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Bientôt la fin des tests sur les animaux pour les cosmétiques au Canada?

L'expérimentation animale pour les cosmétiques est encore plus cruelle que l'on peut s'imaginer. En bref, il s'agit de vérifier si un produit peut se révéler toxique ou irritable si on l'utilise, et pour des fins méthodologiques, le test s'effectue avec une dose concentrée du produit ou de l'ingrédient sur un grand nombre d'animaux.
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Le 10 décembre dernier, un projet de loi sur les cosmétiques sans cruauté fut déposé par la sénatrice Carolyn Stewart Olsen et appuyé par la Humane Society International/Canada et Animal Alliance of Canada.

Plus précisément, le projet de loi S-214 consiste à interdire l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques au Canada, en plus d'interdire la vente de produits cosmétiques ou de nouveaux ingrédients récemment testés sur des animaux ailleurs dans le monde.

Les droits des animaux sont désormais d'intérêt public et politique. En effet, 81% des Canadiens soutiennent cette initiative [1], et plus de 90 000 personnes ont signé la pétition de la campagne #BeCrueltyFree pour que le Canada soit le prochain pays à mettre fin à l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques.

Si cette nouvelle loi était adoptée, le Canada rejoindrait la Norvège, la Turquie, l'Inde, la Nouvelle-Zélande, Israël et l'Union Européenne, qui ont tous banni les tests sur les animaux pour les cosmétiques depuis les dernières années.

En quoi consistent ces tests?

Les différents tests sont effectués à toutes les étapes de fabrication ou pour tous les aspects d'un cosmétique, que ce soit pour tester le produit final ou les ingrédients qui le composent. Il s'agit essentiellement de tests d'irritation cutanée, de sécurité et de toxicité. Les principaux animaux utilisés sont les souris, les rats, les hamsters et les lapins, et il n'est pas exclu que des tests soient effectués sur des singes et des chiens.

L'expérimentation animale pour les cosmétiques est encore plus cruelle que l'on peut s'imaginer. En bref, il s'agit de vérifier si un produit peut se révéler toxique ou irritable si on l'utilise, et pour des fins méthodologiques, le test s'effectue avec une dose concentrée du produit ou de l'ingrédient sur un grand nombre d'animaux. Ainsi, pour tester une crème pour la peau, il faut raser la peau des animaux, y appliquer cette dose concentrée et laisser agir pendant plusieurs jours. Si un produit cosmétique risque d'entrer en contact avec nos yeux, alors le test consiste à appliquer directement ce produit sur les yeux des animaux, et ce, sans anesthésie locale. Le lapin est souvent employé pour cette procédure, car il ne sécrète pas de larmes et il lui est donc impossible d'expulser le produit de son œil.

Ces tests ne sont évidemment pas sans blessures ni traumatismes pour ces cobayes non volontaires, et les lésions causées peuvent aller de l'irritation de l'œil jusqu'à la perforation complète du globe oculaire. Un autre test courant est celui de forcer les animaux à avaler le produit, pendant plusieurs semaines et mois pour chercher des signes de maladies ou de dysfonctionnement. Il n'est pas non plus exclu de pratiquer des essais de dose létale, où les animaux sont forcés d'avaler des quantités considérables d'un produit chimique afin d'en déterminer la dose pouvant causer la mort. Évidemment, la majorité de ces animaux meurent au fil de ces tests en laboratoire. Ceux qui survivent sont généralement tués de toute façon, et non pas sans souffrance : soit par asphyxie, soit par décapitation.

Des méthodes alternatives efficaces

Heureusement, il existe des alternatives à l'expérimentation animale qui peuvent tout aussi bien servir à tester de nouveaux produits cosmétiques, comme le tissu artificiel (qui affiche d'ailleurs des résultats plus précis qu'avec les tests conventionnels sur les lapins!) ou encore la méthode moderne de l'éprouvette (qui permet de distinguer les ingrédients toxiques de ceux qui ne le sont pas, et ce, sans recourir à l'empoisonnement d'animaux). Une autre partie de la solution est d'encourager ou d'obliger les compagnies à fabriquer des produits avec des matières premières sûres et des ingrédients dont l'efficacité est déjà avérée. Cela éviterait de devoir recourir sans cesse à de nouveaux tests pour de nouveaux produits.

Comment faire des choix éclairés en tant que consommateur?

Contrairement à la croyance populaire, les produits cosmétiques de compagnies qui ne testent pas sur les animaux sont très accessibles et disponibles autant en pharmacie que dans les grandes surfaces et dans les boutiques spécialisées. En tant que consommateur ou consommatrice, nous avons alors le devoir de nous informer et d'ouvrir l'œil lors de nos achats. En attendant que ce projet de loi soit adopté au Canada, nous pouvons déjà boycotter certaines marques et rechercher le logo du lapin qui sautille (Leaping Bunny). ll s'agit d'une certification officielle qui nous assure que le produit n'a pas été testé sur les animaux. Aussi, plusieurs outils pratiques en ligne sont mis à notre disposition pour savoir si un produit a été testé sur les animaux ou si une compagnie recourt à l'expérimentation animale, comme les répertoires et les applications de Peta, Leaping Bunny et, réalisée ici au Québec, la liste des produits véganes et sans cruauté rédigée et gardée à jour par des collaborateurs pour le blogue Vert et fruité.

[1] http://www.hsi.org/world/canada/news/releases/2015/12/canada-cruelty-free-cosmetics-act-121015.html

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