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Quand j'ai été élu à la Chambre des communes il y a un an, j'ai accepté le mandat de mes concitoyens le coeur rempli d'espoir. Bien que les conservateurs aient remporté l'élection, je croyais qu'il serait possible pour moi de travailler avec mes collègues de toutes allégeances au nom du bien-être des Canadiens. Douze mois et un budget plus tard, j'avoue m'être trompé.
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THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck

Quand j'ai été élu à la Chambre des communes il y a un an, j'ai accepté le mandat de mes concitoyens le coeur rempli d'espoir. Bien que les conservateurs aient remporté l'élection, je croyais qu'il serait possible pour moi de travailler avec mes collègues de toutes allégeances au nom du bien-être des Canadiens. Je suis parti vers Ottawa en espérant sincèrement que la voix des gens que je représente serait prise en compte dans les lois adoptées par le gouvernement, malgré la majorité de Stephen Harper.

Douze mois et un budget plus tard, j'avoue m'être trompé.

La semaine dernière, en effet, le gouvernement Harper a introduit un véritable cheval de Troie dans la démocratie canadienne avec son projet de loi C-38 sur l'exécution du budget fédéral.

À l'origine, cette loi devait simplement promulguer les mesures budgétaires décidées par le gouvernement. Rien de mal là-dedans a priori. Or, pour des raisons que je m'explique mal, les conservateurs ont décidé de faire de C-38 un projet de loi fourre-tout totalisant plus de 400 pages modifiant au-delà d'une soixantaine de lois et règlements. Environnement, assurance-emploi, soins de santé, ressources naturelles: un paquet de sujets sans lien avec le budget y ont été inclus.

Parmi les nombreux changements drastiques enfouis à l'intérieur de C-38, on note l'abrogation de la Loi sur l'évaluation environnementale et de la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, l'élimination des dispositions sur la protection des habitats contenues dans la Loi sur les pêches, le rehaussement de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans et la réduction des pouvoirs du vérificateur général.

Une autre mesure découverte dans ce projet de loi va encore plus loin, soit l'exclusion du programme d'assurance-emploi aux chômeurs qui refusent un emploi jugé «convenable» par la ministre des Ressources humaines. Ce mot, «convenable», n'a pas encore été défini, mais on promet chez les conservateurs que la décision sera prise aussitôt C-38 adopté. Cela est tout à fait indigne, surtout lorsque l'on sait que l'assurance-emploi est, justement, une assurance, et non pas un généreux don fait par le gouvernement.

Peut-être parce qu'il savait que ces changements hautement impopulaires ne seraient jamais acceptés par la population, le gouvernement Harper a décidé de sortir l'artillerie lourde en bâillonnant les députés afin de limiter les débats sur C-38 à seulement sept jours. Cette décision historique va à l'encontre de la riche tradition parlementaire du Canada qui veut que les députés doivent avoir le temps de bien étudier les projets de loi avant de se prononcer pour et contre.

C'est sur ce point que j'ai été naïf. Je suis d'avis que toutes les idées politiques - même celles envers lesquelles je suis en désaccord - méritent d'être débattues au Parlement. Or, plutôt que d'avoir le courage de ses convictions, le gouvernement Harper a caché ses idées radicales au fin fond d'un projet de plus de 400 pages envers lequel il n'accepte à peu près aucun débat.

Sept jours pour débattre et adopter une soixantaine de modifications sérieuses, ce n'est pas sérieux.

Comme le gouvernement conservateur ne semble pas vouloir débattre avec les députés qui ne pensent pas comme lui, j'invite maintenant mes concitoyens et concitoyennes à faire entendre leur voix. On peut d'ailleurs s'informer sur le sujet en visitant ce site internet mis sur pied par mon parti.

Les conservateurs peuvent essayer d'ignorer les députés des autres partis comme ceux du NPD. Ils ne pourront pas, en revanche, faire éternellement semblant de ne pas entendre la voix des gens qu'ils sont censés servir.

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