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Les conservateurs ne doivent pas copier les débats identitaires du Québec

La meilleure façon d'intégrer les nouveaux Canadiens est de leur offrir plus d'opportunités dans une société plus prospère et dynamique. Cela a été la base de la réussite du Canada depuis des générations.
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Ma collègue Kellie Leitch parle depuis plusieurs jours de « valeurs canadiennes ». Comme je l'ai dit lorsque la question a été soulevée pour la première fois, je suis d'accord avec elle qu'il existe des valeurs fondamentales telles que la liberté, l'égalité devant la loi, la tolérance de la diversité et l'égalité entre les hommes et les femmes, que nous devons protéger et promouvoir.

Cependant, je suis en désaccord qu'il y a un problème majeur avec les outils utilisés dans la sélection des immigrants. Sa proposition de test de valeurs est impraticable. Les gens peuvent mentir à un questionnaire.

Le renforcement de notre système d'immigration consiste à veiller à ce que nos agences des douanes, de l'immigration et du renseignement aient les ressources dont elles ont besoin pour faire efficacement leur travail de sélection des candidats et de garantir notre sécurité. Et la meilleure façon d'intégrer les nouveaux Canadiens est de leur offrir plus d'opportunités dans une société plus prospère et dynamique. Cela a été la base de la réussite du Canada depuis des générations.

Cette semaine, Kellie est allée plus loin et a écrit dans un courriel à ses partisans que « les réductions d'impôts, les déficits et d'autres questions économiques sont très importants pour nous tous, mais qui nous sommes en tant que Canadiens et ce qui nous unit est une discussion beaucoup plus importante en ce moment. »

Pour moi, cela montre qu'elle ne cherche pas à résoudre un problème pratique avec sa discussion. Elle essaie simplement de marquer des points politiques. Et cela peut conduire à des conséquences très néfastes. Je le sais parce que je viens du Québec.

La politique au Québec a été dominée par les questions d'identité pendant un demi-siècle. Au lieu de débattre des questions qui ont un impact réel sur la vie quotidienne des gens, nous avons débattu sans cesse de réglementation de la langue, de protectionnisme culturel, ou des avantages et inconvénients de se séparer du Canada.

«L'erreur lors de la campagne électorale de l'année dernière a été de concentrer notre message sur les questions d'identité»

Pendant ce temps, des centaines de milliers de Québécois ont quitté la province avec leur argent et leurs compétences. Montréal a perdu des sièges sociaux et des entreprises au profit de Toronto et de Calgary. Le Québec est devenu la région avec les impôts les plus élevés, la plus grosse dette et le plus bas niveau de liberté économique en Amérique du Nord. Nous avons payé cher cette obsession.

Il y a trois ans, le débat a été ravivé par la charte des valeurs du Parti québécois. Tout le monde est bien sûr d'accord qu'une employée du secteur public ne devrait pas avoir le visage couvert lorsqu'elle traite avec le public. Il n'y avait toutefois jamais eu de cas où cela a été un problème. C'est une simple question d'adopter un code vestimentaire pour les employés. Ça n'avait pas besoin d'être un grand débat sur l'identité québécoise.

Mais l'objectif de Pauline Marois n'était pas de trouver une solution pratique à un problème. C'était d'exploiter les craintes des Québécois, de les diviser et de faire de cette question la clé de sa réélection, tout en n'offrant rien de concret pour résoudre les problèmes économiques de la province. Le pétard lui a explosé au visage quand une majorité de Québécois ont réalisé que c'était son plan.

De même, la plupart des Canadiens appuyaient la décision de notre gouvernement d'exiger que les nouveaux Canadiens prêtant le serment de citoyenneté doivent le faire à visage découvert. J'ai soutenu cette décision et je la soutiens toujours. C'est simplement le gros bon sens. Notre société est basée sur la confiance et l'ouverture, et ces valeurs vont inévitablement être minées si les visages couverts deviennent une pratique courante. Je pense que cette pratique n'est pas et ne devrait pas faire partie de notre culture. Nous devons envoyer ce signal clair dès les cérémonies de prestation de serment.

L'erreur lors de la campagne électorale de l'année dernière cependant, que tout le monde reconnaît maintenant, a été de concentrer notre message sur les questions d'identité comme celle-ci et le projet malavisé de ligne téléphonique sur les pratiques barbares, au lieu de faire campagne sur notre excellent bilan économique.

Oui, les Canadiens se soucient des valeurs partagées et de ces questions. Mais je dirais qu'ils se soucient beaucoup plus des questions qui ont une influence sur leur niveau de vie et leur qualité de vie.

Ils se soucient de savoir si notre économie est assez forte pour leur offrir des opportunités d'emploi. Ils se soucient d'avoir à payer deux fois plus que les Américains pour des aliments de base comme le lait, les œufs, le beurre et le poulet. Ils se soucient du fait que les prix du transport aérien au Canada sont les plus élevés au monde. Ils se soucient des dizaines de milliards de dollars en croissance annuelle perdus en raison de barrières commerciales interprovinciales. Ils se soucient du prix des services de téléphonie cellulaire et Internet, ainsi que des taxes qu'ils paient pour renflouer les grandes entreprises.

Est-ce que Kellie croit vraiment que débattre de l'identité canadienne est plus important que résoudre tous ces problèmes? Voilà ce que ceux qui sont obsédés par l'identité québécoise croient aussi. Et nous avons vu où cela a mené.

Je ne vais pas rester silencieux alors que quelqu'un essaie de reproduire la même expérience pour le Canada dans son ensemble. Le Parti conservateur que je souhaite diriger mettra l'accent sur des solutions concrètes aux problèmes réels auxquels les Canadiens sont confrontés.

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