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Industrie minière: s'inspirer du modèle québécois

De par sa vision à long terme et la mise en place de politiques efficaces, le Québec a démontré qu'il pouvait engendrer d'excellents résultats, un contraste marqué face à son voisin terre-neuvien.
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que les dernières années ont été tumultueuses pour le secteur minier canadien : pertes d'emplois massives, diminution drastique des investissements en raison d'un fort ralentissement des marchés, fermetures de mines... À travers le pays et les communautés, les conséquences sont palpables.

Après un cycle baissier de six ans, le prix des matières premières est maintenant à la hausse. Enfin. Ces signes de reprise entraîneront la création d'un nombre important d'emplois et généreront des opportunités de développement économique. Avec ce nouveau départ, les sociétés minières qui se sont positionnées stratégiquement durant les années de vaches maigres, et qui bénéficient de l'appui du gouvernement, sont maintenant en position de réussir.

Dans un marché libre, une relation coordonnée entre les secteurs privé et public est vitale pour notre bien-être collectif et la vitalité économique de notre pays. Face à l'interventionnisme gouvernemental, qu'on parle de taxation ou de réglementation, l'État peut détruire un secteur crucial de son économie... ou encore en favoriser l'épanouissement.

Le Québec a choisi la voie du succès en reconnaissant le secteur minier comme étant un vecteur névralgique de son économie.

Un partenariat stratégique entre l'industrie et le gouvernement, lorsqu'il est sain, peut assurer la prospérité des communautés. A contrario, une relation tendue pourrait mener à des politiques et des décisions qui créent une perte de confiance chez les investisseurs et les donneurs d'ouvrage.

Le Québec a choisi la voie du succès en reconnaissant le secteur minier comme étant un vecteur névralgique de son économie. Voilà pourquoi il met en place des politiques publiques pour en stimuler l'emploi et assurer la prospérité de la province. Son Plan Nord a su miser fortement sur un retour musclé de l'industrie minière alors que celle-ci était toujours dans un cycle baissier. Le plan a parié sur un partenariat renouvelé avec l'industrie en l'appuyant par des investissements stratégiques dans des infrastructures publiques. Québec a ainsi attiré des investissements étrangers qui ont pavé la voie à une croissance et à un développement économique créateur d'emplois.

Cette vision à long terme de partenariat avec l'industrie a porté fruit non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour les travailleurs et les contribuables québécois. À titre d'exemple, grâce à un accord avec Tata Steel, le gouvernement a promis un investissement de 175 millions de dollars en appui au projet de transport de minerai de fer assurant, en contrepartie, un investissement d'un milliard de dollars de la part de l'entreprise, ainsi que la création de 550 emplois bien rémunérés. Champion Iron et Ressources Québec se sont associées dans un partenariat financier favorisant la reprise des activités minières du lac Bloom. Mason Graphite et Ressources Québec ont quant à eux conclu un accord de 13 millions de dollars pour le développement de la mine de graphite du lac Guéret. Rappelons finalement que, grâce au soutien de 325 millions de dollars offert par la province, Stornoway Diamond a su financer son projet de la mine Renard totalisant un investissement de 1 G$. Et ce ne sont là que quelques exemples.

En tant que président et chef de la direction d'un projet de minerai de fer situé au Labrador et chevauchant la frontière du Québec, c'est avec convoitise que je regarde vers le Québec. Le gouvernement en place a su saisir l'importance d'un partenariat vital entre les secteurs privé et public. Bien que Terre-Neuve-et-Labrador bénéficie lui aussi de ressources naturelles en abondance, son gouvernement n'a pas su tirer le potentiel de son industrie minière. Par conséquent, les Terre-Neuviens souffrent du taux de chômage le plus élevé au pays alors que les perspectives économiques demeurent peu réjouissantes.

Or, la situation pourrait être totalement différente. Les travailleurs de l'industrie minière jouissent de salaires et de conditions les plus enviables de tous les secteurs industriels au pays avec une rémunération annuelle moyenne de plus de 100 000 $. En 2014, non seulement l'industrie minière a contribué à hauteur de 57 milliards de dollars au PIB canadien, mais les gouvernements des provinces et du fédéral ont reçu plus de 71 milliards de dollars en impôts et en redevances au cours des dix dernières années.

Québec devrait être reconnu comme une référence pour ses décisions et ses politiques. De par sa vision à long terme et la mise en place de politiques efficaces, le Québec a démontré qu'il pouvait engendrer d'excellents résultats, un contraste marqué face à son voisin terre-neuvien.

Mark Morabito est le président et chef de la direction d'Alderon Iron Ore Corp. Kami est un projet de 1,2 milliard de tonnes de fer situé dans les villes minières de Wabush et Labrador City. Ce projet, estimé à 1 milliard de dollars, créera 800 emplois durant sa phase de construction qui s'échelonnera sur deux ans et 450 emplois permanents pour en assurer la mise en opération sur une période 30 ans. Le projet Kami contribuera à hauteur de 25,4 milliards de dollars au PIB de notre économie en plus de générer des revenus de 3,9 milliards aux gouvernements fédéral et provincial.

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Mai 2017

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