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Le prestige libéral

«C'est pas assez prestigieux. Ça n'a pas d'envergure. Aller m'intéresser aux édifices du gouvernement. Voyons. Zéro intérêt.» Ce qui frappe dans cette affirmation, c'est la motivation profonde qui semble animer l'engagement politique au Parti libéral.
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«C'est pas assez prestigieux. Ça n'a pas d'envergure. Aller m'intéresser aux édifices du gouvernement. Voyons. Zéro intérêt.» C'est dans ces mots que Monique Jérôme-Forget a justifié son inaction dans ce qui pourrait être la plus grande fraude qu'ait connue le Québec. Par-delà le manque flagrant de considération pour les biens publics, ce qui frappe dans cette affirmation, c'est la motivation profonde qui semble animer l'engagement politique au Parti libéral ; le prestige.

Par définition, le prestige signifie ce qui inspire l'admiration et le respect, mais le prestige c'est aussi au sens du Littré, une illusion produite sur l'esprit, ici, la notion se rapproche davantage de l'imposture. À la manière du prestidigitateur qui par son habilité arrive à faire disparaître des objets, le prestige libéral est une illusion. Eh hop, on fait disparaître 2 millions de dollars dans les paradis fiscaux aux profits des collecteurs de fonds. Eh hop, au CHSLD votre pomme de terre se transforme en patate en poudre pour miraculeusement équilibrer les finances publiques. Eh hop, on donne l'illusion que la société québécoise est intolérante et repliée sur elle-même quand il est question de laïcité.

En somme, parler de prestige au Parti libéral, c'est chercher l'admiration et le respect, dans l'illusion et l'imposture. Remarquez que cela explique peut-être la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui le Québec, en panne de projet collectif, englué dans des scandales récurrents, immobile, incapable de donner du sens à ce qu'est l'identité québécoise.

La grande illusion libérale, c'est l'apathie collective, c'est l'essoufflement et le cynisme des Québécois qui fait en sorte qu'aujourd'hui, on ne s'indigne même plus devant les fourberies de ce parti. Pour aspirer à gouverner, il faut être humble et capable de désintéressement. C'est le sens du devoir qui doit motiver l'engagement dans le service public, la conviction profonde que par des actions justes, nous pouvons façonner une meilleure société où chacun peut se réaliser. En ce sens, ce qui semble faire cruellement défaut depuis 15 ans aux libéraux, c'est l'honneur. Vous savez, ce principe tout simple qui nous pousse à maintenir intact nos valeurs morales afin de ne pas perdre la considération qu'on a de soi-même et des autres.

Lorsque ce n'est plus l'honneur, mais le prestige qui motive l'action politique, la vérité et la justice sont valables pour autant qu'elles servent les ambitions bien senties et les intérêts personnels de ceux qui sont près du pouvoir. L'on peut, sans sourciller, affirmer que le mouvement souverainiste, est comparable à l'extrême droite européenne. On est aveugle face à un collègue qui utilise son prestige comme arme de séduction et de justification de sa main trop baladeuse. On ne sait rien sur la vente des fleurons économiques, du reste, ça ne nous intéresse pas. On n'est responsable de rien et redevable à personne, bref on est prestigieux!

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