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La sexualité des femmes maltraitées

Malheureusement, encore en 2017, des femmes sont maltraitées et punies parce qu'elles sont des femmes.
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À vol d'oiseau, ces faits répétitifs et accablants, qui ont fait la une dernièrement, laissent entrevoir un avenir inquiétant pour la réalité des femmes.
Juanmonino via Getty Images
À vol d'oiseau, ces faits répétitifs et accablants, qui ont fait la une dernièrement, laissent entrevoir un avenir inquiétant pour la réalité des femmes.

Des articles Web sur les jeunes prostituées dans les rues de Montréal à qui nous devons offrir un hébergement, sur les prostituées qui vivent avec leurs enfants dans des bidonvilles en Inde, car la société les rejette, mais également sur des femmes autochtones qu'on a stérilisées, contre leur gré, après leur accouchement, en Ontario, ont attiré toute mon attention. Encore de bien tristes histoires de femmes, allons-nous dire ? Non, c'est bien plus que cela.

Au-delà d'une accablante réalité féminine dénoncée et observée à la loupe, le cœur de ces problèmes est, de toute évidence, la sexualité des femmes. Deux dossiers de prostitution — pour ne nommer que ceux-là, car tous les pays cachent des histoires d'horreur sur ce sujet — et un sur la stérilisation contre consentement d'une minorité, les autochtones.

Malheureusement, encore en 2017, des femmes sont maltraitées et punies parce qu'elles sont des femmes. Qui en décide ainsi ? Souvent une poignée d'hommes auxquels se joignent quelques femmes, qui abuse de son pouvoir avec une main de fer. La puissance de la sexualité féminine fait si peur qu'on cherche à tout prix à la contrôler, soit en l'utilisant pour assouvir le plaisir masculin, soit en imposant la non-procréation à un groupe ciblé.

Il ne s'agit pas d'être alarmiste, mais, bien au contraire, d'être réaliste.

Lorsque la révolte et l'indignation se taisent, que reste-t-il de constructif dans la compréhension de situations tout aussi bâtardes qu'inacceptables ? Malgré le fait qu'un nombre considérable de fillettes soient, encore et toujours, victimes d'inceste, tandis que d'autres sont vendues ou données par leurs parents, nous devons toutes, en tant que femmes, nous sentir concernées par le traitement que subissent nos pairs au lieu de tourner le dos à ces problèmes de société, en nous croyant chanceuses que ce ne soit pas dans notre cour, que ce ne soient pas nos filles. Pourtant, ça pourrait être nos petites-filles, car si nous ne faisons rien, qui sait jusqu'où ira la maltraitance de la sexualité féminine. Il ne s'agit pas d'être alarmiste, mais, bien au contraire, d'être réaliste. Déjà, prendre conscience de la gravité du problème est un premier pas. Se sentir interpellée en est un deuxième.

Pourtant, être femme est un privilège. Nous devons le comprendre, l'assimiler et transmettre cette information aux jeunes femmes, afin qu'elles comprennent la force qui vit en chacune d'elles. L'expression de leur sexualité est extrêmement puissante, ce qui se confirme, entre autres, par le fait que les femmes possèdent le pouvoir d'enfanter, pour le meilleur comme pour le pire. Elles sont victimes de cela lorsqu'elles subissent l'inceste, le viol, sans oublier, les éternels débats sur l'avortement.

À vol d'oiseau, ces faits répétitifs et accablants, qui ont fait la une dernièrement, laissent entrevoir un avenir inquiétant pour la réalité des femmes.

À vol d'oiseau, ces faits répétitifs et accablants, qui ont fait la une dernièrement, laissent entrevoir un avenir inquiétant pour la réalité des femmes. Pourtant, en y regardant de plus près, nous comprenons le cœur du problème : la maltraitance de la sexualité des femmes. Sur cela, nous avons du pouvoir. Il faut en parler. Nous devons saisir les enjeux humains et politiques, mais surtout cesser de croire qu'il n'y a rien à faire, parce que le monde est ainsi fait, que la prostitution a toujours existé ou que ce qui se passe dans d'autres pays ou dans d'autres communautés ne nous touche pas. Erreur, ce qui arrive à une femme, peu importe sur quel coin du globe, doit nous permettre d'intégrer que c'est une des nôtres qui souffre. Il nous faut contribuer à faire comprendre aux femmes que le pouvoir et la puissance de leur vie sexuelle effraient tellement que certains hommes se croient obligés de les castrer par l'asservissement. Hommes sensibles et femmes de tous pays, vous devez utiliser tout ce qui est en votre pouvoir pour interagir contre ce fléau qui sévit de manières différentes selon les pays.

Avril 2018

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