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D'homme à homme: lettre à Étienne Boulay

La nouvelle est tombée comme une tonne de briques! À moins de deux semaines de la journée Bell On Cause pour la cause, l'un de nos champions tombait au combat. Comme perdre son joueur étoile à l'approche de la finale de la Coupe Grey ou du Super Bowl.
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Salut Étienne,

Tu permets que je te tutoie et t'appelle par ton petit nom?

On se connaît à peine - en vérité, pas du tout! - mais puisque nous venons tous les deux du même quartier de Montréal et que j'ai suivi de près ton parcours de joueur de football professionnel et ton cheminement d'après-carrière, je me permets cette familiarité.

J'ai eu la chance de te rencontrer une fois, en fait. Il y a deux ans. Dans le cadre du Salon du Livre de Montréal. Une rencontre inoubliable. Nous avons discuté brièvement de sujets qui nous passionnent : le sport et la santé mentale.

Je me souviens comme si c'était hier de ce petit moment précieux de notre conversation : ton visage qui s'illumine d'un coup quand je t'ai remercié d'avoir parlé ouvertement de ton passé et ton vécu avec la maladie mentale et de ta tentative de suicide. Tu venais tout juste de te livrer à cœur ouvert aux médias sur ce sujet personnel et je voyais briller dans tes yeux cette lueur de fierté d'avoir interpellé et fait réfléchir tant de gens. Je suis d'ailleurs l'un de ceux pour qui ton témoignage a généré une très forte résonance.

Depuis, tu t'investis à fond dans plusieurs initiatives sur la santé mentale. Que ce soit dans le cadre de conférences en milieu scolaire ou sur le plateau de Tout le monde en parle, tu n'hésites pas à utiliser les plates-formes qui te sont offertes pour parler de ce sujet si chaud à ton cœur. Champion de la cause de la santé mentale, tu es même devenu porte-parole l'an dernier de l'initiative nationale Bell Cause pour la Cause.

Et là j'apprends par l'entremise des médias et des réseaux sociaux, que tu files un mauvais coton. Ton message sur ta page Facebook est sans équivoque : sur les conseils de ta famille et ton entourage, tu as pris la décision de te retirer de la vie publique un certain temps et de retourner en thérapie.

La nouvelle est tombée comme une tonne de briques! À moins de deux semaines de la journée Bell On Cause pour la cause, l'un de nos champions tombait au combat. Comme perdre son joueur étoile à l'approche de la finale de la Coupe Grey ou du Super Bowl.

Une nouvelle d'une grande tristesse pour tous ceux et celles qui ont la cause de la santé mentale à cœur, mais, j'en suis convaincu, à des années-lumière du chagrin que tu dois ressentir en ce moment.

Étienne, je te dis bravo!

Le terme «courage» est utilisé à toutes les sauces de nos jours et si souvent galvaudé, surtout dans le monde du sport - «Le joueur a fait preuve d'un grand courage en se jetant tête première sur le ballon!» -, mais la décision de te retirer de la vie publique afin de traiter les maux qui t'habitent est empreinte d'un réel courage, pur et profond.

Tu mérites tout notre respect d'avoir su reconnaître ta fragilité et d'avoir pris la seule décision logique à tes yeux, soit celle de penser à toi et te faire soigner. Tu mérites aussi toute notre admiration d'avoir eu la sagesse, comme tu le mentionnes dans ton message Facebook, de demander de l'aide et d'accepter celle qui t'était offerte.

Enfin, tu mérites notre reconnaissance d'avoir eu l'humilité d'en parler et d'annoncer la nouvelle au pays en entier. Car tu aurais bien pu garder ça pour toi. Rien ne t'obligeait à l'annoncer publiquement. Or, tu as jugé qu'il y avait là un message important à livrer. C'est là, la marque d'un champion et d'un porte-parole conséquent et authentique.

En agissant de la sorte, en te retirant au bon moment pour prendre soin de toi et en en parlant, tu envoies un puissant message de sensibilisation que même des centaines de tweets ne pourraient égaler. Qu'il n'y a aucune honte à demander de l'aide et surtout, à accepter celle que l'on nous offre. Qu'il n'y a pas de «timing parfait» pour se retirer et se faire soigner quand on souffre d'une maladie mentale. Juste le bon moment. Peu importe notre train de vie, notre statut et nos engagements.

Merci Étienne pour tout ce que tu fais pour cette juste cause de la santé mentale. Tu es un modèle d'inspiration pour nous tous. Tacle à fond cette maladie et reviens-nous en force. D'ici là, on prend la relève.

Ce texte a été initialement publié sur le site Entre les Deux Oreilles

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