de droit pour faire partie de leur organisation, le Québec en grande partie à cause des syndicats de policiers, a choisi le modèle de l'école technique et d'une courte formation spécialisée à son école de police. Alors que les universitaires composent l'essentiel des troupes au sein des forces de l'ordre dans les grandes démocraties, nous avons choisi de traiter nos policiers comme de simples techniciens du recours à la force. Aujourd'hui, nous en mesurons le résultat. Qui sont les casseurs? D'où viennent-ils? Quelle est leur mission? Jusqu'où iront-ils? Niet! Quant au SCRS, leurs agents de renseignements n'ont même pas le statut d'agent de la paix au sens du Code criminel. Ce sont des analystes. Ouais! Leur intervention dans le dossier de l'attentat terroriste d'Air India fut une catastrophe, pour ne pas dire plus.

Où sont nos agents d'infiltration? Qu'en est-il de l'écoute électronique? Quelles sont les cibles? Après plus de cent jours de violence, de dommages et de perturbation économique, sociale et politique, rien, trois fois rien. La solution que je propose est de repenser le renseignement de A à Z. Nous avons des leçons à prendre de nos voisins et cousins, américains, français et britanniques. Au surplus, n'ayons pas peur d'utiliser le motterrorisme.

Policiers, infiltrez, infiltrez!! Cherchez la faille et disloquer les groupes de casseurs avant que craquent notre économie et nos institutions. C'est mal parti.

Me Claude Laferrière, avocat et chargé de cours en droit de la sécurité nationale, Université de Montréal.

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