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Non seulement pertinent, indispensable

Depuis mon élection à la tête du, j'ai eu l'occasion de faire le tour du Québec et de rencontrer des centaines de militants de notre parti. Ce sont des gens investis, convaincus, dévoués. Pourquoi? Parce qu'ils sont profondément attachés au Québec.
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Depuis mon élection à la tête du Bloc Québécois, j'ai eu l'occasion de faire le tour du Québec et de rencontrer des centaines de militants de notre parti. Ce sont des gens investis, convaincus, dévoués. Pourquoi? Parce qu'ils sont profondément attachés au Québec.

C'est ce qui fait qu'on se donne corps et âme, qui explique notre militantisme. C'est cet amour pour le Québec qui fait qu'on veut qu'il soit un pays. Cet amour pour le Québec qui fait qu'on en défend obstinément les intérêts, qu'on milite, qu'on en parle avec nos familles, nos voisins, nos amis.

Nous aimons le Québec.

Nous l'aimons tellement que nous voulons qu'il soit un pays, qu'il soit libre de ses choix, libre de son destin, libre de faire sa place dans le monde. Nous l'aimons tellement que nous défendrons sans relâche ses intérêts et ceux de tous les Québécois. Sans compromis et surtout sans compromission. Le Québec d'abord. Le Québec tout le temps.

Le Bloc est le seul véritable véhicule de promotions de nos intérêts nationaux et des consensus québécois à Ottawa. Gilles Duceppe et les députés du Bloc ont été les meilleurs défenseurs des intérêts du Québec pendant une vingtaine d'années. Depuis 2011, depuis qu'il y a moins de députés du Bloc, le Québec en paie chèrement le prix.

Si le Bloc n'y est pas, les intérêts du Québec, nos valeurs, nos aspirations, ne sont pas pris en considération.

Quand le Bloc Québécois n'est pas là, les fédéralistes dansent.

Il nous faut une forte délégation de femmes et d'hommes dévoués aux intérêts du Québec à Ottawa parce que ce qui se décide là nous touche directement, nous affecte dans notre quotidien. Ce qui se décide à Ottawa, tant qu'on n'a pas notre propre pays, c'est de nos affaires.

On ne peut pas seulement fermer les yeux et se faire croire que ça n'existe pas. Nous sommes concernés.

Malheureusement, les décisions qui sont prises à Ottawa, trop souvent, ne correspondent pas à nos aspirations et à nos intérêts... Elles nous font reculer économiquement, culturellement, politiquement, socialement. Elles empêchent le Québec de développer son expertise, son aptitude à exercer son pouvoir dans d'immenses champs de juridiction.

C'est pourquoi nous avons besoin de retrouver le poids du Bloc Québécois que nous avons perdu. La force du Bloc.

Les députés du Bloc Québécois sont les mieux placés pour expliquer ce qui se passe avec les 45 milliards que les Québécoises et les Québécois envoient chaque année à Ottawa.

Stéphane Gobeil, l'ancien directeur de la recherche du Bloc, dans son livre, Un gouvernement de trop, que je vous recommande, a analysé les livres de crédit de chaque ministère fédéral. Il a démontré que si le Québec assumait tous les services fédéraux, assurance-emploi, pension de vieillesse, relation internationale, défense, etc. Eh bien! On économiserait des milliards par année.

Les intérêts économiques du Québec et du Canada ne sont tout simplement pas les mêmes. D'un côté, pétrole et industrie automobile et de l'autre, énergie renouvelable, écoresponsable.

On se rappellera que pendant la crise financière, le gouvernement fédéral a consacré 13 milliards de dollars à l'industrie de l'automobile en Ontario... 13 milliards!

13 milliards de dollars pour l'auto en Ontario. 70 millions pour notre industrie forestière. Presque 200 fois moins.

Ottawa ne travaille pas pour le Québec. Des exemples :

Pêches et Océans Canada ferme la bibliothèque scientifique de l'Institut Maurice-Lamontagne qui rassemble l'une des plus importantes collections de documents spécialisés en français en océanographie, sciences marines, écotoxicologie et navigation au Québec et au Canada.

33 milliards de dollars de contrats de construction navale ont été accordés par les conservateurs, sans donner un sou au chantier maritime Davie et aux chantiers navals du Bas-Saint-Laurent... (Là-dessus, en passant, le NPD n'a trouvé rien d'autre à déclarer qu'il s'agissait d'un grand jour pour le Canada... Et les libéraux s'en réjouissaient.)

Ce qui se passe avec notre Saint-Laurent, l'artère qui fait vivre le Québec, le berceau de notre société, est franchement, franchement épouvantable. Le fleuve devient une autoroute de superpétroliers et le fédéral refuse toujours d'augmenter les normes pour faire face à un déversement.

Pour qu'Ottawa exporte le pétrole bitumineux de l'Alberta, les Québécoises et les Québécois doivent assumer tous les risques et ne recevoir que des miettes en retombés économiques.

Près d'un an après l'annonce d'un traité de libre-échange avec l'Union européenne, alors le gouvernement fédéral a accordé une compensation de 280 millions de dollars aux pêcheurs de Terre-Neuve, la promesse d'indemniser les producteurs fromagers du Québec n'a toujours pas été remplie. Elle est passée dans le beurre. Nos agriculteurs sont ignorés et doivent subir les coûts des décisions d'Ottawa...

La livraison du courrier à domicile est coupée dans plusieurs villes du Québec et le gouvernement fédéral ne fait qu'aggraver la situation en refusant obstinément d'envisager une stratégie de diversification de la poste-lettre.

Cet été, le déséquilibre fiscal est encore une fois revenu sur la scène par le biais d'une étude du Conference Board du Canada présentée au Conseil de la fédération. Selon cette étude, dans 20 ans, les provinces auraient un déficit de 172 milliards alors que le fédéral aurait un surplus de 109 milliards, un écart de 281 milliards de dollars !

Les économies du fédéral proviennent notamment de coupes faites sur le dos des chômeurs, des personnes âgées les plus vulnérables, sur le dos des personnes malades. Sur le dos du monde qui a besoin d'un coup de main.

La liste est trop longue, trop déprimante... je m'arrête ici, mais rappelons-nous, ayons bien en tête, que chaque exemple doit nous motiver à ramener un fort contingent de députés du Bloc Québécois à Ottawa. Nous avons besoin de véritables défenseurs de nos intérêts à Ottawa. Les dernières années ne nous ont pas seulement montré que le Bloc était pertinent, les dernières années nous ont montré que le Bloc est indispensable!

Nous avons un rôle majeur à jouer. Mais pour ça, il faut d'abord redevenir la force extraordinaire que nous avons été. Puis, être le lieu de rassemblement, le point d'ancrage, de tous les indépendantistes québécois et de tous ceux qui ont à cœur les intérêts du Québec d'abord et avant tout. Et nous allons y réussir.

Nous allons réussir pour nos enfants, nos petits-enfants, pour nous, pour celles et ceux qui se donnent aujourd'hui, et nous allons réussir pour celles et ceux qui nous ont précédés, qui ont construit cette terre francophone en Amérique du Nord depuis plus de quatre cents ans.

Nous réussirons parce que nous sommes convaincus. Nous réussirons parce que nous agissons pour les bonnes raisons. Nous réussirons pour faire avancer l'indépendance et défendre les intérêts du Québec sans compromis.

Nous réussirons parce que nous avons le devoir de réussir.

Et nous réussirons parce que nous aimons le Québec.

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Extrait de mon allocution au Conseil général du Bloc Québécois à Shawinigan le 8 novemenbre 2014

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