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Au Québec, en 2015, l'égalité entre les femmes et les hommes n'est toujours pas atteinte.
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Ça ne me tentait pas du tout d'écrire ce billet. Je l'ai repoussé autant comme autant, me disant que j'allais sûrement finir par tomber sur LE billet qui dirait exactement ce que j'ai envie de dire, mais non. Le récent Portrait des Québécoises en 2015 du Conseil du statut de la femme (CSF) est passé comme une lettre à la poste, un article de journal par-ci, un autre par là, pas vraiment partagés, absolument pas viraux. Est-ce normal? Non. Suis-je étonnée? Non.

Il n'empêche, et je vais essayer de faire bref, il y a au moins deux ou trois trucs qui m'ont fait carrément mal en parcourant le document.

D'abord, l'évidence : non seulement l'équité salariale n'est toujours pas parmi nous, mais on a reculé (oui, oui, pas stagné, mais bien r-e-c-u-l-é!) du point de vue de l'écart de revenu entre les femmes et les hommes. Ainsi, en 2011, le revenu d'emploi des femmes travaillant à temps plein toute l'année correspondait à 75,3% de celui des hommes, une baisse par rapport au taux de 76,2% en 2007!

Du succès des filles à l'école...

Du côté de l'éducation, selon les plus récentes données de 2011, les femmes obtenaient à 97,5 % leur diplôme du secondaire, contre 89,1% pour les garçons. Au collégial, c'est carrément gênant pour les garçons : elles sont 60,2% à obtenir une attestation contre seulement 38,5% pour leurs confrères. À l'université, il en va similairement avec 40,8% des femmes qui obtiennent un baccalauréat, comparativement à 25,9% des hommes.

On pourrait bêtement se féliciter et se dire que c'est merveilleux, mais j'ai envie de mettre ces chiffres en perspective...

Une des données rarement prise en compte lorsque l'on parle de décrochage scolaire, c'est que les filles doivent étudier beaucoup plus longtemps que les garçons pour obtenir le même salaire. Ainsi, dans cette dépêche de 2014 de La Presse canadienne citant une étude réalisée par Statistique Canada, on apprend que «le revenu moyen sur 20 ans d'une femme détenant un baccalauréat (973 000 $) est légèrement inférieur à celui d'un homme détenant un diplôme d'études secondaires (975 000 $)».

Pas étonnant dans ces conditions que les femmes demeurent plus longtemps sur les bancs d'écoles!

D'ailleurs, toujours dans le Portrait des Québécoises en 2015 du CSF, on peut lire que les jeunes femmes ne récoltent pas les bénéfices espérés de leur scolarisation poussée lorsqu'elles entrent sur le marché du travail :

«Quel que soit leur niveau d'études, les femmes touchent, à leur entrée sur le marché du travail, un salaire hebdomadaire brut inférieur à celui des hommes. Par exemple, en 2013, le salaire des femmes diplômées du baccalauréat se chiffrait à 880 $ et celui des diplômées de la maîtrise à 1 149 $. Leurs confrères touchent respectivement 995 $ et 1 272 $. Cela signifie que les bachelières touchent, chaque semaine, un salaire correspondant à 88,4% de celui des bacheliers et que les diplômées de la maîtrise touchent 90,3% du salaire brut des diplômés de la maîtrise.»

Révoltant, n'est-ce pas? J'aurais pu continuer ainsi à détailler le rapport du CSF sur des pages et des pages, mais je vous laisse le soin d'aller le consulter, il se lit tout seul et la mise en page est particulièrement réussie.

L'important à retenir, c'est qu'au Québec, en 2015, quoi qu'on dise et quoi qu'on lise, et aussi incroyable que cela puisse paraître pour plusieurs d'entre vous, l'égalité entre les femmes et les hommes n'est toujours pas atteinte.

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