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Les 13 mythes de l'intimidation

Issues de témoignages, voici les conclusions de mes recherches qui ont fait surgir 13 principaux mythes sur l'intimidation.
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Issues de témoignages, voici les conclusions de mes recherches qui ont fait surgir 13 principaux mythes sur l'intimidation.

13 - On écœure ceux qu'on aime, les personnes intimidées savent qu'on les aime (FAUX)

Ce mythe provient du fait que les intimidateurs passent de bons moments et s'attachent à leur victime parfois jusqu'à naïvement les inviter à leur fête d'anniversaire. Accepter ou refuser empirera le cas. Dans un premier temps, l'intimidateur sera persuadé que la personne aime le déroulement de leur relation (tandis que la victime voyait ça comme une façon de faire la paix). Dans le cas contraire, il sera frustré que l'on soit si sauvage. La meilleure réponse? «Commence par me prouver que tu me respectes et l'année prochaine j'y serai».

12 - L'intimidation est un problème privé entre intimidateurs et victimes (FAUX)

Laisser quelqu'un mourir sans appeler les secours, c'est un délit de non-assistance. Être témoin d'un acte répréhensible sans le dénoncer, c'est en être complice. Les actes se déroulant en public ne sont jamais privés.

11 - Les victimes d'intimidation sont des gens asociaux, aimant la solitude (SEMI-FAUX)

Il est difficile d'aimer le public quand il devient synonyme de harcèlement. Certains développent une agressivité généralisée, même envers la gentillesse, parce que l'intimidateur a réussi à les persuader que tout le monde est complice... Cela déclenche un cercle vicieux semblant donner raison aux fautifs, mais ce n'est que le résultat d'une plaie ouverte.

10 - L'intimidation est une étape normale du développement, enseignant la hiérarchie (FAUX)

L'intimidation est une relation de domination imposée. C'est de la dictature équivalente au fait de retirer le droit de vote à quelqu'un pour lui prouver que vous êtes plus fort. Nous prétendons qu'elle est normale à l'enfance et, pourtant, nous la condamnons chez l'adulte. D'où croyez-vous qu'elle provienne?

9 - Les victimes provoquent les intimidateurs (SEMI-FAUX)

Les intimidateurs voient, en effet, une provocation qui, aux yeux d'autres gens, n'en serait pas. Déclencheur courant : «Je lui ai dit salut et elle n'a pas répondu. C'est une maudite sauvage» (alors qu'elle lisait un livre). L'intimidateur étudiera ensuite chaque petit geste de la victime dans l'objectif de renforcer la conclusion inspirée du déclencheur, pour prouver qu'il a raison.

8 - L'entourage qui embarque est une preuve que la victime a vraiment été provocante (FAUX)

La plupart des gens ont peur de subir la même chose s'ils s'opposent. C'est d'ailleurs la façon dont ça a commencé pour moi. J'ai refusé de battre quelqu'un et les intimidatrices ont été voir cette victime pour l'embarquer contre moi en échange d'une amitié... et elle a dit oui...

7 - Il faut punir les intimidateurs (FAUX)

Ils se vengeront sur leur victime. De leur point de vue, personne ne devrait s'en mêler, même s'ils embarquent toute l'école / l'entreprise / le peuple, même, s'ils en sont capables. Ils sont persuadés que chaque témoin fait son propre choix. Demander une aide extérieure est perçu comme une traîtrise envers cette belle relation, car ils ne perçoivent pas les conséquences de leurs actes.

6 - Les victimes doivent ignorer leurs intimidateurs (FAUX)

L'intensité des actes dépend de la réponse émotionnelle de la victime, moins elle réagit et plus ils seront graves. La meilleure défense que j'ai trouvée résidait dans de grandes réactions pour peu d'intimidation, la satisfaction des intimidateurs survient plus rapidement et les actes sont amoindris... Mais cette solution entretient l'isolement de façon significative.

5 - Les victimes doivent apprendre à se défendre (FAUX)

En suivant cette logique, si je vous tire dessus avec un pistolet, je ne suis pas responsable que vous n'ayez pas appris à éviter les balles.

L'intimidateur attire beaucoup d'attention et s'éclipse quand les intervenants arrivent. Ils ne voient donc que la victime qui chiale et la punissent. Ceci donne publiquement tort à celui que se défend tout en récompensant le fautif... Une fois l'intimidateur publiquement récompensé, peut-on dire qu'il est le seul responsable? Il est préférable d'apprendre aux gens à s'entendre de façon égalitaire ou professionnelle plutôt que de sévir.

4 - Ce sont les parents qui doivent corriger la situation (FAUX)

Les parents élèvent leurs enfants dans un contexte plus personnel que social. Les interactions avec la visite ne sont pas les mêmes que ceux avec des collègues d'école ou de travail. Sauf si vous désirez forcer les parents à accompagner leurs enfants à l'école, vous ne pouvez pas leur remettre la responsabilité de l'éducation socioprofessionnelle.

3 - C'est un problème temporaire (FAUX)

Faute des mythes et du manque d'intervention, l'intimidation de l'adulte se raffine en plusieurs catégories dont plusieurs sont sous-estimées. Par exemple, les critiques non constructives servant uniquement à rabaisser une personne, et non à l'aider à s'améliorer, sont qualifiées de franchises. Il existe aussi des formes plus visibles telles que le harcèlement sexuel, la violence verbale, l'intrusion dans la vie privée, le vol d'identité (avec objectif de prise de contrôle), l'espionnage, la propagande... L'illusion d'une période temporaire réside souvent dans l'échange des rôles...

2 - On ne peut pas mourir de l'intimidation, tout ce qui ne tue pas nous rend plus forts (FAUX)

Étant donné que ce n'est pas le corps qui subit une attaque, on a tendance à banaliser ces coups de couteau charcutant la vie sociale. Plusieurs réagissent par réflexe aux douleurs morales en faisant subir l'équivalant à leur corps. Il peut donc s'en suivre l'anorexie, la mutilation, le suicide... L'acceptation sociale fait partie des besoins fondamentaux. Au même titre que se nourrir, intimider quelqu'un est aussi grave que de le faire jeûner de force.

1 - Les intimidateurs sont des chiens sales (FAUX)

L'intimidateur manque d'outils pour apprendre comment fonctionner en société, communiquer, débattre des opinions, attirer le respect, etc. Pratiquement aucun encadrement n'est instauré... Vous n'useriez pas de la même méthode d'éducation avec votre cuisinière électrique n'est-ce pas? Un incendie dans votre maison disparait bien plus facilement que les dommages que subissent les cobayes sociaux... L'intimidation, ça fonctionne et tant que les gens n'apprennent pas de méthodes plus saines, il est tout à fait normal qu'ils continuent.

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