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Réseaux sociaux: servir ou détruire?

La beauté dans cette question, c'est qu'il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse. La réponse se trouve dans de ce que NOUS choisissons de faire de cet outil, comme de n'importe quoi d'autre.
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Je me souviens de ce jour en 2007, où j'ai ouvert mon compte Facebook. C'était relativement nouveau à l'époque. On en entendait parler, c'était en vogue, mais ceux qui étaient inscrits passaient presque pour des hurluberlus. Plus ça allait, plus les gens adhéraient à cette nouvelle plateforme. On était loin de se douter à ce moment de l'impact majeur que ça aurait dans nos vies.

Dix ans plus tard, après une période de recul de ce monde virtuel, je me suis posé cette question: les réseaux sociaux sont-ils en train de nous détruire ou de nous servir?

La beauté dans cette question, c'est qu'il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse. La réponse se trouve dans de ce que NOUS choisissons de faire de cet outil, comme de n'importe quoi d'autre.

En effet, si on ramène ça à la base, pour amener un exemple simple, un marteau peut servir à construire la maison de vos rêves, mais il peut aussi servir à tuer. L'outil en soi est neutre, mais avec quelle intention a-t-il été créé? Avec quelle intention est-il utilisé? Jusque-là, vous pouvez être conscient, sans avoir toutefois de contrôle ou de pouvoir sur la situation. Quand bien même je voudrais à moi seule stopper Google ou Facebook, je ne le pourrais pas. Le seul «pouvoir» que j'ai en fait, est de décider du «comment» j'utilise ces plateformes et à quelles fins. Est-ce pour abuser, manipuler, contrôler? Est-ce pour vider mon trop-plein d'émotions, pour lequel je ne me responsabilise pas ou est-ce que je m'en sers plutôt pour inspirer, communiquer sainement et de manière responsable? Pour promouvoir mes services et acquérir des connaissances?

Il est important de se poser la question, car les réseaux sociaux aujourd'hui sont devenus un bureau de psychologue. On lave notre linge sale publiquement, parce qu'on n'ose pas se dire les vraies choses. Quand on le fait, souvent on oublie cette valeur essentielle, le respect. Nous avons peur de communiquer, car communiquer, c'est s'exposer au rejet, au jugement.C'est surtout s'exposer à la possibilité qu'on ne soit pas aimé, et l'humain ne peut supporter ce sentiment, qu'il en soit conscient ou non.

Je me suis rendu compte au fil du temps que je publiais des choses avec une intention inconsciente.

Je me suis rendu compte au fil du temps que je publiais des choses avec une intention inconsciente. En créant une intention, j'avais donc une attente, et si on ne répondait pas à mon attente, j'étais blessée, frustrée, atteinte. Je me fermais, j'avais envie de supprimer telle ou telle personne de mon compte et de la bouder, de la renier. À ne pas confondre avec des objectifs, les attentes n'apportent que très rarement du positif.

Par exemple, on publie des photos de nous, de notre vrai bonheur ou du faux. Ça peut être aussi des textes, des citations, de l'humour, etc. On s'attend la plupart du temps à ce que les gens approuvent nos publications. On souhaite des «j'aime», des commentaires positifs, mais parfois, ils ne viennent pas. C'est alors qu'on entre en réaction et qu'on accuse autrui d'être la source de nos émotions face à ce rejet imaginaire et non fondé. La source de cette réaction? C'est qu'on a agi pour aller chercher la valorisation à l'extérieur de nous au lieu de l'avoir fait simplement par plaisir, pour notre propre valorisation.

Dernièrement, on m'a communiqué que certains jeunes effacent leurs photos s'ils ne reçoivent pas assez de «j'aime», car ils perçoivent qu'elle n'est pas assez bien, qu'ils ne sont pas assez bien. Je sais très bien également que les adultes le font aussi, je l'ai moi-même vécu. C'est donc dire que nous accordons à ce pouce que Facebook a créé, le pouvoir de définir qui nous sommes et dans plusieurs cas, le pouvoir de nous affecter grandement, voire même nous détruire.

STOP!

Quelle est donc cette mentalité d'esclave? N'avons-nous pas outrepassé ce temps où l'humain était enfermé dans des cages? Qu'en est-il de cette liberté pour laquelle nous nous sommes tant battus? Nous avons recréé l'esclavage. Nos barreaux sont simplement virtuels cette fois, mais ils nous restreignent tout autant.

Pourquoi sommes-nous tant dans le contrôle? Pourquoi ne pourrais-je pas être libre de choisir quand est le meilleur moment pour moi pour lire mes messages? Et si Facebook indique que je l'ai «lu», ça ne veut pas dire que je suis disposée à y répondre. Pourquoi ne pourrais-je pas décider des gens que j'ai le goût d'avoir dans mes contacts? C'est ma vie. Ça me regarde non? Le problème, c'est que nous prenons tout personnellement, car nous ne faisons rien pour nous. Nous agissons pour plaire aux autres et quand les autres ne répondent pas à ce qu'on attend d'eux, nous nous vexons. Nous gaspillons ce temps précieux que la vie nous a donné, pour des pacotilles bien souvent imaginaires, créées par nos propres souffrances.

Nous sommes devenus si impatients! Nous avons perdu confiance en la vie. Nous avons perdu confiance en nous-mêmes. Du fait, c'est au résultat que nous accordons le plus d'importance, non pas à l'expérience. Nous passons ainsi à côté de notre propre vie, mais nous blâmons les autres, car ils ne viennent plus autant remplir ce grand vide que nous avons nous-mêmes créé.

Pour revenir à la base, réfléchissons à ceci. Si demain les satellites s'éteignaient, que les réseaux sans fil disparaissaient, que vous ne pouviez plus tout compenser à travers votre bidule électronique, que vous n'aviez plus accès à votre argent virtuel, que serait votre vie? Qui seraient vos amis? Où seraient-ils? Pourriez-vous les rejoindre?

Nous ne sommes pas nés avec un iPhone dans les mains, et je ne vous souhaite pas de mourir aux côtés d'un iPad. La vie se passe dans la vraie connexion, où nos cinq sens sont requis. N'attendez pas d'en perdre un, pour le réaliser.

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