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Réduire les inégalités: ce ne sont pas que des mots

Le Canada ressent les secousses et les répercussions des troubles et des conflits qui agitent la communauté internationale. La crise des réfugiés en Syrie en est une preuve flagrante. Le peuple canadien se préoccupe des autres.
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L'augmentation des inégalités économiques ébranle les fondements de notre société. Les plus riches du monde, qui constituent 1 % de la population mondiale, possèdent 99 % des richesses de la planète. L'écart croissant entre les riches et les pauvres contribue à aggraver les troubles mondiaux, en créant de l'instabilité politique, des conflits et des crises migratoires. Cet écart continue aussi de miner le bien-être et la dignité des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde.

Le Canada ressent les secousses et les répercussions des troubles et des conflits qui agitent la communauté internationale. La crise des réfugiés en Syrie en est une preuve flagrante. Le peuple canadien se préoccupe des autres. Mais la compassion n'est que le point de départ. Nous devons prendre des mesures concrètes, dans l'intérêt des pays en développement et dans le nôtre, afin de bâtir une économie qui profite à la classe moyenne et de favoriser un environnement plus sain et plus sûr pour nos familles et les générations à venir.

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Il faut changer notre méthode de travail et mettre au cœur de nos actions la dignité humaine et les personnes qui font face aux pires formes de marginalisation.»

Pour y parvenir, le Canada joue un rôle de premier plan pour accroître l'égalité à l'échelle mondiale. Je suis fière de mentionner que nous recentrons notre aide internationale sur les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles. Notre nouvelle politique, laquelle sera dévoilée sous peu par le gouvernement, découle d'un mandat clair énoncé par le premier ministre Trudeau «d'aider à réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde», et de promouvoir l'inclusion et le respect des droits de la personne.

Ce ne sont pas que des mots. Il faut changer notre méthode de travail et mettre au cœur de nos actions la dignité humaine et les personnes qui font face aux pires formes de marginalisation, plus particulièrement les femmes et les filles. Notre gouvernement préconise une vision d'une économie humaniste où tout le monde est traité de manière égale et qui donne aux femmes et aux filles le pouvoir de reprendre le contrôle de leur vie, dans l'intérêt général. En Afghanistan, par exemple, nous collaborons avec des partenaires pour mettre en œuvre le Programme d'enrichissement de l'éducation en milieu communautaire. Grâce à cette initiative, des familles de certaines des communautés les plus vulnérables de l'Afghanistan peuvent maintenant envoyer leurs filles à l'école, où elles ont accès à une éducation de base de qualité, en toute sécurité.

Nos efforts ciblés pour garantir le droit à l'éducation des filles ne sont qu'un exemple des mesures que nous prenons pour réduire les inégalités. Nos travaux axés sur les changements climatiques sont un autre moyen d'y parvenir. Les pauvres sont les plus touchés par la dévastation que causent des conditions météorologiques extrêmes et par leurs contrecoups. Ils n'ont pas les ressources nécessaires pour reconstruire, voire survivre, lorsque des catastrophes frappent, comme des sécheresses ou des inondations. Les investissements du Canada aident les pays en développement à s'adapter et à promouvoir des initiatives plus inclusives en matière de croissance économique verte. Par exemple, le Canada soutient une entreprise haïtienne qui fabrique des fourneaux domestiques à haut rendement énergétique produisant moins d'émissions de gaz à effet de serre. Plus de 60 000 fourneaux ont été vendus, permettant à l'entreprise de créer des emplois indispensables pour le peuple haïtien, mais aussi d'améliorer la qualité de l'air dans les foyers et de protéger la santé de milliers de familles.

Le Canada appuie également les efforts menés dans le monde pour promouvoir l'innovation et recourir à la technologie afin de réduire la pauvreté et les inégalités. Les efforts du gouvernement pour élargir l'accès à la téléphonie mobile en sont l'exemple le plus évident. Il s'agit d'un outil puissant qui permet aux femmes de s'informer, d'exercer un pouvoir décisionnel, d'effectuer des transactions bancaires et d'avoir accès à du crédit pour lancer et exploiter de nouvelles entreprises.

Les administrations publiques ne peuvent amener à elles seules des changements économiques et sociaux à l'échelle mondiale. Le secteur privé peut devenir un partenaire de développement ainsi qu'un agent de changement social et d'inclusion. Il existe de nombreuses possibilités pour élaborer des politiques et encourager les efforts internationaux afin de faire coïncider les activités du secteur privé et les objectifs publics, y compris en matière de développement. Il y a un peu plus d'un an, j'ai eu le plaisir de participer au lancement de la plateforme de financement Convergence. Bénéficiant de l'appui du gouvernement canadien, Convergence est la première et la seule plateforme qui aide les investisseurs des secteurs publics et privés à communiquer entre eux pour investir conjointement dans les marchés émergents.

De multiples démarches ont déjà été entreprises au nom de la lutte mondiale contre les inégalités. En septembre 2015, le Canada et d'autres membres des Nations Unies se sont engagés à réaliser les objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030. Ce programme invite tous les pays et leurs citoyens à travailler ensemble pour éliminer la pauvreté, protéger la planète et promouvoir la paix et la prospérité pour tous d'ici 2030.

Le défi collectif consiste à transformer ces objectifs en actions et en résultats. Ensemble, nous pouvons bâtir un monde meilleur, où les inégalités économiques et sociales sont réduites, un monde où tous peuvent prospérer et où les femmes et les filles peuvent réaliser leur plein potentiel.

L'honorable Marie-Claude Bibeau est la ministre du Développement international et de la Francophonie du Canada.

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