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Vos relations sexuelles vous font-elles souffrir?

Les problèmes de dysfonction sexuelle touchent de 8 à 20 % des femmes adultes ou adolescentes. Les plus touchées seraient les femmes de moins de trente ans.
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Les problèmes de douleur durant les relations sexuelles sont fréquents chez les femmes adultes et adolescentes. Ils affecteraient de 8 à 20 % d'entre elles et les plus touchées seraient les femmes de moins de trente ans. La source la plus fréquente de ces douleurs est la vestibulodynie provoquée (VP), qui se caractérise par une sensation de brûlure ou de déchirure à l'entrée du vagin lors d'une tentative de pénétration vaginale. Généralement, les femmes touchées par ce problème cherchent à comprendre pourquoi elles ressentent ces douleurs. Toutefois, bien que la VP soit répandue et lourde de conséquences, elle reste méconnue du grand public et sous-diagnostiquée. Essayons de comprendre les causes de ce problème.

Les causes de la vestibulodynie provoquée

Longtemps, ce problème de douleur a été perçu comme une dysfonction sexuelle d'origine psychologique, soit comme un problème de douleur chronique d'origine physique. Cependant, au fil des ans, les études ont tenté à converger vers l'idée que plusieurs trajectoires, marquées par l'influence de facteurs physiques et psychosociaux, mèneraient au développement de la VP. Certains croient qu'il y aurait un déclencheur physique, par exemple une infection, qui serait suivie d'une cascade de pensées, émotions, comportements et interactions avec les médecins ou le partenaire qui viendraient amplifier le problème.

Facteurs biomédicaux.

Les femmes souffrant de VP présentent une hypersensibilité au niveau du vestibule qui est identifiable par le gynécologue. De plus, les biopsies des vestibules des femmes souffrant de VP, comparées à celles de femmes sans douleur, révèlent des différences au niveau des tissus, tels un plus grand nombre de récepteurs de douleur (nocicepteurs). Plusieurs facteurs de risque biomédicaux pourraient expliquer ces changements au niveau des tissus, comme la présence d'infections vaginales répétées, qui entraînerait une réponse inflammatoire des tissus du vestibule menant à la sensibilisation des récepteurs de douleur dans cette région.

Similairement à d'autres problèmes de douleur chronique, des changements dans les circuits de la douleur du système nerveux central pourraient être impliqués dans la sensibilisation des tissus observés chez ces femmes. Des changements hormonaux dus à l'utilisation précoce et prolongée de contraceptifs hormonaux pourraient être un autre facteur de risques. Toutefois, les résultats restent mitigés quant à cette association. Un dysfonctionnement des muscles pelviens pourrait aussi être impliqué dans le maintien de la douleur en provoquant une réponse de contraction de ces muscles lors des tentatives de pénétration. Enfin, certaines prédispositions génétiques pourraient augmenter le risque de développer la VP.

Facteurs psychosociaux

L'expérience subjective de la douleur, notamment l'intensité perçue, est influencée par des facteurs psychologiques et sociaux, qui peuvent donc contribuer au développement et au maintien de la VP. Ceux-ci sont cependant moins étudiés que les facteurs biomédicaux.

Tout d'abord, les femmes souffrant de douleur lors des relations sexuelles rapportent plus d'anxiété et de dépression, à la fois comme antécédents et conséquences de la douleur: il s'agirait donc d'un facteur de risque. La peur de la douleur et l'hypervigilance (rester attentif au moindre inconfort corporel d'une manière anxieuse) pourraient aussi être impliquées dans le développement de la VP. En outre, le catastrophisme, c'est-à-dire des pensées et émotions négatives et exagérées face à la douleur, pourrait aussi contribuer à augmenter et maintenir la douleur, de même que des croyances négatives envers sa propre capacité à gérer la douleur (faible sentiment d'auto-efficacité personnelle).

Ces facteurs révélant une interprétation négative de la douleur (catastrophisme, hypervigilance, peur de la douleur, faible sentiment d'auto-efficacité) pourraient mener à l'évitement des relations sexuelles, qui en retour augmenterait les émotions et pensées négatives face à la douleur. Éviter l'acte pourrait donc jouer un rôle dans le maintien de la douleur. Les agressions sexuelles et physiques seraient un autre facteur de risque au développer la VP.

Sur le plan relationnel, la manière dont le partenaire répond à la douleur de la femme aurait une influence sur l'intensité et le maintien de celle-ci. En effet, les réponses négatives (démonstration de colère) et de sollicitude (démontrer de la sympathie) ont été associées à plus de douleur, alors que des réponses facilitantes (encourager des comportements permettant de s'adapter à la douleur) ont été associées à moins de douleur. Néanmoins, il faut garder en tête que le problème n'est pas uniquement psychologique et que des facteurs physiques sont aussi impliqués dans le développement de la douleur.

Enfin, certains facteurs sembleraient aider, tels que l'intimité entre les partenaires, le fait de se faire des câlins et de se témoigner de l'affection plus souvent ainsi qu'une bonne gestion du stress et de l'humeur.

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