Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

En attendant le Sommet, plusieurs questions se posent!

Alors qu'une bonne majorité d'électeurs ont voté aux élections du 4 septembre dernier pour une formation politique privilégiant une hausse des droits de scolarité, les scénarios d'un gel ou d'une indexation de ces droits semblent être ceux qui seront sur la table au moment d'échanger à la mi-février prochain.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
PC

Pauline Marois, Pierre Duchesne et Léo Bureau-Blouin ont annoncé cette semaine la tenue à la mi-février 2013 du « Sommet sur l'enseignement supérieur ». Surtout, ils ont procédé au lancement de la démarche qui va nous mener au Sommet :

« Le gouvernement du Québec propose une démarche ouverte et rassembleuse, axée sur la participation active des acteurs du milieu de l'enseignement supérieur et de la population. »

Ouverture relative à toutes les hypothèses ?

Je suis constructif de nature. Je vois bien que la période du printemps dernier marquée par la confrontation sur une proposition de hausse des droits de scolarité du précédent gouvernement a fait place à une autre où tous les espoirs de la reprise d'un dialogue plus fructueux sont permis. Force est cependant d'admettre que le gouvernement n'est pas vraiment « ouvert » à toutes les options possibles. Alors qu'une bonne majorité d'électeurs ont voté aux élections du 4 septembre dernier pour une formation politique privilégiant une hausse des droits de scolarité, les scénarios d'un gel ou d'une indexation de ces droits semblent être ceux qui seront sur la table au moment d'échanger à la mi-février prochain.

Dans la foulée, le chroniqueur du Devoir Michel David parle d'une « manoeuvre audacieuse » qui consiste à « remettre en question le seul point sur lequel la classe politique semblait unanime durant la crise étudiante du printemps dernier » : le sous-financement des universités. Ainsi, en niant tout simplement l'existence d'un sous-financement, l'attention passe vers d'autres enjeux au point même où les tenants de la gratuité scolaire se sentent maintenant en position d'exiger que ce sujet soit au coeur des discussions. Même une démonstration rigoureuse des problèmes de financement paraît maintenant constituer un point de vue marginal.

Une communication soutenue du gouvernement et des associations étudiantes agit de façon à ce que la fenêtre d'ouverture pour un réinvestissement dans les universités se referme passablement avant même que le Sommet ne débute, ce qui pourrait nuire à l'avenir du Québec. Sur son blogue, Donald Charette parle de double traitement...

Un sommet Web 2.0 qui ne respecte pas les bonnes pratiques ?

On a fait grand état du site Web et de la page Facebook mis en ligne le 12 octobre dernier, aménagés pour « permettre l'expression de toutes les opinions ainsi que le partage de la connaissance ». Bien que je salue ces initiatives, je m'étonne que la conversation soit dirigée vers un espace Web qui ne permet pas une gestion efficace de l'identité des participants, ni ne permet de conserver le patrimoine d'informations qui sera hébergé sur des serveurs de la Silicon Valley.

L'écosystème de Facebook peut certes jouer un rôle dans une communication Web efficace, mais privé d'un référencement adéquat et des mécanismes de gestion des communications qu'aurait offert un espace hébergé sur des serveurs plus accessibles que ceux de Facebook, le gouvernement manque l'extraordinaire occasion de développer sa connaissance du fonctionnement des communautés sur le Web.

On ne connaît pas encore tous les usages qui seront privilégiés sur le site ministériel, mais s'il ne demeure qu'un lieu de communication unidirectionnel, on n'aura pas fait un grand pas « 2.0 ».

Alors que les événements du « printemps érable » ont démontré l'importance des médias sociaux dans la communication avec les plus branchés des citoyens, le gouvernement devrait saisir l'importance d'un agora qu'il peut animer efficacement et dont on pourra utiliser au maximum les traces d'un Sommet supposément axé sur la conversation.

La recherche domine, l'enseignement piétine ?

Je parcourais dernièrement cette Enquête sur le corps professoral québécois publiée en novembre 2008 par la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université. Les insatisfactions des profs semblent loger à deux enseignes (p. 37):

  • Le mécontentement à l'égard de l'administration des universités, notamment face aux décisions prises au profit d'une forme de marchandisation de l'institution universitaire.
  • La pression ressentie autour de la recherche. La recherche prend tellement d'importance qu'une part non négligeable du corps professoral souhaiterait en faire la composante unique d'une tâche professorale nouvellement définie.

Je souhaite ardemment que dès l'étape des rencontres organisées par l'Institut du Nouveau Monde les moyens de valoriser l'enseignement universitaire seront au coeur des préoccupations. Pour le moment, je ne sens pas la volonté d'agir pour que la qualité de l'enseignement dans nos universités atteigne de nouveaux sommets. Les chargés de cours font du bon travail, mais la valorisation de la « fonction enseignement » des professeurs devrait être au coeur de ce prochain Sommet que je suivrai de très près !

Je viens de participer aux entretiens à la base du livre « De quoi le Québec a-t-il besoin en éducation » et je crois que la contribution de tous les intervenants ayant permis ce bouquin peut constituer une excellente préparation au Sommet sur l'enseignement supérieur...

La manif en images

MANIFESTATION DU 22 MARS 2012

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.