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Conflit étudiant: le gouvernement prend ses responsabilités

Il se trouvera toujours des gens pour clamer que les étudiants les plus vulnérables n'auront plus accès à l'université l'an prochain, et que la justice sociale en est compromise, que cela soit vrai ou non, qu'ils puissent le démontrer ou non. Il s'en trouvera toujours, à l'Assemblée nationale comme ailleurs, pour crier au scandale, pour dire que « le gouvernement crache sur une génération », alors qu'il prend ses responsabilités et s'engage plutôt à s'assurer que le Québec offre à notre génération et ses enfants la meilleure éducation supérieure possible, et une éducation accessible, de surcroît.
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CP

C'est systématique. Lorsque j'entame la rédaction d'un texte portant sur la hausse des droits de scolarité, je me convaincs qu'il s'agit du tout dernier. J'ai d'ailleurs failli écrire sur la fin du conflit le 5 mai dernier, loin d'imaginer qu'après avoir apposé leur signature au bas d'une entente après un marathon de discussion de plus de vingt-deux heures, les 4 principales associations étudiantes reprendraient ce qu'ils appellent une « lutte » au nom de l'accès à l'éducation.

Au nom de l'accès à l'éducation, je le répète.

Alors que -- et ce n'est ni moi, ni le gouvernement qui l'avançons, ce sont des économistes et des fiscalistes qui appuient leurs propos de démonstrations objectives-- l'impact global de la hausse des droits de scolarité, étalée sur 7 ans, accompagnée des réformes de l'Aide financière aux études (AFE), de la diminution de la contribution parentale dans le calcul des prêts et bourses accordés par l'État, de l'instauration d'un mode de remboursement proportionnel au revenu des prêts étudiants, n'affectera en rien l'accessibilité au réseau d'éducation postsecondaire. Non seulement il ne réduira pas l'accès aux études supérieures, mais il améliorera la situation pour les Québécois dont le revenu familial est inférieur à cent mille dollars par année.

Mais peu importe qu'on se retrouve devant des constats rigoureusement exposés, répétés, objectifs, crédibles et qui démontrent que nul étudiant ne devra renoncer à ses ambitions académiques pour des raisons financières. Peu importe que la hausse des droits de scolarité n'ait un impact que sur les familles les plus fortunées, à qui l'on demandera de contribuer davantage au financement de nos universités afin d'aider les moins nantis. C'est un constat désolant, mais ces réalités n'intéressent pas les gens qui contestent la hausse des droits de scolarité -- soit dit en passant, ce n'est pas ça, la justice sociale? --. Il se trouvera toujours des gens pour clamer que les étudiants les plus vulnérables n'auront plus accès à l'université l'an prochain, et que la justice sociale en est compromise, que cela soit vrai ou non, qu'ils puissent le démontrer ou non. Il s'en trouvera toujours, à l'Assemblée nationale comme ailleurs, pour crier au scandale, pour dire que « le gouvernement crache sur une génération », alors qu'il prend ses responsabilités et s'engage plutôt à s'assurer que le Québec offre à notre génération et ses enfants la meilleure éducation supérieure possible, et une éducation accessible, de surcroît.

J'en arrive à la conclusion que l'ensemble des propositions mises de l'avant par le gouvernement ne pourrait trouver écho auprès de ces derniers, qui se servent du conflit pour faire de la « politique-spectacle ». Les arguments rationnels et rigoureux, les offres les plus logiques semblent ne pas être les seuls éléments à régir ce débat, ces épisodes de violence qui font partie de notre quotidien depuis plus de 14 semaines. Une escalade qui n'a jamais objectivement été fondée sur des politiques discriminatoires, injustes, ou brimant ce droit si important, celui à l'éducation. Une violence à laquelle il est nécessaire de mettre un frein. Parce que force est de constater que la discussion, les compromis, la raison ne sont pas suffisants. Et que la grande perdante du débat sur la hausse des droits de scolarité, c'est la rigueur. C'est elle qui n'a pas su se faire entendre.

Et la rigueur commanderait au moins d'admettre que l'offre globale du gouvernement en matière d'accessibilité aux études est juste et progressive. Que son action en matière de respect des lois québécoises est nécessaire.

N'en déplaise, je ne peux me résoudre à accréditer une thèse voulant que la justice sociale soit un concept que l'on préserve à coups de statu quo. Je ne peux me résoudre à laisser certains dire qu'en réclamant le gel, qu'en incitant à la désobéissance civile, ils représentent toute une génération. Je ne peux me résoudre à écouter sans broncher ceux qui scandent que le gouvernement « tourne le dos à la jeunesse » alors qu'il prend les décisions qui assureront la pérennité des services publics pour les générations futures.

À combattre des injustices qui n'existent pas, à s'insurger contre des scénarios qui ne correspondent pas à la réalité, à refuser d'accepter de regarder la réalité en face, on risque cependant de se détourner de nos vrais défis...

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