On prend les contribuables du Québec pour des valises, au mieux des imbéciles. Voilà que des ex-policiers à la retraite et des criminalistes sont appelés à commenter les interventions policières lors des multiples manifestations étudiantes, comme si c'était des matchs de hockey.
Nous avons dépassé toutes les prévisions en termes de nombre de manifestations et d'arrestations.
Sur le terrain, les policiers courent à leur travail qu'ils semblent apprécier - à temps double, bien entendu -, pendant que les petits commerçants sont au bord de la faillite - hormis les cafés terrasses qui servent une nouvelle clientèle -, et que le maire de Montréal pète les plombs.
Quant au premier ministre, où est-il? Inatteignable, mais il voit bien que la campagne de peur lui donne du levier, ce que viendront confirmer des sondages, j'en suis sûr, et qu'une deuxième majorité est à sa portée. Les anglophones et les communautés ethniques lui étant acquis, il a besoin d'une frange de francophones de souche bien apeurée, qu'il est certain d'obtenir avec les personnes âgées et les propriétaires de PME, en région surtout.
Enrichir la police en faisant peur au monde, voilà la recette magique. Et au Québec, ça marche!
À l'international toutefois, je crains que la perception soit différente et profondément nuisible. Sans parler de notre endettement collectif qu'il faudra bien un jour ou l'autre traiter, « à la grecque » ou autrement.
Pour l'heure, nous ne serons pas surpris d'apprendre que des policiers sont devenus de riches hommes d'affaire grâce au temps supplémentaire que nous leur payons, et sur notre dos, au sens propre comme au figuré!
Rappelons-nous qu'à l'occasion du printemps égyptien, sur la place Tahrir, ce sont les policiers, et non l'armée, qui ont soulevé l'ire de la population et de la communauté internationale. Les militaires, tout sourires, étaient acclamés par la foule, alors que la police était déclamée pour des actes de torture et d'usage abusif de la force.
Redescendons sur terre et appelons un canard, un canard. Renvoyons les policiers faire la circulation au taux régulier, sans temps supplémentaire.