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Français au travail: une année perdue

Mes collègues Robert Aubin et Alexandre Boulerice tenaient un point de presse devant les locaux de la Banque nationale à Montréal pour déplorer le fait que les employés du secteur informatique devaient désormais communiquer en anglais. Choqués, les députés avaient proposé un projet de loi visant à assurer aux Québécois le droit d'avoir des relations et des contrats de travail en français. Le texte législatif avait malheureusement été rejeté par les autres partis politiques, dont les conservateurs.
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Quand vient le temps de défendre le droit des Québécois à parler français dans leur milieu de travail, le ministre Christian Paradis et ses acolytes conservateurs n'ont absolument rien à proposer. Pire: ils bloquent toute tentative d'en arriver à une solution à court terme.

Il y a un an, pourtant, mes collègues Robert Aubin et Alexandre Boulerice tenaient un point de presse devant les locaux de la Banque nationale à Montréal pour déplorer le fait que les employés du secteur informatique devaient désormais communiquer en anglais. Choqués, les députés avaient proposé un projet de loi visant à assurer aux Québécois le droit d'avoir des relations et des contrats de travail en français. Le texte législatif avait malheureusement été rejeté par les autres partis politiques, dont les conservateurs.

Afin de sauver les apparences, le ministre Paradis avait alors promis la création d'un comité chargé d'étudier la question. Incroyable, mais vrai: douze mois après cette annonce, rien n'a encore été fait. Les membres du comité n'ont pas encore été choisis, le mandat n'a pas été défini et aucun échéancier n'a été fixé. Qu'attend donc le ministre Paradis avant d'honorer sa promesse? Si, comme il le dit, la défense de la langue française au Canada est cruciale à ses yeux, il arrêtera de tergiverser et annoncera sans plus attendre la création de ce fameux comité.

Cette désinvolture est typique du gouvernement actuel. Après un an et demi à Ottawa, je commence à en avoir assez des demi-vérités et du manque de volonté politique des conservateurs quant à la place du français au Québec et au Canada.

Le ministre Paradis illustre parfaitement cette attitude arrogante. Quand une crise survient ou qu'un problème est dévoilé, il promet quelque chose, multiplie les déclarations, puis reste les bras croisés en attendant que la poussière retombe. Pourtant, les conservateurs sont capables d'aller vite... quand ça fait leur affaire. On n'a qu'à penser à leur empressement à faire adopter leur loi mammouth C-38, au printemps dernier, ou la vitesse avec laquelle ils congédient les fonctionnaires fédéraux, par exemple.

S'il est sérieux dans le dossier du français au travail, le ministre Paradis cessera de tourner en rond et ira de l'avant avec la création de son comité et - pourquoi pas? - la présentation d'un projet de loi pour permettre aux travailleurs sous juridiction fédérale d'exercer leur profession en français.

Ce n'est pas qu'avec de belles paroles que le ministre aidera la Francophonie à s'épanouir. C'est avec des gestes concrets.

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