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Pirater un site Web, c'est un peu comme casser les vitres d'un magasin, non?

Aujourd'hui, je relayais sur Twitter le commentaire d'un internaute qui s'inquiétait du peu d'empathie de plusieurs internautes qui expriment une joie non dissimulée quand le chaos numérique s'empare du pignon sur Web d'une institution. J'ai bien aimé la réaction d'un autre membre de la communauté Web qui exprimait mon malaise en moins de cent-quarante caractères... "J'espère qu'un jour les gens comprendront que de pirater un site web c'est comme casser les vitres d'un magasin".
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Depuis quelques semaines, l'actualité au Québec met à l'avant-plan une « nébuleuse », un mouvement d'«hacktivistes » (contraction de hacker et activiste) qui sont connus sous le nom des Anonymous.

Humour de geek ou vendetta informatique, il faut prendre au sérieux les menaces quand elles sont proférées, à preuve, la douzaine de sites gouvernementaux « attaqués » voilà quelques jours, la salve ayant été revendiquée par la branche québécoise du collectif, semble-t-il.

Aujourd'hui, je relayais sur Twitter le commentaire d'un internaute qui s'inquiétait du peu d'empathie de plusieurs internautes qui expriment une joie non dissimulée quand le chaos numérique s'empare du pignon sur Web d'une institution. J'ai bien aimé la réaction d'un autre membre de la communauté Web qui exprimait mon malaise en moins de cent-quarante caractères...

J'espère qu'un jour les gens comprendront que de pirater un site web c'est comme casser les vitres d'un magasin...

Une violence qui ne se compare pas aux atteintes à l'intégrité physique des personnes, bien entendu, mais force est d'admettre que peu de gens jusqu'à maintenant se sont émus des conséquences de ces gestes de pirates qui prétendent défendre le « droit à la liberté d'expression ». Le message revanchard est pourtant très clair :

« Nous sommes Anonymous, nous sommes Légions, nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas, redoutez-nous! »

Je travaille moi-même dans un studio dont le fonds de commerce est de concevoir et de fabriquer des sites Web. J'imagine que je me place dans une situation qui s'apparente à un conflit d'intérêts, mais c'est juste moi ou on ne devrait pas trouver normal d'applaudir ceux qui brisent ainsi les vitrines numériques?

Qui plus est, des gens bien qui défendent de belles valeurs agissent comme s'ils rapportaient une sorte de trésor de guerre quand ils relaient « la mort » temporaire d'un site attaqué par déni de service, intentionnellement, dans le but de se faire justice.

Un autre épisode du « Far Web » qui témoigne de la jeunesse de ce Nouveau Monde informatique?

Ou plutôt, le reflet du deux poids deux mesures quand il s'agit d'interpréter le niveau d'éthique de certains protagonistes engagés dans un conflit légitime dont ils sont les premiers à proclamer que « la fin ne justifie pas les moyens ».

Qu'on se comprenne bien... Je crois que plusieurs ne se représentent pas bien tous les efforts et les coûts associés aux conséquences de ces attaques.

Quand les hostilités seront derrières nous, il conviendra, en prenant un peu recul, d'analyser les réactions de certaines factions et on conviendra peut-être qu'il n'y a rien eu de bien tragique dans ces menaces, dont certaines nous pendent encore au bout du Web. Je l'espère.

D'ici là, on me permettra de laisser dans ce billet la trace d'un phénomène dont nous n'avons pas encore mesuré tous les impacts.

À moins que je ne sois qu'un vieux prude du numérique qui s'en fait pour rien?

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