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Et si j'étais responsable des attaques à Bruxelles?

Je me sens responsable pour ceux récemment tués inutilement. Aujourd'hui, je suis prêt à prendre ma responsabilité. Et vous?
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Je me sens responsable pour ceux récemment tués inutilement à Bruxelles, à Paris, Beyrouth, Istanbul, Ouagadougou, et pour les millions de décès au Moyen-Orient depuis la première guerre du Golfe et de celle qui a suivi.

Je me sens responsable de la guerre en Afghanistan et des 500 mille personnes qui sont mortes en lien direct ou indirect avec elle.

Je me sens responsable des 3 millions d'immigrants syriens qui ont fui notre guerre, dans leur pays, et qui se font rejeter aux frontières de nos pays.

Je me sens responsable du chaos que mon gouvernement a participé à créer à l'étranger au cours des 30 dernières années, qui a indirectement permis aux idées violentes de certains groupes radicaux de s'installer et de devenir ce qu'elles sont aujourd'hui.

Est-ce le monde dont je rêve? Celui pour lequel je vais voter? Dois-je continuer de chercher quelqu'un à blâmer, pour pouvoir m'y cacher, tel le fait notre élite politique? Plus maintenant. Je sais que je fais partie de l'équation du problème à résoudre.

Aujourd'hui, après les tueries dans ma chère ville de Bruxelles, je me sens paradoxalement plus fort pour agir. C'est comme si une goutte avait fait déborder le vase.

Je me sens habilité à me lever contre l'hypocrisie de nombreux de mes représentants politiques qui ne veulent pas faire face à l'effet boomerang dont ils sont aussi à l'origine : nous bombardons (pour des ressources ou de l'énergie), puis ils bombardent à leur tour, alors nous bombardons encore plus... Jusque où irons-nous? Jusqu'à la paix, nous disent-ils...

Aujourd'hui cette paix je n'y crois plus, pas avec leurs moyens belliqueux.

Aujourd'hui, je suis prêt à rêver que les morts à Bruxelles ne seront pas tombés en vain. Il doit y avoir une limite et cette limite pourrait être aujourd'hui si nous le voulons.

Aujourd'hui, je suis prêt à me mettre à la tâche de construire de nouvelles fondations qui empêcheront un autre boomerang d'être envoyé... et revenir tôt ou tard, comme cela a été le cas ces dernières années.

Aujourd'hui, je ne suis pas rempli de haine mais je regarde ces évènements comme une leçon pour réfléchir et trouver un moyen d'offrir à long terme des solutions structurelles. Nous devons oser affronter le dialogue sur la société que nous voulons créer. Il y a trop de types de crises autour de nous pour continuer à les ignorer (écologiques, financières, culturelles, politiques, sociales) et continuer à croire qu'elles ne sont pas liées les unes aux autres.

Aujourd'hui, je suis prêt à prendre ma responsabilité.

Et vous?

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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