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Ma première fois au Festival de Cannes

Me voici catapultée dans le vortex du plus grand festival de films du monde, Cannes, là où une jeune cinéaste comme moi réalise le rêve de présenter son film à la prestigieuse Quinzaine des Réalisateurs.
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Me voici catapultée dans le vortex du plus grand festival de films du monde, Cannes, là où une jeune cinéaste comme moi réalise le rêve de présenter son film à la prestigieuse Quinzaine des Réalisateurs, une section parallèle spécialisée dans la découverte de nouveaux talents. On ne compte plus les noms prestigieux qui ont été révélés dans cette section, notamment les frères Dardenne, George Lucas, Spike Lee.

Même si j'ai toujours du mal à y croire, ce sera mon tour le 23 mai, à 14 heures cannoises, de présenter Jutra* sur La Croisette. Les papillons se débattent furieusement dans mon estomac à l'idée que je devrai monter sur la scène pour présenter le film. Mais, simultanément, je suis remplie d'un profond sentiment de fierté d'avoir la chance d'occuper pour 13 minutes et 30 secondes, l'écran de cinéma et de faire ainsi revivre le mythique Claude Jutra, sa vie et son œuvre. Il m'a fallu plus de huit ans, depuis l'idée originale de ce documentaire d'animation, pour arrimer tous les éléments et créer le film.

Parlant de sensations fortes, l'expérience la plus irréaliste que j'ai vécue jusqu'à maintenant, c'était une séance de photographies organisée par Téléfilm Canada à l'hôtel Hyatt. Déjà, l'idée de rentrer à l'intérieur de l'établissement me semblait un défi. Un raz-de-marée de gens ceinturait la place et fredonnait des chansons : c'est que Justin Bieber y logeait, et la foule attendait de le voir sortir. Passée la sécurité, je suis dirigée vers une terrasse où déjeunait le corpulent Gérard Depardieu. Puis, on m'envoie vers la piscine, surplombée par l'architecture exceptionnelle de l'hôtel. David Cronenberg me donne la main, Xavier Dolan me fait la bise et Atom Egoyan m'ignore. On me place devant les caméras en compagnie des trois cinéastes en compétition officielle et de Stéphane Lafleur pour la photo des réalisateurs canadiens sélectionnés. J'ai peine à croire que ça m'est réellement arrivé!

La solidarité est très forte chez la confrérie québécoise et elle se manifeste bruyamment durant les projections. Premièrement, La Semaine de la Critique nous présentait en début de semaine le court métrage Petit Frère. Sur la scène, le réalisateur Rémi St-Michel et ses deux acolytes, le scénariste comédien Érik K. Boulianne et le jeune comédien Étienne Galloy sont très chaleureusement accueillis. Tourné avec un budget de 900 $, ce bijou de film est hilarant. J'ai été fortement interpelée, tant au niveau de la forme que du contenu. Rémi St-Michel est un réalisateur prometteur dont je suivrai la carrière avec un très grand intérêt.

Puis, mardi soir, à la projection en soirée du film de Stéphane Lafleur, Tu dors Nicole, la salle est pleine à craquer et on ne comptait plus les invités prestigieux dans les allées réservées. Ce qui m'a séduite dans ce troisième long métrage de Stéphane Lafleur, c'est la direction photo de Sara Mishara. Les images intemporelles en noir et blanc sont simplement époustouflantes et Julianne Côté transperce l'écran. Je salue également la performance de Marc-André Grondin, Catherine St-Laurent et Francis La Haye. Tu dors Nicole est un film profond sur la quête existentielle, qu'il faut voir absolument. Il sera sûrement très remarqué au cours de la prochaine année.

Mercredi soir, j'ai attendu impatiemment de faire le tapis rouge pour voir le film de mon confrère Xavier Dolan, Mommy. Le long métrage est extrêmement attendu et pas seulement par la confrérie québécoise. Quelques chanceux ont déjà vu le film au marché du film et les échos sont excellents. On a même dû improviser une deuxième séance de projection pour les professionnels tant la demande est forte. Et, je l'avoue sincèrement, rien ne me rendrait plus heureuse que de voir le jeune prodige repartir avec un prix en poche de la compétition officielle pour le ramener au Québec...

J'aimerais remercier l'ONF, la Sodec, le Conseil des arts et des lettres du Québec et la Quinzaine des Réalisateurs qui ont financé mon voyage à Cannes ainsi que le designer Joseph Ribkoff.

* Le film Jutra a été réalisé et produit par Marie-Josée Saint-Pierre (MJSTP Films) en coproduction avec l'ONF (Marc Bertrand).

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